Corey Harris était visiblement
heureux mercredi 24 mars 2004 de retrouver ses amis parisiens et
son copain Karel Beer au JAVA, 105 rue du Fb du Temple, après
trois ans d'absence.
Avant de repartir aux Etats-Unis, il nous a gratifié de deux
heures bien pleines de 25 morceaux, partant du blues classique en
mi pour finir par quelques ballades en passant par des mélopées
africaines lancinantes mais jamais lassantes, qui ressemblent parfois
plus à des prières qu'à des
chants, et que n'aurait pas renié le regretté Francis
Bebey, poète-guitariste camerounais.
C'est d'ailleurs au Cameroun que l'américain a appris le
français et renoué avec les racines ancestrales du
blues de l'Afrique de l'Ouest, d'une voix forte mais relativement
haut perchée pour un gaillard d'1m 90.
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Si Ligthning Hopkins a pu être
appelé le griot texan, lui pourrait s'appeler le griot de
Denver, cet état du Colorado où il est né.
Ceux qui n'ont pas eu la chance de l'entendre l'autre soir doivent
se rattrapper en allant le voir dans le dernier film sur le blues
de Martin Scorcese qui passe en ce moment , " du Mali au Mississipi",
ils ne seront pas déçus.
Pour les amateurs de technique,
Corey Harris joue aux doigts sans onglet en picking sur une électro-acoustique
Taylor, en battant fortement le sol avec son pied.
Tonalités de mi ou de do, parfois avec corde grave en ré.
Position de main rappelant la guitare classique, un peu comme J.
Félix Lalanne.
Il joue aussi fort bien du Dobro, (guitare métallique avec
résonnateur), en accord ouvert avec bottleneck au petit doigt,
et dans ce cas il n'a pas besoin d'être amplifié, ce
qui était le but du Dobro à l'époque.
Enfin, il se débrouille fort bien à la pedal-steel.
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Article
et photos de Jérôme Vincent-Genod
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