Interview
de Dahlia (Guillaume chant guitare) et Armel (Guitare churs
violoncelle) réalisée le 12 janvier 2005 après
un concert dans le bar " 1929 " à Rennes. Nous
remercions l'équipe du bar pour son accueil.
Est-ce que c'est mieux une interview
courte ou un long entretien ? On ne lit pas bien sur internet. Et
d'après les études, l'internaute passe en moyenne
5 à 6 minutes sur un site.
Néanmoins lorsque l'on a l'occasion de rencontrer un jeune
groupe qui a 2 albums au compteur et des dizaines de dates derrière
lui, qu'il y a eu assez peu de papiers sur lui, que leur musique
accroche, alors ça vaut peut-être le coup d'allonger
le temps de d'écriture..
Et s'il y a quelque part quelqu'un qui va se passionner à
lire toutes ces pages web et les imprimer, alors rien que pour cette
personne fan de Dahlia, produire ici l'entretien intégral
que nous avons eu me plaît. Je dédie cet article à
cette personne.
Laguitare.com : Le grand public
ne vous connaît pas, pouvez-vous faire un historique du groupe
?
Armel : Le groupe est né en 1999, à la base Guillaume
et moi sur une formule acoustique. Guitare folk violoncelle et voix.
Nous avions déjà eu des expériences dans des
groupes de power pop assez bruitistes et bruyants. On avait envie
de faire quelque chose d'assez différent. Et se retrouver
tous les deux après avoir eu diverses expériences.
On a donc décidé de se mettre quelque part et de voir
ce qu'on pouvait faire pendant une semaine. On a fait 5 titres,
on a trouvé ça pas mal et on a décidé
de creuser dans une veine acoustique violoncelle guitare voix. Ca
c'était la première étape. Pour la seconde,
on a continué à répéter, à persévérer
dans ce sens, enregistrer plus de choses. On a trouvé un
petit studio à Rennes avec qui on a travaillé. On
a enregistré une dizaine de titres. Là on était
en 2001 et on avait fait quelques concerts mais pas énormément.
Donc on s'est lâché pendant 3 mois en studio. On avait
un studio à disposition et du coup on a fini par enregistrer
une dizaine de titres qu'on a présentés aux découvertes
du Printemps de Bourges section Bretagne. On voulait montrer ce
qu'on savait faire. On présente un titre et ils nous disent
" oui oui c'est bon vous venez jouer ". On fait toutes
les étapes du Printemps de Bourges et on finit au Printemps
de Bourges. C'était en 2001. On a rencontré notre
tourneur à ce moment là et un éditeur et grosso
modo on a bien fonctionné sur le Printemps de Bourges donc
on a fait des concerts et on a enchaîné pendant presque
une année, sur 2001, sur un 4 titres qu'on avait sorti mais
plutôt en Bretagne. Et puis des concerts avec le tourneur.
Là il nous a manqué un album pour continuer à
tourner car là on avait épuisé nos ressources
au niveau des concerts. On a cherché un producteur de disques
et une maison de disques. On a eu du mal à trouver. Du coup
c'est notre tourneur qui a pris en charge la production de notre
premier album. Autoproduit. On l'a réalisé entre 2002
et 2003 sur une année, le temps de faire les prises. Il n'y
avait pas vraiment de producteur artistique donc ça a pris
du temps. On faisait aussi des concerts. En cherchant une distribution
pour ce premier album qu'on avait fini de A jusqu'à Z, y
compris le pressage, on est arrivé chez Wagram pour leur
demander de mettre notre disque dans tous les magasins en France.
Ils nous ont dit d'accord pour nous rencontrer et ce qu'ils nous
ont proposé n'était pas de mettre notre disque dans
les magasins. C'était de refaire un album en gardant une
chanson de l'album précédent. Il y a eu des négociations
mais on est tombés d'accord sur le fait de garder une chanson
de l'album qu'on avait fait et de faire nous un deuxième
album. Ce qui fait que l'album qui est sorti chez Wagram pour nous
c'est notre deuxième album. Celui là est sorti en
2005.
Laguitare.com : Il n'y a donc que
" contre courant "
Armel :
qui est commune aux deux albums. Pour le reste
on a fait un deuxième album avec des compos qu'on avait eu
le temps de travailler.
Laguitare.com : comment vous êtes
vous rencontrés ?
Guillaume : On s'est rencontrés à Rennes, pas
loin d'ici, on était étudiants. Chacun suivait un
cycle d'études différent et on s'est rencontrés
au restaurant universitaire grâce à des amis communs.
Ca a accroché tout de suite. On a fait de la musique et tout
s'est passé très vite et très naturellement.
Très simplement en fait.
Laguitare.com : Chacun faisait de
la musique dans son coin et composait textes et musiques ?
Guillaume : Chacun amenait ses chansons avec texte et musique
et puis au début c'était vraiment moitié moitié.
