En
marge du Festival de la Cité, dont j'avais suivi la précédente
édition, la ville de Carcassonne organise des concerts gratuits
regroupés dans le Festival de la Bastide. En vacances dans
ma contrée natale, ce n'est donc pas à l'autre bout
du monde, mais à l'autre bout de la France que j'ai eu le
plaisir de retrouver Emily Loizeau pour un concert en plein-air.
Une intro de plusieurs minutes d'Olivier Koundouno au violoncelle
instaure le silence parmi les spectateurs qui commencent à
s'amasser. Emily entre alors en scène, se dirige vers un
tourne-disque, y dépose un vinyl...quelques grésillements
et on reconnaît les premières notes de L'autre bout
du monde.
C'est avec trois titres inédits, Un pays sauvage,Songes
et Little darling, que la chanteuse, installée derrière
un piano à queue, et son violoncelliste poursuivent le set,
rejoints par Cyril Aveque à la batterie. Le concert
sera ainsi partagé entre anciens titres, inédits,
et extraits de L'autre bout du monde, entre chansons
tristes et rythmes de cabaret.
Sur Je ne sais pas choisir, Emily entreprend de faire chanter
les carcassonnais. Quelques-uns connaissent déjà le
refrain, les autres l'entonnent vite, alors que Cyril, son drôle
de sourire toujours à la bouche, s'assied par terre près
du piano, pour ponctuer la mélodie de quelques notes. Olivier
s'empare d'une basse et Emily pleure sur ses petits beurres sur
l'air de Je suis jalouse, avant de se consoler dans les bras
de Boby chéri. On sent bien que, de sa voix à
la fois douce et puissante, la jeune femme parvient à charmer
le public, pourtant pas acquis d'avance. Son caractère bien
trempé, ses ravissantes grimaces et ses jolies comptines,
le tout dans une mise en scène simple mais étudiée,
conquièrent les spectateurs.
La mise en scène justement...la platine y joue un rôle
important, puisque tour à tour les musiciens y déposent
divers objets, de bougies à une boule à facettes,
en passant par des figurines d'animaux, le tout filmé par
une petite caméra et projeté sur un écran.
Grâce à un système ingénieux, elle se
met à tourner au son du piano, pour mieux nous hyptoniser...
Cyril vient
même y peindre un dessin, une femme qui tournera sur la berceuse
Forget me not.
Pour encore mieux nous faire entrer dans son univers, Emily nous
propose - ou plutôt, dans un excès d'autorité,
nous ordonne ! - une fois de plus de participer en répétant
le refrain de l'exubérant Wash it off. Ce n'est pas
tout, elle nous invite aussi à danser sous la douche, mais....sur
scène ! Aucun courageux n'osera improviser une telle chorégraphie
sur le petit cube prévu à cet effet ! Mais y-a-t'il
déjà eu des intrépides pour danser sur Shower,
shower, shower ?!
Pour punir ce public peu coopérant, elle s'installe sur le
cube et, hilarante, s'accompagne à la flûte à
bec, avant de retrouver calmement son clavier pour Comment dire
et Summertime. Puis c'est au tour de Balthazar, son
tout premier texte, qui figurait sur La folie en tête,
un six-titres désormais quasiment introuvable. Et enfin son
chef-d'oeuvre, l'espiègle Voilà pourquoi, qui
termine le set dans de grands éclats de rire.
Emily revient
seule sur scène pour interpréter en douceur à
la lumière d'une petite lampe, accompagnée par son
seul piano, In our dreams.
Ovationné, le trio se retire, malgré de vaines
protestations. Simple, efficace et complice, il aura sans aucun
doute converti une grande partie du public à son univers
fantasque et enchanteur.
Emily Loizeau a vraiment charmé Carcassonne !
Le
site Internet d'Emily Loizeau...
...et
Emily Loizeau sur MySpace.
Marie-Victoire
- le 14/07/07
Emily
Loizeau en concert : |
Retrouvez
toutes les dates d'Emily partout en France sur son MySpace,
et notamment :
- le 19 septembre à la Maroquinerie à Paris,
"Tribute to Neil Young", avec notamment Seb Martel et
Fred Pallem
- le 6 novembre au Grand Rex à Paris
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