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Interview
BB Brunes
Prenez
trois gars d'à peine dix huit ans issus de Paris, décidés
à faire du rock avec des idées bien arrêtées et un son qui
tranchent et ça donne BB Brunes. Rencontre avec Adrien le
chanteur guitariste, Félix le guitariste et Karim le batteur
avant la sortie de leur premier album « Blonde comme moi ».
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Comment
le groupe s'est formé ?
Adrien : En 2000, le groupe s'est formé, lorsque j'ai commencé
à m'intéresser au rock. J'avais une guitare sèche avec laquelle
je commençais à composer. Je me suis alors tourné vers mes amis
qui ne jouaient pas forcer d'un instrument. Karim, qui habitait
à côté de chez moi, s'intéressait à la batterie. On jouait dans
une chambre à l'arrache. Je jouais sur ma guitare sèche et Karim
sur des petites valises. Ensuite, on a eu besoin d'un deuxième guitariste.
Alors Raphaël, mon ami d'enfance s'est mis à la guitare. Ils ont
bossé la technique de l'instrument chacun de leurs côtés. Deux mois
après notre première répét, on a fait notre premier concert rue
Turbigo. On avait deux chansons qu'on a joué en boucle.(rires) Félix
est arrivé plus tard dans le groupe, il y a deux ans lorsqu'on jouait
au Gibus.
Félix : Je les ai vu en concert. J'ai appris par le biais
de la maman d'Adrien qu'ils cherchaient un deuxième guitariste.
On a essayé et cela a marché.
A : Félix correspondait directement au son qu'on voulait.
D'où vous vient le nom BB Brunes ?
A : C'est venu dans une période où j'écoutais beaucoup Gainsbourg
et sa chanson « Initials BB». J'ai beaucoup aimé le BB. En même
temps, on joue sur le fait d'être jeune avec ce nom. L'endroit où
l'on s'est connu dans le XIVème, c'est le boulevard Brunes. C'est
là d'où l'on vient ! On a tous les trois une préférence pour les
filles brunes. Et on est tous les trois bruns. Notre nom de groupe
est tout simple.
N'est-il pas trop difficile à supporter cette étiquette de « bébé
rockeurs » ?
A : Cette étiquette ne joue pas forcément en notre faveur. En
France, les gens qui mettent cette étiquette sont assez nuls, ils
sont aigris. Nous ne faisons pas attention à ce que les gens peuvent
dire de nous. Sinon on n'en sort plus ! On fait notre musique et
on s'en fous un peu !
L'expérience du Gibus a aidé à vous propulser comme cela a été
le cas pour les Plastiscines, les Naast, les Shades...
A : Cela nous a aidé. Mais, en même temps, on ne faisait pas
vraiment parti de ce mouvement là... Eux, ils s'étaient rencontrés
dans un bar précis. Ils venaient de banlieue. Quand on a commencé,
on était seul pendant quatre ans. Lorsqu'on a découvert qu'il y
avait d'autres jeunes groupes de rock, cela nous a réjouit. C'est
vrai qu'on ne vient pas de la même scène qu'eux. Maintenant, on
est pote avec eux.(rires)
Pourquoi avoir choisi de chanter en français alors que votre
son est plutôt anglais ?
A : J'ai eu le déclic en écoutant Gainsbourg. Avant, j'étais
anti-français pour les chansons. On ne chantait qu'en anglais. J'avais
peur qu'en français mes paroles ne sonnent pas. Ce n'est qu'en n'écoutant
Gainsbourg que je me suis rendu compte qu'on pouvait sonner classe
en français. Le français est aussi une langue formidable pour chanter.
Même pour le rock ?
A : Oui. C'était le défi de mêler le son rock au français. Cela
s'est fait naturellement. Le résultat me convenait. En même temps,
on est français et on s'adresse à des Français. On n'avait pas envie
de devenir une copie de groupes anglais qu'on écoute comme les Strokes
ou les Libertines. Vous pourriez chanter en anglais sans être une
copie des groupes anglosaxons.
En mêlant dans vos textes une partie de la culture française.
A : Je ne parle pas assez bien anglais pour en arriver là. (rires)
Ce n'est pas possible techniquement. En français, j'ai travaillé
sur la forme et moins sur le fond. Je fais attention pour que cela
sonne bien. On est direct dans les paroles. J'ai écrit des chansons
à textes mais c'est moins le délire. L'écriture d'une chanson me
vient spontanément. Je ne cherche pas à savoir si la chanson sera
à textes ou pas. Ce n'est que lorsque j'ai le texte devant moi que
je le sait. D'abord, je pars sur des accords de guitares, ensuite
une mélodie à la voix et enfin les paroles. Il y a des mélodies
que je traîne pendant des mois. Il m'arrive de trouver les paroles
au bout de six mois !
N'est il pas trop dur d'évoluer pour un trio ?
A : On y tient à cette formation basique d'un groupe de rock
: guitare, basse et batterie. On n'était pas trop préparé à la base.
On cherche un bassiste justement. Notre bassiste est parti juste
avant l'enregistrement de l'album. Là, on a un bassiste qui nous
suit sur les concerts. Mais c'est vrai que qu'on cherche un bassite
fixe qu'on peut insérer dans le groupe. On va vite être un quattuor.
Curieusement vous jouez la carte du looser avec la chanson « Houna »?
A : Je me suis inspirée d'une copine bizarre que je n'arrivais
pas à cerner. C'est un personnage de fiction un peu mystique. C'est
un fantasme en même temps. C'est aussi l'image du mec looser, anti
star.
Comment se passe la scène ?
F : On se branche et on joue sans se prendre la tête. La scène,
c'est ce qu'il y a de mieux ! On joue exactement pareil les morceaux.
Au fil des concerts, il y aura peut-être des petites intros, des
morceaux qui deviendront plus longs...
Quelles sont vos influences ?
A : Nos influences sont uniquement anglosaxonnes. Tous les punks
de la vague 77 : les Clash, Les Stooges, Bowie... Dans les groupes
récents, on écoute les Strokes, Libertines, King of Leon... On n'écoute
pas que du rock. J'écoute aussi du rap, de la soul comme les Supremes.
F : Pour ma part, j'ai beaucoup écouté Nirvana. Sinon j'écoute
du punk comme les Distillers. J'écoute aussi Ray Charles ou Aretha
Franklin.
Sur quels modèles de guitares, jouez-vous ?
A : Pour l'enregistrement de l'album, j'ai joué sur une superbe
une Fender Stratocaster américaine et sur une Ibanez Melody Maker
et deux Télécaster.
F : J'ai joué sur une Les Paul. Sinon en live, je prends
la guitare Télécaster.
A : On est anti-effets dans notre son. On essaye de garder
le son punk de l'ampli, un truc qui crache. J'aime pas le synthétique
et les effets trop « chiadés ». J'aime quand cela sonne vintage.
N'avez-vous pas peur de l'étiquette de « groupe parisien » ?
A : On a justement pas mal de demandes pour jouer en province.
On va partir en tournée en France un peu partout aux prochaines
vacances.
Propos recueillis
par Emmanuelle Libert
BB
Brunes «Blonde comme moi» ( Warner )
www.myspace.com/BBbrunes
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