C’est dans la salle " Paul
Fort " quasi comble, que JAMAIT s’est produit à
NANTES mardi 11 janvier.
Ce qui frappe en premier, c’est
le public qui est venu les écouter : toutes les générations
y sont représentées et c’est suffisamment rare
pour être souligné.
Dès
la première chanson, Yves JAMAIT, casquette façon
gavroche et costume rayé, fait mouche. Sa voix rauque nous
prend aux tripes et ses mots vont droit au cœur. Il faut dire
qu’il est magistralement accompagné d’une équipe
de musiciens totalement dévoués à la cause
: les guitares de Laurent Delort ( AL ) ponctuent la rage
ou la mélancolie des textes avec goût, intelligence
et virtuosité, l’accordéon de Christophe Marozzi
nous ensorcèle de ses notes aériennes et fantasques,
Marc Descloitres, à la basse, ancre le décor
de chaque chanson au plus profond avec la parfaite complicité
d’Hervé Faisandaz, batteur attentif et sensible
d’une musique qui s’adresse autant au corps qu’à
l’âme.
Devant tant de générosité,
on ne peut que se laisser envoûter au gré des humeurs
grises ou colorées de JAMAIT et profiter du spectacle.
Le décor, lampe à abat-jour
géant posée sur une table de chevet sur laquelle trônent
une bière et un cendrier encore fumant , nous immerge dans
une certaine intimité avec le groupe, un peu comme si on
avait été invités chez eux, en toute simplicité.
C’est donc avec une belle désinvolture qu’Yves
JAMAIT parcoure la scène, saute, grimace, gratte sa guitare,
allume une cigarette ou boit une gorgée de bière en
lançant des clins d’œil complices à ses
musiciens ou au public. Les thèmes des chansons nous racontant
amours déçues, matins gris, petits et grands bonheurs
de l’existence, pourraient parfois " plomber " l’atmosphère,
mais Yves sait ne jamais être larmoyant et c’est avec
un humour vif et décapant qu’entre deux chansons ( avec
un talent de comédien évident ) il arrive à
nous faire passer des larmes au rire. Belle performance…
Deux
surprises sont venues ponctuer le spectacle : tout d’abord,
la chanson interprétée et composée par le guitariste
Laurent Delort (AL), ballade émouvante et drôle servie
par sa voix chaude et profonde et en toute fin de soirée,
l’intervention à la guitare et au chant de Daniel
Fernandez en duo avec Yves : l’Espagne est entrée
dans la salle, sa guitare et sa voix ont distillé les notes
du soleil, le voyage pouvait continuer.
Malgré les fauteuils, le public
s’est levé à maintes reprises durant le spectacle
pour exprimer naturellement son enthousiasme. Les mains et les pieds
ont battu le rythme, certains chantaient les paroles. C’est
donc debout et avec force que la foule a rappelé JAMAIT par
deux fois et ça aussi c’est assez rare pour être
souligné.
Cyril
Le Groux
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