John Lee
Hooker naît entre le 17 et le 22 août 1917 (dates
non confirmées) près de Clarksdale, dans le Mississippi.
Son père disparait en 1923 et est rapidement remplacé
par Willie Moore, un ouvrier agricole qui apprend la guitare à
John Lee. Il lui en fabrique une de fortune avec quelques bouts
de bois. Hooker a tout juste 12 ans quand il part pour Memphis en
sautant dans un train de marchandises. Il y reste deux mois avant
que son beau-père le retrouve. Deux ans plus tard, en 1931,
il s'enfuit à nouveau, et cette fois-ci tourne un peu partout
dans le Sud des Etats-Unis. Pour survivre, il accepte des emplois
de fortune (bûcheron, mécano...), occasions pour lui
de faire la connaissance de deux bluesmen, Tommy McClennan et Tony
Hollins, qui lui permettent d'enrichir son style. En 1934, il retourne
à Memphis, et s'installe chez une tante. Il ne peut pas toujours
entrer dans les clubs de Beale Street, en raison de son âge.
Il joue donc plutôt, le soir, dans le ghetto noir de la ville
(West Memphis), où il côtoie notamment B.B. King.Hooker
finit par partir pour le Nord. Il part retrouver une autre tante,
qui vit à Cincinnati. Là-bas, il travaille comme veilleur
de nuit, souffleur, etc. En 1943, il se marie et migre à
Detroit, surnommée "Motor City". Hooker travaille
à la chaîne chez Ford, et se produit le soir dans des
bar de Hastings Street (l'équivalent de Beale Street à
Memphis) ou à l'occasion de "house parties".
"ALL NIGHT
LONG" ,huile sur toile, 46 x 55 cm |
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Sa carrière débute réellement en 1948. Repéré
par Bernie Besman (on parle d'ailleurs de 1948 à 1954 comme
de la période Modern de Hooker, du nom du label californien
auquel celui-ci était lié), il enregistre notamment
Boogie Chillen (qui entre au top 40 rhythm 'n' blues) et Wednesday
Evening Blues. Il connaît immédiatement le succès
dans les ghettos de Chicago et Detroit. Seul ou en compagnie d'Eddie
Kirkland ou Eddie Burns, il grave alors des dizaines de plages pour
une multitude de labels (une centaine de titres entre 1948 et 1953),
sous des pseudonymes divers (John Lee, JL Booker, The Boogie Man,
Alabama Slim, etc.). Sa renommée grandissant, il enregistre
bientôt pour les labels King et Chess. Vers 1953, sa carrière
connaît une baisse de régime, le public s'intéressant
davantage à des gens comme B.B. King. En 1955, pourtant,
il signe un contrat avec le label chicagoan Vee-Jay et renoue avec
le succès. Vers 1959-60, Hooker profite des premières
manifestations du "blues revival". Ainsi participe-t-il
en 1960 au festival de Newport, et devient-il en 1962 la vedette
de la première tournée européenne de l'American
Folk Blues Festival (il recommencera en 1965 et 1968). C'est au
cours de ce voyage qu'il enregistre "Shake it Baby" qui
connaît un très grand succès mondial. Sa réputation
s'étend et il influence de grands groupes anglais de l'époque
: Animals, Yarbirds, Spencer Davis Group, etc. La fin des années
60 fait de lui un bluesman de réputation mondiale. Le succès
aidant, il s'engage davantage du côté du rock et enregistre
même en 1970 aux côtés du groupe Canned Heat
et de Van Morrison. Il s'installe en Californie. Sa carrière
semble s'enliser. Pendant une quinzaine d'années, il parcourt
le monde avec son Coast to Coast Blues Band. Il fait un peu de cinéma
(The Color Purple de S. Spielberg et The Blues Brothers).
"Boom
Boom" (1992)
Mais en 1989, un hommage que lui rendent divers stars du rock et
du blues, de Carlos Santana à Robert Cray, est pour lui l'occasion
de renaître de ses (presque) cendres. Au cours des années
1990, il enchaîne plusieurs albums qui se placent bien dans
les ventes : "Boom Boom" (1992, "Chill Out"
(1995).
Il est mort le 21 juin 2001.
Biographie
tirée du site http://www.jazzmagazine.com/
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