Le 31 janvier, La Boule Noire a reçu
le groupe Bo Weavil pour un concert très blues. La
salle les avait déjà accueillis lors de la deuxième
Ragalet Party de Seb Martel. Malgré ce que
son nom et sa prestation sur scène peuvent laisser croire,
il s'agit bien d'un groupe français, et oui ! Mathieu
Fromont, alias Boogie Matt " Arrow ",
chanteur, guitariste et harmoniciste, et Vincent Talpaert,
alias " Sleepy " Vince Talpaert, contrebassiste,
forment un duo étonnant qui fait revivre depuis onze ans
le blues du Mississippi des années 40-50. Le nom de "
Bo Weavil " est d'ailleurs directement inspiré de cette
époque, puisqu'il s'agit du nom du charançon du coton.
Les deux artistes, rejoints ensuite
par un batteur, nous ont fait découvrir des titres de leurs
deux premiers albums, " Early recordings "
et " Midnight rumble with ", mais surtout
de leur prochain opus, " Mo'Diggin' ", à
paraître le 6 mars.
Pour débuter le concert, Matt est monté seul sur scène
devant un public nombreux, avec pour seule compagne sa guitare électro-acoustique,
pour interpréter sa chanson favorite. Une belle entrée
en matière, puisque l'on se sent immédiatement comme
transporté à La Nouvelle-Orléans dans les années
50 tant le look de Matt et sa voix rauque et chaude font penser
à ceux des chanteurs Noirs américains. Puis, Vince
l'a rejoint avec sa contrebasse pour plusieurs titres, faisant claquer
les cordes de son instrument pour apporter un fond de percussions
en l'absence de batterie. Ensuite, c'est Denis, batteur notamment
pour Jim Murple Memorial, qui les a retrouvés, Matt et Vince
ont alors délaissé leurs instruments pour deux guitares
électriques pour jouer des morceaux plus " rock'n'blues
". Le chanteur s'est également muni de son micro harmonica
pour encore plus de sonorités blues, et produire un effet
" spatial " assez étonnant en chantant dedans.
Après quelques morceaux, les deux guitares ont été
à nouveau remplacées par une autre guitare électrique
et une basse. Le groupe a donc interprété plusieurs
de ses compositions, dont deux instrumentales, avant de revenir
chanter le tube de Ray Charles, " I Got A Woman
", en rappel.
Dans les compositions de Bo Weavil,
il n'y a certes pas beaucoup d'originalité, mais le blues
ressemble au blues, et Matt et Vince restent très inspirés
par leurs mentors, parmi lesquels John Lee Hooker, Robert Johnson,
Frankie Lee Sims, ou encore Otis Redding. Mais cela ne
les empêche pas de modeler le blues à leur façon,
et d'être reconnu internationalement, et en particulier par
Ben Harper, totalement conquis par leur vision du genre.
C'est un véritable retour aux sources du blues que propose
Bo Weavil à ses auditeurs, et même sans être
grand amateur de ce genre, on ne peut s'empêcher de sourire
béatement à la sortie d'un concert comme celui-ci.
Ne manquez donc pas la sortie de " Mo'Diggin' ",
chez les bons disquaires dès le 6 mars.
Le site de Bo Weavil : www.bo-weavil.com
Marie-Victoire
le 01/02/2006
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