|
Laura
- Aurélien - Simon
|
De leur florilège
de belles mélodies pop, Rhésus a conquis dès
la première écoute de "Sad Disco" , leur
premier album. Avant leur concert à la place Denfert Rochereau
à Paris, le trio grenoblois Rhésus a répondu
à La Guitare.com dans une ambiance très décontractée.
C'est un peu normal le jour de la fête de la Musique
Quel a été
l'apport du prix Ceux Qu'il Faut Découvrir des Inrocks ?
Aurélien : A court terme, le "Ceux Qu'il Faut
Découvrir"des Inrocks, nous a eu un mini buzz dans le
milieu professionnel. Ainsi ce concours nous a permis de décrocher
un contrat sur un gros label indépendant, PIAS. Même
si nous avions déjà une reconnaissance du public puisque
nous faisions beaucoup de concerts. Ce prix a été
une vraie reconnaissance de la part des médias.
D'où
vous vient cet amour pour les mélodies ?
Aurélien : Nos mélodies viennent de nos influences
anglo-saxonnes. Dans le groupe, nous avons chacun nos influences
respectives. J'ai beaucoup écouté les Smashing
Pumkings, Elliott Smith et Radiohead. Ces groupes
références ont toujours le souci de la mélodie.
Nous aimons les mélodies simples et efficaces. Nous avons
toujours essayé de composer des mélodies simples qui
sonnent vraiment sans être ni formatées ni clichées.
D'ailleurs nos compositions viennent en toute simplicité
et naturellement. On ne prévoit pas nos compositions.
Simon : J'ai toujours été impressionné
par des groupes comme Pavement et les Pixies. Ils
ont un vrai don et un vrai sens mélodique efficace.
Laura : Pour ma part c'est plutôt Joy Division
et les Smiths.
Pensez-vous
un jour composer une chanson en français ?
Aurélien : Au début, nous avons bien essayé
de composer en français; mais les mélodies ne sonnent
qu'en anglais. Pour ma part, une mélodie pop ne sonne qu'en
anglais. Lorsqu'on compose en français, on se confronte à
un jugement rude. En français, le sens des mots d'une chanson
a une grande importance. D'ailleurs si on traduit bon nombre de
chansons on peut découvrir des textes très simples
qui ne fonctionneraient pas du tout en français. De la même
manière, nos références étaient anglo-saxonnes.
Alors nous avons abandonné cette idée de composer
en français.
Simon : Lorsqu'on chante en français on se confronte
à une spécificité française. On se confronte
à l'exception culturelle qui accueille difficilement les
groupes qui chantent en anglais. Lorsqu'on chante en anglais on
est largement moins diffusé sur les radios à cause
des quotas. C'est toute la difficulté. Bien sûr certains
groupes chantant en anglais ont du succès à l'étranger
c'est le cas de Air et de Tahiti 80. Mais ce sont des petits exemples.
Au final peu de groupes s'exportent à l'étranger.
Il y a aussi toute une scène confidentielle en anglais comme
Hermann Düne, Syd Matters
L'exception culturelle
française empêche le public de découvrir ces
artistes. Comme si les groupes qui chantaient en anglais trahissaient
la culture française ! Il est vraiment regrettable de mettre
un frein aux groupes qui chantent en anglais sous prétexte
de l'exception culturelle.
Que représente
la scène pour vous ?
Aurélien : Lorsqu'on n'est diffusé ni à
la radio ni à la télé, les concerts restent
l'unique moyen d'aller à la rencontre du public. C'est pourquoi
la scène nous est essentielle. On se lâche davantage
aussi, on fait vivre nos morceaux. Nous avons commencé à
jouer dans des bars. Encore aujourd'hui il nous arrive de jouer
dans des bars lorsque nous avons une date de libre. L'intérêt
est de jouer le plus possible. Peu importe le lieu où l'on
se produit.
Simon : En jouant dans les bars, on prend de l'expérience
sur scène. Si le concert est bien tant mieux mais si ce n'est
pas le cas et bien tu prends la leçon. Il vaut mieux que
le concert ne fonctionne pas devant peu de personnes que sur un
festival. Dans les bars nous avons encore de beaux moments!
Quels
sont vos projets ?
Aurélien : Nous préparons notre prochain album à
la rentrée. D'ailleurs, ce soir sur scène nous jouerons
un morceau du prochain album en exclusivité mondiale pour
la fête de la musique (rires). Je ne dis pas de quel titre
il s'agit pour laisser la surprise
Sur quels
modèles de guitares jouez vous ?
Aurélien: J'ai trois guitares Télécaster.
Je ne suis pas un collectionneur de guitares. J'aime ce modèle.
Nos marques d'instruments sont classiques, tout comme notre manière
de jouer. Sur scène, j'utilise très peu d'effets mis
à part la distorsion.
Laura : Pour ma part je joue sur une basse Fender Précision.
Connais-tu
les guitares de luthiers ?
Aurélien : Je ne suis pas allé rencontrer un
luthier. Je suis mon propre luthier (rire général
en voyant la guitare d'Aurélien). Mes guitares sont rafistolées
avec du scotch. Souvent en concert, mes guitares tombent puis je
les rafistole ensuite. Je n'ose pas aller chez un luthier avec une
guitare dans un tel état. En plus j'aime cette image rock'n
roll ! (rires)
Pourriez-vous
dire quelques mots sur Syd Matters ?
Aurélien : Syd Matters est un groupe qu'on aime vraiment.
En plus c'est un pote. Il a vraiment un univers très personnel
et riche. Il fait de la musique qui nous touche.
Nous avons fait beaucoup de dates ensemble notamment une tournée
en Suisse.
Simon : Syd Matters devrait être beaucoup plus connu.
Tout comme Hermann Düne, ces artistes restent encore confidentiels,
à cause de cette fameuse exception culturelle française.
Parlons un peu batterie
La batterie ne s'enferme pas dans
un rythme binaire comme chez d'autre groupe de rock
Simon : Ah bon ?!! Pourtant elle l'est. Cela vient sûrement
de la variété des morceaux.
Aurélien : Contrairement à beaucoup de groupes
actuels où un morceau est décliné sur dix pistes.
Simon joue des morceaux au balai, des pistes en ternaires
Simon : J'aime bien non seulement les jeux incisifs mais
aussi les éléments qui mettent en valeur la mélodie
en apportant de temps en temps une originalité. Les batteurs
de chanson française, notamment le batteur de Miossec
apportent vraiment une particularité qu'on ne retrouve pas
forcement dans les groupes qui chantent en anglais. Parce qu'on
n'est pas qu'un groupe de rock ! (rires)
Les batteurs
qui jouent avec sept toms et qui sont des montagnes de muscles fascinent.
Pour ma part j'ai choisi le modèle inverse : des mélodies
simples, des batteries simples avec le petit plus qui fait la différence
(rire). Le petit plus Rhésus !!
C'est le
mot de la fin ?
Simon : Absolument.
Aurélien : On peut même proposer aux lecteurs
d'aller visiter notre site Internet (http://www.rhesus-web.com/)
et notre page sur my space (http://www.myspace.com/rhesusmusic)
s'ils veulent être nos amis
(rires)
Simon, n'aurais-tu
pas une dernière citation ?
Simon : Ah ! Miles Davis a dit " Pourquoi jouer tant
de notes alors qu'il faut jouer les plus belles. "
Emmanuelle
Libert
le 10/07/2006
|