Jeudi 2 mars dernier à Villejuif. Il pleut, il neige, il
fait froid, c'est triste Villejuif
Entrée dans le théâtre
: un lieu chaleureux (et chaud !) un bar, quelques tables où
l'on dine, de délicieux fumets émanent des assiettes
Nous voilà à nouveau souriants !
La salle est agréable, les fauteuils
datent un peu : coque plastique et velours mauve, on se croirait
dans "2001 l'odyssée de l'espace".
Après une introduction avec
" quand on est con ", Maxime Leforestier, qui joue
sur sa nouvelle Quéguiner, nous explique comment va
se dérouler le concert : il a devant lui un cahier avec 99
chansons de Brassens. Il chantera celles qu'on lui demande
par numéro.
Ce principe de concert est particulièrement
sympathique : ni l'artiste, ni le public ne savent quels morceaux
seront joués chaque soir. Le public s'égosille : 22
!! 17 ! 45 ! Essayez un peu de hurler : " quatre-ving-quinze
! ". Vous êtes sûr que celui qui a braillé
: " douze ! " vous passe devant
Maxime retient trois numéros,
tourne les pages et nous annonce le morceau à venir. Il enchaîne
les deux autres morceaux et c'est reparti pour la séance
du Loto
L'artiste est particulièrement
détendu et même un début de grippe provoquant
des quintes de toux intempestives ne parvient pas à le perturber.
Il continue à jouer, tousse un bon coup, puis reprend le
chant : " on fait comme à la maison, d'accord ? "
demande-t-il au public. Lequel est ravi d'être invité
ainsi.
Contrairement à Brassens,
qui, sur scène, ouvrait la bouche entre deux chansons uniquement
pour respirer (je suis " trop p'tite " pour l'avoir vu
mais j'ai un témoin), Maxime raconte des anecdotes sur Brassens
en fonction des chansons tirées au sort, s'émerveille
quand une " rare " tombe, grimace quand trois chansons
interprétées en barré se font suite
et plaint sa pauvre main gauche que martyrisent des cordes montées
dans le plus fort tirant qu'il est possible d'avoir sur une guitare
à cordes acier. On peut comprendre les crampes, en effet
!
Une dame crie désespérément
" Les Passantes ! " à chaque tirage au sort
Un bon génie veille sur les
numéros semble-t-il : le concert mélange à
parfaite proportion, les morceaux doux, les chansons enlevées,
les titres mélancoliques et humoristiques, les morceaux ultra-connus
et les plus confidentiels. Le public participe : le refrain de Fernande
est repris en chur, les femmes étant curieusement sur
ce titre celles que l'on entend le plus ; (même la petite
fille derrière moi chante, elle paraît trouver ça
vraiment tordant - Elle a sept ans à tout casser, ça
promet !!).
Les interprétations de Leforestier
sont carrées, c'est vraiment " Leforestier chante Brassens
", il ne l'imite pas, mais interprète à sa manière
les morceaux : certains en deviennent presque du rock ! Il joue
également les paroles, semble prendre un plaisir certain
à faire partager son admiration pour Brassens, ses chansons
et ses textes. Côté guitare, pas facile de sortir du
style " Brassens " : beaucoup d'accords, souvent en barré
et parfois sur chaque syllabe !
Il joue chaque soir sur sa guitare Quéguiner, ou plutôt
sur une des jumelles Quéguiner et on peut apprécier
les caractéristiques sonores de celle-ci surtout dans les
basses et médiums que le pouce vient claquer. Je vous rappelle
d'ailleurs que Maxime nous parle de son nouveau modèle Quéguiner
dans l'interview qu'il nous
a consacré le matin même de ce concert.
Après un rappel avec Le Gorille
et
un autre morceau, le concert s'achève.
Un seul regret : aucun des numéros
de chansons interprétées n'était celui des
"trompettes de la renommée"
il va falloir
que je retourne le voir au Casino de Paris ! (Voici
les dates !)
Marianne le 15/03/2006
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