Au fur et à mesure des années et du temps passé
on s'est rendu compte l'un était plus doué pour telle
ou telle chose et l'autre aussi. Maintenant on est à un stade
où l'on ne fonctionne plus comme ça.
Laguitare.com : Les compos sont
réalisées uniquement à la guitare ?
Guillaume : En fait on est très fan d'ordinateurs
donc on bidouille beaucoup. Le jour où on a découvert
la Musique Assistée par Ordinateur (MAO ndlr) c'était
la révolution. C'était génial. On peut redécouper,
réessayer
On le fait beaucoup. Surtout sur disque. Sur
scène après on prend du plaisir à rejouer ces
choses. Mais on aime prendre des synthés, des samples, mélanger
les sons
Avoir des choses bizarres, différentes, qui
sont passées par différents filtres. On ne sait pas
trop d'où ça vient. Ca on aime beaucoup.
Laguitare.com : On a l'impression
de voir de plus en plus de musiciens qui jouent du piano et de la
guitare mais utilisent ensuite l'ordinateur. Pour refaire les chansons
après sur scène.
Armel : Oui c'est une façon assez intéressante
et rapide de faire de la musique. En même temps les possibilités
offertes par l'ordinateur sont immenses donc il faut aussi se connaître.
Nous sommes passés par une phase où l'on empilait
les samples les uns sur les autres mais il n'y avait plus nécessairement
de chanson. Il y avait des morceaux bizarres que nous trouvions
formidables mais on était les seuls. Donc, à un moment
la technique ne fait pas les chansons. Une fois les chansons faites,
les moyens techniques qu'on a appris à utiliser nous permettent
d'aller assez rapidement à l'essentiel et savoir assez vite
si ça va être une bonne chanson sur le disque.
Laguitare.com : Pour les arrangements
par exemple ?
Armel : Oui sur les arrangements, sur les effets également.
On essaie de travailler pas mal sur les effets. Ca se ressent ou
pas sur disque. Mais ce sont des choses qu'on travaille énormément.
Ca peut être tout simplement une réverb'. Comment la
mettre et comment faire en sorte qu'on ne l'entende pas. Qu'on entende
la voix bizarre mais pas la réverb'. Il y a plein de boulot
dans ce sens là. On est revenus aussi à la formule
guitare voix rythmique. Ca fonctionne ou ça ne fonctionne
pas. Si ça fonctionne après on se sert de l'ordinateur.
Si ça fonctionne pas c'est même pas la peine d'allumer
l'ordinateur.
Laguitare.com
: Je n'ai pas l'impression que vous êtes des fanatiques attachés
à vos guitares ?
Guillaume : Ce n'est pas tout à fait vrai car on est
très attachés à nos guitares parce que c'est
l'instrument qui nous a amenés à cette musique là.
On adore nos guitares et l'objet. C'est vrai que notre principale
motivation n'a jamais été de faire des prouesses techniques.
En fait la guitare est un moyen et pas une fin en soi. Mais on bave
devant les vitrines comme tout le monde. D'un autre côté
on n'aurait pas eu les guitares, on aurait eu un autre instrument,
on aurait aussi fait de la musique. On est très fan de guitares
mais on n'est pas limité à ça. A un moment
on habitait tous les deux à Paris, on allait dans les magasins
et on voyait des gens taper des espèces de démos,
on comprenait pas. On se sentait complètement en dehors de
tout ça. Même maintenant que l'on a eu un peu de budget,
on achète des belles guitares. Et pourtant on n'est pas des
virtuoses. On cherche d'autres choses.
Armel : C'est marrant d'arriver dans un magasin et de planter
un " mi " un " ré " un " la "
et de dire " je prends la guitare ". Les vendeurs sont
surpris
Au delà de ça on a tellement subi le fait que le mec
te dit " ah oui tu veux essayer la guitare là ".
Il prend la guitare accrochée avec un cadenas, il joue pendant
20 minutes, tu le regardes et tu attends un peu que ça se
passe. Au bout de 20 minutes, il repose la guitare, il remet le
cadenas il te dit " t'as vu ? elle sonne hein ? ".
Laguitare.com : il faut lutter contre
ça !
Armel : Bien sûr qu'il faut lutter contre ça.
Mais maintenant on arrive à trouver, même à
Paris, des très bons magasins. Des gens qui connaissent les
guitares, qui savent en parler
Laguitare.com : Tu aimes bien ton
Epiphone car tu n'en changes pas pendant tout le concert
Armel : Aujourd'hui c'était un peu particulier parce
qu'il n'y avait pas de place sur scène. Mais à l'avenir
je vais alterner entre l'Epiphone demi-caisse et une Gretsch demi-caisse
aussi.
Une bonne guitare qui marche bien tout le temps ça suffit.
