Ariane Moffatt - 26 mai 2006 - À
l'Européen, Paris - Photos
de Pierre Mazeaud
Ariane
sur Scène
Pour la sortie de son deuxième album " Le Cur
dans la tête " Ariane Moffatt se produit à l'Européen
encore jusqu'au 3 juin.Dans l'intimité de cette petite salle
parisienne, Ariane nous dévoile les facettes de son talent
Dès les premiers instants de
son concert, Ariane n'hésite pas à remercier son "
nouveau public français ". Depuis l'été
dernier on parle de cette jeune auteur compositeur québécoise.
En première partie de BABX, Ariane a ravi le public ce soir
là. Sous un éclairage intimiste Ariane nous invite
dans son univers
Mélange des styles
Ariane Moffat sait mélanger
les styles de musiques avec finesse. Sans être un panel de
musiques, l'électro se mélange à l'acoustique.
Ce mélange est audacieux sur disque mais il est d'autant
plus flamboyant sur la scène.
Sur une rythmique de compression, le concert débute avec
"Combustion lente", ouverture de son dernier album. Sans
peine, elle sample sa voix pour faire ses choeurs. C'est une belle
manière d'instaurer une chaleur personnelle à ses
morceaux.
Puis l'ambiance reggae de " Montréal " cette ville
qui lui est chère, s'immisce. Une invitation bien sympathique.
" Follow me " et " Retourne chez elle " amène
une vague d'électro plus séduisante que sur disque.
Sur scène la spontanéité fait briller cette
artiste. Joseph Marchand enrichit la mélodie sur son lapsteel.
Sur sa Stratocaster, Joseph électrise doucement de ses petits
slides. L'arpège de " Terminus " charme et apporte
une mélodie planante.
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Multi instrumentiste
Pour ses représentations
françaises, Ariane a choisi de se produire en trio. Elle
est accompagnée de son fidèle guitariste Joseph Marchand
et de Jean Francois Lamy son bassiste.
Ariane change d'instruments avec une spontanéité et
une grande facilité ! Bien sûr, le clavier est son
instrument de prédilection, mais ses ballades à la
guitare nous envoûtent. Lorsqu'elle joue sur sa Martin notamment
lors de son rappel, c'est un florilège de belles mélodies.
Le final de " Terminus " nous surprendra. Ariane finira
ce morceau à la batterie. Ainsi le morceau devient rock appuyé
par la basse et la guitare électrique.
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Une émotion juste
La mélancolie et la joie dans les textes transpirent de sincérité.
Lorsqu'Ariane s'adonne au piano, elle présente l'auteur compositeur
québécois Daniel Bélanger. Elle rend hommage
à cet artiste qui l'a soutenue dans les prémisses
de sa carrière solo. D'ailleurs sur son dernier album, elle
reprend une de ses chansons " Imparfait ". Plus qu'une
vraie respiration dans ce concert " Imparfait " rend un
hommage juste à cet auteur. Seule au piano elle interprète
véritablement les mots à tel point qu'ils deviennent
les siens. Ce moment émouvant est rempli d'émotions
justes.
Elle enchaîne " Poussière d'ange ". L'accompagnement
doux à la basse et au lapsteel redonne une profondeur sublime
au morceau. Cette phase du concert au piano touche le public unanimement.
Pendant son rappel, elle ne manquera pas de nous faire rire. En
débutant le premier couplet de " Barricade " quelle
n'est pas sa surprise en remarquant le public chanter avec elle.
" Vous connaissiez ? C'est pas possible ils vous ont payé
! ". Malgré son étonnement, le public ce soir
là n'est pas venu par hasard mais pour assister à
la prestation de cette jeune artiste humble pleine de talent.
Son concert s'achève sur un hommage sincère à
son parrain français qui n'est autre que Matthieu Chedid.
C'est pourquoi elle reprend " La bonne étoile ".
Qu'on soit inconditionnel de -M- ou non on reste admiratif de cette
reprise. Ariane sait insuffler une chaleur comme personne.
On aurait apprécié l'énergie
rock du titre " le cur dans la tête ". Ariane
offre un set riche spontané et tendre et pourvu d'une éclatante
performance scénique.
Emmanuelle
le 30/05/2006
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