Le 27 novembre, Franck Monnet a investi la scène de la Cigale à Paris, accompagné de ses deux complices, François Lasserre et Franck M'Bouéké.

Barbara Carlotti

Franck a invité la jeune chanteuse Barbara Carlotti à assurer sa première partie. D'une voix à la Françoise Hardy, elle distille avec ses deux guitaristes une pop inspirée des années 60. Ainsi, elle reprend notamment en français A rose for Emily, du groupe The Zombies, et interprète quelques unes de ses compositions, extraites de son premier album Les lys brisés : Mon corps alangui, ou bien Cannes, déjà entendue sur les ondes.

Un peu déserte pendant la première partie, la salle de la Cigale se remplit enfin, et semble prête pour une petite nuit d'insomnie avec Franck et ses compères...
Les trois F. ouvrent leur set, comme sur l'album Malidor, sur un ton très rock, avec La langue des chats et restent dans les histoires de matous avec L'insolence des chats, la reprise de Soul kiss de Vic Moan. Franck Monnet à la basse, François Lasserre à la guitare et Franck M'Bouéké à la batterie, produisent un son résolument plus rock que ce que l'on leur connaissait. Après 18 ans, Franck revient en arrière et interprète seul, s'accompagnant à la guitare, "une chanson pour ceux qui ne répondent jamais", J'adore t'écrire, extraite des Embellies (2000). Quelques admiratrices de toujours se sentent mal et lui déclarent leur amour ! Puis il poursuit avec une autre ballade, Trop de lichen, avant d'emmener l'assistance dans un pays loin de l'insomnie, son fameux pays mystérieux de Malidor.

Retour ensuite à l'album Au grand jour (2004) avec Mes pompes neuves, Au grand jour, puis La routine. Un détour par son dernier opus avec Une fin stupide, avant de revenir aux Embellies, avec une chanson pour les gens qui se languissent dans les embouteillages, Soliloque. Franck fait chanter le public sur le refrain, même si j'avais tort, je ne serais pas d'accord, or...je n'ai pas tort, puis achève son titre en reprenant quelques phrases de Véronique Sanson ! On reste dans les années 2000, avec Ma demeure. Franck dédie ensuite à Claire Diterzi la chanson qu'il avait écrite et apparaissant sur l'album Boucle de la chanteuse, Sur le pont d'Avignon. Pour la petite histoire, Franck comptait faire figurer ce titre sur l'un de ses albums, mais n'a pas pu le faire à cause de ses paroles...comment dire...plutôt suggestives ! Ce qui apparemment ne gêna pas Claire Diterzi, tombée sous le charme ! Franck nous offre ensuite une version revisitée de L'orgue Hammond, avec des paroles encore plus espiègles, et nous emmène dans le rock de London. Puis c'est à Barbara Carlotti qu'il dédie cette fois Achève-moi. Franck entre dans la partie la plus subtile de son répertoire avec Sa chambre est allumée. Comme d'habitude sur ce titre, il organise dans le public un petit dialogue. Ainsi, les hommes chantent de leurs voix viriles "Ferme la f'nêtre, ferme la f'nêtre, c'est qui ce con", à quoi les femmes répondent "Laisse les volets ouverts mon chéri". Cette improvisation crée une ambiance encore plus joyeuse et bon-enfant. Pour ce qui l'ignoreraient, Franck Monnet ne se contente pas d'écrire des textes pour lui seul, mais pour de nombreux autres artistes, tels que Claire Diterzi donc, mais aussi le groupe Tryo, qui lui doit le titre Comme les journées sont longues, figurant sur son album Grain de sable. Le trio - pas Tryo - reprend donc cette chanson dans une version bien plus rock que l'originale. La première partie du set s'achève par un voyage à Barcelone.

Franck Monnet
Franck M'Bouéké	François Lasserre

Dans un tonnerre d'applaudissements, les trois F. reviennent interpréter deux titres des Embellies, Les bancs, introduit par un petit air sifflé accueilli avec ferveur par le public, et L'esclandre. L'interprétation de cette dernière chanson provoque toujours une vague d'enthousiasme dans les concerts de Franck, car ses fidèles admirateurs savent qu'elle sera toujours accompagnée d'une danse du guitariste François Lasserre ! Une danse et des ondulations pour le moins loufoques, qui contribuent à la bonne humeur et la décontraction ambiantes.

Une décontraction telle que Franck en oublie les premières paroles de Cesare Pavese - une chanson, qui soit dit en passant ne parle pas des césariennes, mais bien d'un poète italien ! Franck achève sa prestation sans micro et en douceur avec une berceuse dédiée à sa grand-mère, Gros Coeur, interprétée au bord de la scène, avec sa guitare et ses musiciens aux choeurs, rejoints par les spectateurs. De la tendresse encore pour le deuxième rappel, lorsque Franck revient seul pour chanter, encore sans micro, Fiancés, entendue en duo avec Lhasa sur l'album de duos des artistes Tôt ou Tard.
Très largement félicités par un public apparemment plus que conquis, les trois artistes remontent sur scène pour un tout dernier titre, T'aimer. Acclamés par de longues salves d'applaudissements, ils semblent quitter la scène à regrets...
Certains ont sans doute espéré la présence d'invités, mais c'était bien à un concert de Franck Monnet que l'on assistait, et celui-ci est parvenu sans peine à assurer son spectacle tout seul !

Merci pour le voyage, beaucoup ont certainement encore un bout de leur coeur à Malidor avec les trois F. !

Marie-Victoire - Photos : Nicolas Meilhac - le 02/12/06

Site Internet

- 26 janvier 2007 - Massy (91), Centre culturel Paul Bailliart
- 20 janvier 2007 - Grenoble (38), Théâtre Sainte Marie d'En Bas
- 18 janvier 2007 - Allonnes (72), Salle Jean Carmet