Laguitare.com : La guitare nous
emmène aux guitaristes et donc aux influences du groupe
Guillaume : Au niveau guitare, j'ai commencé avec
la guitare classique. Ca m'a appris les doigtés, mais la
première fois que j'ai fait de la guitare comme on en fait
aujourd'hui c'était en écoutant les disques de Dylan
et en les déchiffrant. C'est pas des choses techniques mais
justement c'était ça que j'aimais. Et puis il y a
eu les Stones. Mais j'ai jamais été attiré
par des gens comme Clapton. J'ai vraiment grandi avec du blues acoustique.
Des choses basées sur l'émotion. Sur des ensembles
plus que de la guitare. Je n'ai jamais eu des disques " Guitare
". Ce sont des disques qui essaient de dire autre chose par
la guitare.
Laguitare.com : et du côté
des français
?
Guillaume : Je crois qu'il y a un disque qu'on a écouté
ensemble c'est le premier disque de Miossec. D'ailleurs c'est l'une
des raisons pour lesquelles on a invité ensuite Guillaume
Jouan sur notre album car c'était un vrai plaisir. On avait
envie de le rencontrer. L'influence de ce disque j'ai d'ailleurs
l'impression que c'est pour beaucoup de groupes. Ce disque a vraiment
déclenché un truc. Il était assez simple et
très bien construit. Il avait tout bon partout.
Moi je n'ai jamais été trop fan de groupes comme "
Téléphone ". Après il y a plein de groupes
qu'on aime bien comme " Deportivo ", " Elista "
Mais mes références sont d'abord anglo-saxonnes.
Armel : Pour moi c'est vraiment pareil. A la base je suis
violoncelliste. Partant de là, j'ai un attrait pour ce qui
est mélodique. Par une guitare, une voix, une basse
Pour moi c'est aussi l'album de Miossec qui est important, je l'ai
réécouté ce matin d'ailleurs. Même quelques
années après sa sortie ça reste un disque superbe.
D'où l'intérêt d'avoir Guillaume Jouan sur notre
album. Pour retrouver cet esprit là, sans savoir si ça
allait le faire sur nos chansons. Mais en l'occurrence on l'a retrouvé.
J'attendais un petit quelque chose mais sans lui demander. Mais
tu attends quelque chose. Quand tu fais venir quelqu'un c'est que
tu as une bonne raison pour le faire venir. Quand le truc se réalise
sous tes yeux ou sous tes oreilles au moment où il est en
train de le jouer, tu dis " et bien voilà
c'est
ça ". Pour moi cet album là c'est moitié
moitié (Miossec et Jouan ndlr).
LaGuitare.com : Personnellement
j'ai trouvé qu'il y avait sur votre album des idées
qu'on trouvait sur le premier album de Karin Clercq, dont Guillaume
Jouan est le guitariste.
Guillaume : Avec Armel on n'a pas le même avis sur
cet album. J'aime beaucoup cet album notamment 2-3 titres que j'adore,
les textes et la musique. Moi je considère les chansons comme
des ensembles et je l'applique également à nos chansons.
Pour moi soit ça fonctionne avec les textes, musiques, instruments,
mais si il y a un élément déficient alors la
chanson est déficiente. Pour moi c'est soit tout bon soit
tout mauvais.
Armel : Sur le premier album de Karin j'ai adoré la
musique. Pour moi c'était tout ce qui n'avait pas été
possible sur " Miossec ". Par contre j'ai un vrai souci
sur les paroles. Mais je dissocie sans difficulté les textes
et la musique. En concert j'ai mieux compris la logique entre les
voix, la musique, les paroles
Laguitare.com : Je voudrais revenir
à vos chansons et particulièrement Guillaume ton phrasé
de chant, je trouve qu'il a un côté rap.
Guillaume : Ca tombe bien parce que j'adore le rap. J'en
écoute depuis l'âge de 14-15 ans. Les premiers Public
Enemy, Ghetto Boys
J'adore cette musique là. Je trouve
qu'elle a une énergie absolument géniale. Il y a une
intelligence au niveau du phrasé. Il y a de l'inventivité,
de la créativité, je suis fan de cette musique. C'est
une musique très sociale. J'ai beaucoup baigné là-dedans.
Ce n'est pas une musique qui m'a bercé comme Dylan ou le
blues, c'est une musique que j'ai découverte après-coup
et qui correspondait à une énergie. A un moment je
ne retrouvais plus ça dans le rock. Le rap me rappelle le
blues. Je ne me suis jamais pris pour un rappeur mais j'écoute
encore plein de rap. Je pense et j'espère que ça m'a
énormément influencé.
Laguitare.com : Pourquoi ne retrouve-t-on
pas les textes dans le livret du CD et est-ce une volonté
que ce soit un pu compliqué pour les trouver sur votre site
internet ?
