26 mai 2004. 20H00. Le téléphone sonne. Salut Thierry,
c'est Jean-Louis, tu as vu sur
le site de Tommy, il y a un festival Tommy Emmanuel en Allemagne
et j'ai bien envie d'y aller.
C'est le point de départ d'un super week-end de guitare.
Rietberg est une ville allemande située
dans le Land de Rhénanie Wesphalie, à mi-distance
de la Rhur et de Hanovre. La commune est composée de 7 bourgs
dont le principal est Rietberg (8 000 habitants).
Chaque année, la commune organise
un festival avec un thème différent. Cette année,
le thème s'appelle Tommy Emmanuel.
En y regardant de plus près,
on peut lire : Tommy Emmanuel and friends. Et là, je commence
à avoir l'il qui frétille. La suite est encore
plus belle car les invités sont nombreux et prestigieux.
Imaginer voir un tel plateau en Europe me paraissait impensable
il y a encore peu de temps. Voici les noms des invités :
Muriel Anderson, Stephen Bennett,
Thom Bresh, Buster B. Jones, Peter Bursch, Peter Finger, Morning
& Jim Nichols, Silvio Schneider, Richard Smith, Josho Stephan
trio.
Je ne sais pas pourquoi, mais j'ai
longtemps hésité. La distance entre le sud des Landes
et le nord de l'Allemagne sans doute. Bref je me suis décidé
trois jours avant et en route. Direction Douai ou je rejoins les
amis, nous serons huit à partir pour l'Allemagne. J'ai découvert
avec plaisir les joies du GPS qui vous dit papa et maman. A Douai,
on lui donne l'adresse de l'hôtel et il vous amène
devant la porte. C'est beau la technique.
Le voyage se passe sans problème,
et nous arrivons tranquillement en fin d'après-midi à
Rietberg. Première bonne surprise, les prix en Allemagne
n'ont rien à voir avec ceux pratiqués en France, Hôtel
: 52€ pour les deux nuits, petit-déjeuners compris,
et à l'entrée du festival, accès complet à
tous les concerts et autres activités annexes: 55€.
C'est beaucoup moins que ce que j'avais pu imaginer.
La ville de Rietberg est très
belle, d'une propreté typiquement allemande. C'est la fête
partout dans la ville, il y a des stands un peu partout et de nombreuses
activités tout au long du week-end (défilé
de motos, de calèches
). La encore, les prix n'ont rien
à voir avec la France. Le plat le plus cher que j'ai vu est
6€, la boule de glace à 0.5€. pour comparer, j'ai
pris un café à la gare Montparnasse : 3.20€.
Cela laisse rêveur.
Et maintenant, parlons un peu musique.
Il y a trois concerts prévus.
Le vendredi soir, chaque guitariste joue 15 minutes. Tommy Emmanuel
commence le concert à 20H00 précises. Pour la première
fois, je vois Tommy tendu. Question guitare, c'est la perfection,
mais il regarde partout, observe tout. Je suis sûr que son
seul soucis à ce moment, c'est que tout soit parfait. Presque
tous les musiciens cités plus haut font leur show, avec tout
le talent qu'on leur connaît. Je dis presque car Thom Bresh
n'est pas là. Son avion a dû se poser à Washington
à cause de la tempête qui sévit sur les Etats-Unis.
L'avion suivant étant le dimanche, il a du renoncer.
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Jim
Nichols et Thierry Boucher |
Buster B. Jones |
C'est un concert de rêve. On connaît la générosité
de Tommy. Eh bien ils sont tous pareils. Cela nous a fait 4 heures
de spectacle avec 8 des meilleurs guitaristes mondiaux. Bien évidemment,
il ne se sont pas contentés de jouer chacun leur tour, et
nous avons eu droit à des duos, des trios, des quartos
jusqu'au
buf final où tous se sont retrouvés sur scène
pour jouer ensemble. Je vous laisse imaginer : 8 guitares, 2 contrebasses,
1 batterie et deux chanteuses bien sûr car il y a Morning
Nichols et Liza, la future (proche) madame Tommy Emmanuel.
Samedi matin. Début des activités
à 11H00. Le festival se tient dans le lycée de la
ville. Il y a de nombreuses salles disponibles et chacun de nos
guitaristes donnent des cours. N'ayant pas de guitare mais un appareil
photo, j'ai fait le tour. Il sont tous gentils et disponibles pour
tout le monde. J'ai pu voir le talent de Muriel Anderson expliquant
son jeu de main droite, Buster B. Jones expliquant ses gammes et
sa technique pour jouer vite, Richard Smith expliquant les accords
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Jim
Nichols et Thierry Boucher |
Lisa |
En parallèle, il y a au rez-de-chaussée une exposition
de guitares de luthiers et de guitares semi-industrielles. Un petit
plus pour le stand Lakewood / AER qui nous a permis de tout essayer
(guitares et amplis) avec mon ami Pierre Thouvenot. Un petit moins
pour une autre marque dont je n'ai pas retenu le nom, mais qui n'a
pas voulu nous laisser essayer une guitare parce que " c'est
un vernis très spécial ". C'est sûr, c'est
la bonne solution pour vendre des guitares.
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Jim Nichols |
Josho Stephan |
Evidemment, nous avons pu rencontrer
les musiciens, et comme ils sont presque tous venus à la
nuit de la guitare à Douai les contacts sont faciles et agréables.
Samedi
soir. Gitarren-Konzert-Marathon, Sessions. Même en allemand,
le titre est parlant. Début des hostilités à
19h30. Tommy est le premier sur scène, beaucoup plus détendu
que la veille. Et c'est parti pour six heures d'un concert absolument
fabuleux. D'abord chacun leur tour puis en duo, trio
. Et
tous ensemble comme la veille. Parmi tous ces fabuleux guitaristes,
je n'avais jamais vu Muriel Anderson. Ses interprétations
sont monstrueuses : un plaisir de tous les instants. Je n'avais
jamais vu Josho Stephan non plus. Je ne suis pas un fan du jazz
manouche, du moins en CD, mais sur scène c'est autre chose.
Ce garçon est fantastique. Il joue à une vitesse phénoménale
que même Tommy n'a pas réussi à suivre. Cependant
cela reste très musical. Il est accompagné par son
père, une horloge qui vous fait des rythmiques avec des tempos
au-delà de 250 sans jamais dévier d'un quart de dixième
de seconde. Son contrebassiste est exceptionnel, je ne connais malheureusement
pas son nom (c'est celui sur la photo).
Pour finir, comme la veille,
un buf géant
et deux morceaux de Tommy en rappel.
Un merci tout particulier à Tommy qui nous à dédicacé
un morceau 'to my friend coming from France
'.
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Muriel Anderson |
Richard Smith et Tommy Emmanuel |
Dimanche, mêmes activités pendant la journée.
Une scène ouverte pour ceux qui le veulent et concert à
16H00. La salle doit être libre à 18H00. Les interventions
sont plus courtes mais toujours d'une qualité exceptionnelle.
Seule Muriel Anderson est partie.
Et nous voilà déjà
dimanche soir, la route du retour et longue, mais nous sommes sûr
d'avoir vécu des moments exceptionnels partagés avec
les 500 spectateurs présents à chaque concert.
Et comme Tommy l'a dit sur scène,
" en espérant qu'il y aura un deuxième festival
Tommy Emmanuel à Rietberg ".
Article
et photos de Thierry Boucher.
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