Le vent suédois
des Cardigans a envoûté le Bataclan.
Le
19 avril dernier, les Cardigans ont rempli le Bataclan pour leur
seul concert à Paris. Après la sortie de leur dernier
album "Super Extra Gravity ", les Cardigans ont fait un
passage bien timide à La Flèche d'Or en octobre dernier.
Cette fois-ci au Bataclan, ils avaient pris un peu plus d'assurance.
Le groupe suédois a offert un set sympathique et simple
.
Sous des retentissements
de cloches, les Cardigans arrivent sur scène. Cette entrée
dans la pénombre a mis une touche de solennité. Ce
concert débute dans une ambiance plutôt pop.
Le public découvre la belle Nina Persson. Il est vrai
que le groupe doit beaucoup aux trois membres fondateurs du groupe
: Nina Persson au chant, Magnus Sveningsson à la basse
et Peter Svensson à la guitare. Sur scène la
formation est complète avec le batteur Bengt Lagerberg
et au claviériste Lars Glof Johansson.
Une voix apaisante
Le chant de Nina Persson
déraille quelques fois lorsque le morceau devient plus rock.
Ces petits défauts de justesses vocales ne sont désagréables
ils font partie de son charme. Son jeu de scène sobre est
en parfaite continuité avec son joli brin de voix. Sa voix
douce nous berce dans une atmosphère pop aux arpèges
apaisants
Bien qu'elle ait charmé depuis longtemps son public masculin,
elle n'oublie pas de dédicacer quelques unes de ses ballades
aux filles. Traversée par un souffle scandinave, chargé
de sensualité, chaque ballade nous envoûte. Enflammés
ou calmement posés, les riffs pleuvent. Ainsi, l'élégant
Peter Svensson sur sa Télécaster noire enchaîne
les riffs obsédants dont le dernier et survolté single
" I need some fine wine and you, you need to be nicer ".
Les anciennes compositions se mélangent à celles du
nouvel album sorti en octobre 2005. L'écriture simple et
sensible nous emmène dans une bulle chaleureuse et onirique.
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Pourtant les versions
jouées ne diffèrent pas de celles des albums pour
la simple et bonne raison qu'elles n'ont pas été réarrangées
et réorchestrées. Sans peine, les intros des singles
sont reconnues par tous, sûrement parce que la moyenne d'âge
de la salle est d'une vingtaine d'années et a bien connu
les succès des Cardigans.
Lorsque Nina hume le début de "Erase and rewind "
dont la mélancolie sombre vénéneuse et intense
fait vibrer les âmes mélancoliques, la salle s'électrise.
Le lent riff obsédant de " My favourite game "
redynamisera une salle. D'ailleurs, le set s'appuie sur les succès
de leur " Gran turismo ", album qui les a fait connaître
hors du territoire suédois.
Lors de son retour sur scène pour le premier rappel, Nina
envoie quelques roses dans le public. C'est une marque supplémentaire
d'affection.
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Unanimement, l'absence
de " Lovefool " déçoit le public. Ce titre
les a fait quand même connaître en 1998. En plus, cette
chanson est réclamée sur le dernier rappel !
Un concert reste un peu trop frileux. Ce concert reste un peu trop
calibré. Le manque de surprise nous laisse sur notre fin
! Le groupe ne cherche pas les zones de risques qui auraient apporté
une touche de spontanéité. Tout ceci ne sont que des
détails puisqu'il ne faudrait pas oublier la douce et authentique
ambiance qui s'est instaurée tout au long du concert.
Emmanuelle
le 19/05/2006 - Photos : Emmanuelle
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