La tournée marathon de Cali
s'est arrêtée deux soirs au Zénith les 30 mars
et le 1er avril dernier. Un Cali énergique et poussé
par la joie.
Une première partie aux couleurs
irlandaises avec Steve Wickham. Ce set bref mais chaleureux
a entraîné le public. Cette ambiance irish est très
appréciée dès le premier morceau. Les trois
premières chansons sont interprétées en français,
elles ont été d'ailleurs traduites par Cali
lui-même. Sur scène les musiciens jouent proches les
uns des autres au centre de la scène et s'échangent
beaucoup de regards. On apprécie Steve Wickham et son charmant
violon qui lie les ballades irlandaises entre elles.
Avec plus de mordant, Henri, le guitariste chante sur le troisième
morceau en lui insufflant une inspiration blues.
Ce genre de première partie est une vraie découverte
cela rompt avec les premières parties trop classiques. Cette
fois on découvre un artiste. Belle présence des cordes
: violon, contrebasse et guitare sèche. Cette première
partie s'achève avec ce quatuor enjoué sur une dernière
mélodie irlandaise.
Cali
Une longue intro de basse
permet à Cali de contrôler son arrivée.
Son chant neutre impose le ton sérieux de " Je te souhaite
à mon pire ennemi ". Dès que le refrain donne
la cadence on découvre un Cali survolté qui le restera
jusqu'à la fin du concert. L'énergie de cet artiste
entraîne les salles françaises les unes après
les autres. Ce soir là au Zénith l'énergie
n'a pas manqué. La complicité est le maillon essentiel
de ce spectacle : une complicité avec le public s'est construite
sur les routes et sur les succès de ses deux albums.
Pendant près de deux heures Cali évolue dans une bulle
de bonheur communicative et électrisante. Sa réputation
de bête de scène n'est plus à faire, sur "
Je m'en vais ", le public bondit avec lui.
Toutefois il tient les rênes de son spectacle, en laissant
aussi une belle place à ses musiciens: Hugo Baretge
(guitare Télécaster), Patrick Felicès
(basse Epiphone noire), Aude Massat (violon), Nicolas
(tuba) et Benjamin (batterie). Cette formation complète
et riche transpose fidèlement l'atmosphère du dernier
album " Menteur ".
Les moments intimes et la justesse
de l'émotion s'immiscent dans la pénombre de la salle,
avec Julien (pianiste) sur la douce complainte emplie de sensualisme
" Menteur " et l'hommage à " Roberta ".
On apprécie le voir évoluer sur les planches, baigné
par les solos de violon, guitare ou piano.
Le plus souvent il lâche son énergie dans la salle
surtout à travers les singles de ses deux disques. Sa popularité
radiophonique lui permet cet échange intense à tel
point qu'il paraîtra pour certain excessif en bondissant et
transpirant.
N'oublions pas que c'est un artiste sincère et humble, qui
chante lui-même " Aurais-je assez de talent ? Pour que
tu m'aimes tout le temps ? " il marque sa remise en question
et touche ainsi son public.
Un artiste sentimental
Des thèmes trop restreints
: l'amour et le couple sont les thèmes majeurs de ses compositions.
Sans faire pour autant mon " Anaïs Croze" ses textes
se cantonnent trop au couple : les prémisses, les bons moments
et les ruptures " c'est quand le bonheur "," Pensons
à l'avenir ", " l'amour parfait ". Mais d'un
côté le public est essentiellement constitué
de couples . Il acquiesce donc les propos de Cali. Tout va bien
dans le meilleur des mondes ! Lorsque les boules à facettes
scintillent dans l'obscurité, Cali invite le public à
danser se câliner et à se faire des bisous. On se laisse
prendre au jeu
Ces moments de douceurs ne sont que des pauses dans le concert.
En dédicaçant " Pauvre garçon " à
Daniel Darc, il entame une phase rock soutenu par Hugo Baretge
au riff cinglant et à la disto résonnante qui enchaînera
sur " Doloressa " à la montée électrique
et au souffle court. Ensuite, il dédicace " la justice
a tranché " aux papas isolés de leurs enfants,
on sait Cali personnellement impliqué dans les manifestations
pour les droits des papas.
Deux généreux et interminables
rappels : Steve Wickham revient sur la scène pour l'accompagner
au violon. Ce dernier l'a notamment accompagné sur son dernier
album.
La surprise de la soirée est la venue de Monsieur Jacques
Higelin. Les trois artistes reprennent " Pars " en
version acoustique. Cali invite souvent des pointures pour ses concerts
parisiens telles que Miossec, -M-,
Ce moment
très agréable a touché autant le public que
les artistes présents.
Un nouveau trio se forme avec Aude au violon et Julien au piano
pour " Le grand jour " morceau très apprécié.
La dernière dédicace " Exilé " qu'il
fera sera à son grand-père Giuseppe Caliciuri, réfugié
dans la région de Perpignan durant la seconde guerre mondiale
: un profond hommage dans le silence complet de la salle.
Quant à l'ultime morceau " Elle m'a dit ", Cali
s'est déchaîné en se jetant dans la foule comme
Mathias Malzieu chanteur du groupe de Dionysos, il s'est fait porter
par la foule. Là on peut dire qu'il a " mouillé
sa chemise ".
Deux heures de spectacle, des musiciens
en symbiose, un public sous le charme : tous les ingrédients
d'un concert complet.
Cali est un artiste à voir sur scène qu'on aime ses
chansons plus ou moins ne serait ce que pour la performance scénique.
Emmanuelle
le 12/04/2006
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