On connaissait
Venus pour les ballades , leur dernier album est décidément
plus électrique. Travaillé et épuré,
" Red Room " plait aux inconditionnels du groupe par son
tournant sonore. Le 24 juin dernier, la grande scène du Furia
Sound Festival a accueilli le groupe belge pour un set efficace
et rock.
Sur l'intro
d'" Opening Night " de John Cassavetes, Venus fait
son entrée. Des fumées envahissent la scène.
Ce début de concert donne le ton sobre au travers d'"
Everybody wants to be love ". Cette phrase répétée
nous obsède. Une allure du groupe est distinguée,
Marc A. Huygens, charismatique leader du groupe en veston
chemise blanche cravate et jupe longue Pierre Jacqmin à
la basse et contrebasse, Christian Schreurs au violon et
à la guitare et Jean-Marc Butty à la batterie.
Les guitares
saturées et les rythmiques obsédantes donnent le ton
sobre au concert. L'énergie rock est contenue et retenue.
Pierre Jacqmin joue une ligne de basse minimaliste et toujours efficace.
Sans une once d'agressivité, il développe une atmosphère
lourde et rugueuse.
Inspirée d'une citation d'Erasme, " Add stars
to the sky " est une formule poétique. Sur " Poison
" la mélodie au violon rompt avec la brutalité
et la lourdeur du son. Même sur scène le son est très
travaillé à l'image de ce " Sometimes "
qui frôle les larsens et multiplie les effets.
Pour rendre toute l'harmonie des morceaux, le concert s'appuie aussi
sur les cordes : violons et contrebasse. D'ailleurs, Pierre s'empare
de sa contrebasse d'une sublime qualité sonore.
" Here and now " est un blues sombre : un blues à
la touche Venus. Ils n'oublient pas pour autant le titre qui les
a fait connaître : " Beautiful days ", de l'album
" Vertigone ". Tout de suite, le chant de Marc A. Huyghens
prend de l'expressivité.
Venus dépasse
le stéréotype des mélodies pop ! En tout cas
Venus a offert un set honnête avec même un rappel, une
chose rare au Furia.
Emmanuelle
Libert le 0108/2006 - Photo de Lionel Pagès
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