Depuis
plus de quinze ans, Thomas Dutronc creuse le sillon de la
guitare manouche. Un pari réussi pour cet artiste, fils de
deux grandes figures de la chanson française. Il a assimilé
sans sourciller plus de quatre vingt ans de jazz manouche ( Django
Reinhardt, Bireli Lagrène, Ninine...) qu'il
détourne pour un voyage riche et original. Le 14 octobre
dernier au Café de la Danse dans le cadre du JVC Jazz Festival,
il a offert un carnet de voyage où le jazz manouche resplendit...
Avant
la sortie de son premier album début 2007, Thomas Dutronc
fait découvrir les premiers morceaux. Loin d'être une
anthologie manouche, c'est un carnet de voyage qui nous entraîne
d''Europe aux contrées latines saupoudrées de jazz,
swing tzigane, bossa, blues... Fils sprirituel de Bireli Lagrène
et Ninine, il s'est approprié le swing façon
Django et lui a insufflé son originalité. Sourires
aux lèvres et ragtime. Une mise en scène simple et
chaleureuse à l'image de la prestation.
Thomas Dutronc c'est entouré d'amis musiciens : Stéphane
Chandelier à la batterie et aux bongos, Jérôme
Ciosi et Bertrand Papy à la guitare.
Même
si " Baion da penha " et " Besame mucho " bercent
le public sur des mélodies hispanisantes, l'ombre de Django
Reinhardt plane sur le concert. Il en est de même pour Ninine,
notamment lorsque le quartet reprend " La route des bois ".
Ninine a d'ailleurs participé à l'album.
Au coeur du concert, Thomas Dutronc entame un moment original :
le pot pourri. Des tubes français et internationaux revisités
à la sauce manouche. De " Billie Jean " à
" Alexandrie Alexandra " en passant par " Sir Duke
" de Stevie Wonder, " YMCA " ou encore " Miss
you " des Stones.
Le trio devient quatuor lorsque le violoniste de jazz Florin
Niculescu rejoint la formation. Le public de connaisseur accueille
chaleureusement cet invité de renommée internationale.
Pendant plus d'une heure et demie, ce quartet manouche emmené
par Thomas Dutronc plonge les spectateurs dans une effusion acoustique
et humble. Le tout agrementé de petites blagues entre les
chansons souvent quelque peu douteuses mais assumées.
En achevant ce concert, il rend hommage à Matthieu Chedid,
metteur en scène de ce spectacle au travers du " Medley
de la Bonne étoile et des Triplettes de Belleville ".
"La Bonne étoile" laisse le public sur un nuage
délicat sublimé par le violon, tandisque " les
Triplettes " enthousiasment. Une charmante danseuse s'immisce
sur la scène. Le groupe se lève pour finir sur un
morceau incontournable et très populaire de Django. Un très
joli final.
La guitare manouche
a encore de belles heures devant elle grâce à Thomas
Dutronc.
Emmanuelle
Libert
20/10/2006
Un grand
merci à Olympic tour pour les visuels http://www.olympictour.fr/
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