Guillaume
: (rires des deux musiciens
) Oui c'est une volonté.
On a toujours eu envie qu'on voit notre musique comme de la musique.
Il y a de la musique, des textes et tout ça fonctionne ensemble.
On n'a pas envie que les gens s'intéressent un peu trop à
l'un ou un peu trop à l'autre. J'aime bien que les choses
soient entières. Il y a tel texte sur telle musique, il ne
pourrait pas y avoir un autre texte sur telle musique
Le texte
c'est comme une ligne de guitare ou de violoncelle, ça ne
s'écrit pas. On n'écrit pas l'arpège.
Laguitare.com : Vous écrivez
tous les deux les textes ?
Guillaume : Au début on faisait chacun tout et puis
plus ça a avancé plus j'ai écrit et Armel s'investit
plus dans le son, les arrangements... On a chacun développé
des qualités propres. On garde la complémentarité
mais différemment.
Laguitare.com : Avez-vous senti
un grand changement entre le premier et le second album ?
Guillaume : Nous non, pas tant que ça. On est passés
de l'un à l'autre assez vite et de façon assez suivie
car nous on a toujours été à 200% dans notre
truc. Après coup, en y réfléchissant on peut
se dire qu'il y a un changement.
Armel : C'est après coup, quand tu reviens sur les
deux albums l'un après l'autre, que tu te dis qu'on a eu
du temps pour le premier et moins pour le second. Pour le premier
on avait envie d'arriver à ça, pour l'autre on n'avait
pas trop d'envie d'arriver. En l'occurrence pour le premier on nous
a emmenés en studio et on nous a dit " faites vos trucs
". Et on a peu près tout gardé ce qu'on avait
fait. Sans vrai esprit critique. Sur le deuxième beaucoup
plus.
Sur le moment on fait des choix mais les deux ont été
faits à 200%.
Pour enregistrer les albums on se met en studio pendant environ
un mois. Et pendant ce mois-là il faut que tu fasses un résumé
d'un an, un an et demi, deux, trois ans de ta vie en chanson. Pour
nous ce sont des photos, des instantanés de ce qu'on a bossé
pendant quelques années.
Il y a une vraie relativité par rapport aux albums. En ce
qui nous concerne, on est plus sur la scène. Là on
réagit, il se passe des choses. Un album c'est une photo,
ça va pas beaucoup plus loin.
Laguitare.com : Lors du concert
au Trabendo j'ai été frappé par la différence
entre l'album et la scène
Armel : On retravaille les titres. Même si on doit
rejouer les chansons après l'album, nous on est sur la suite.
On essaie de trouver pour la chanson, le corps, le noyau. Ce qui
nous a plu au départ dans la chanson. Quand on repart sur
la scène après avoir enregistré l'album, on
repart de la base et on développe.
Laguitare.com : L'objectif de Dahlia
est donc d'être sur scène ?
Guillaume : C'est pas faux de dire ça mais on aime
bien les disques aussi. On aime bien travailler les arrangements,
le rendu. Quand on est sur scène on aime bien développer
l'énergie, on aime bien s'amuser, prendre du plaisir. On
aime peaufiner et lâcher les choses.
Armel : S'il n'y a pas de disque il n'y a pas de scène.
On l'a appris très vite. A un moment on doit faire des disques,
donc autant bien les faire. Mais on se donne la possibilité
d'avoir une relecture en live. Il y a des chansons qu'on joue depuis
5 ans. Il faut pouvoir les jouer. Et pourtant ça nous plait
encore.
Laguitare.com : Avec le décalage
entre toi qui joue tes chansons depuis 5 ans alors que pour le public
tu es un jeune groupe.
Armel : Oui c'est pas évident, mais si c'est une bonne
chanson c'est d'abord une bonne chanson. Ca l'est 2 semaines après
qu'on l'ait jouée ensemble et ça doit le rester 5
ans après. Et on s'est rendu compte qu'on avait des bonnes
chansons. Il y a des trucs qu'on a joué ce soir (le 12 janvier
à rennes ndlr) qu'on avait pas joués depuis 1 ou 2
ans. Ce sont des bonnes chansons. Tu développes encore mélodiquement,
vocalement, rythmiquement.
Laguitare.com : Aujourd'hui, quelles
sont les perspectives du groupe ?
Armel : On est sur les nouveaux titres. On commence à
les jouer en concert pour voir ce que ça donne. On teste
les morceaux. Dans l'optique de les enregistrer de la manière
la plus fidèle possible. On fait aussi beaucoup de concerts.
Notre album est sorti en avril, pour certains ça fait loin,
pour nous c'est assez récent. On a donc des titres à
défendre au moins jusqu'à l'été
2006.
Propos recueillis par Julien
Chosalland
Site internet : http://www.dahlia-music.com/
Crédit Photo : Philippe Mazzolini.
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