Sans
surprise....
Voilà
plus de douze ans que Placebo distille son rock aux accents mélancoliques
et romantiques exacerbés. Après deux petites années d'absence, ils
sont revenus avec un nouvel album « Meds ». Leur concert est à l'image
de ce cinquième album, c'est-à-dire décevant.
Tandis que
Stefan Olsdal à la basse et Steve Hewitt à la batterie
entament le concert, Brian Molko, en veston chemise blanche
et cravate sur pantalon noir, salue le public et entamne pour une
heure et demie de concert nerveux. Pour cette tournée, deux nouveaux
venus ont rejoint le trio : Alex Lee à la basse et aux claviers
et William Lloyd aux claviers. Toute la première partie du
concert est basée sur les nouveaux morceaux avec « Infra-red »,
« Meds », « Drag », « Space monkey » et bien sûr leur premier single
« Song to say goodbye ». Le chant de Brian Molko manque cruellement
de justesse, ce qui n'est pas une nouveauté. Mais les dernières
chansons frôlent l'insupportable. Pourtant cette même voix nous
a ennivré autant qu'elle nous agace à présent.
Les parties de claviers ternissent l'ensemble dont les parties de
guitare de Stefan Osdal. Un concert trop calibré. Brian Molko dialogue
le mimimum avec le public. On l'a connu plus locace sur ces tournées
précédentes. Ce groupe a bel et bien perdu son âme rock.
Toutefois, on retrouve un certain sourire grâce à « Every you, every
me ». De sa vivifiante montée rythmique, cette version surpulsée
dynamise le public. Il en est de même pour « Special K » et « Nancy
boy » qui ont gardé encore leur fougue et leur simplicité originelle.
La batterie de Steve Hewitt cogne ensuite sur « Bitter end », tube
très attendu du public de moins de vingts ans. On regrette l'énergie
rock qui a habité le groupe initialement. Lorsque Brian entamme
« 36 degrees », chanson issue du premier album éponyme, on découvre
une version trop calme. Il est regrettable qu'un titre aussi efficace
soit tombé dans une telle platitude. Mais la déception ne
s'arrête pas là ... La reprise incipide de « Running
that up hill » de la mystérieuse Kate Bush nous achèvera.
Une reprise dont l'histoire musicale se serait bien passée.
Brian Molko - Cette photo de Jean michel Roignant résume
le sentiment d'un public lucide !!
C'est sur « Twenty years » que ce concert stéréotypé s'achève. Placebo
ne semble plus se plaire sur scène, ils n'ont plus leur entrain
communicatif.
http://www.placeboworld.co.uk/
http://www.vieillescharrues.asso.fr
Emmanuelle
Libert
le 04/08/2006
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