"Je
vous propose un retour à la plus grande simplicité
: quelques chansons avec la guitare. Retrouver les mélodies,
les silences, la musique des mots ... seule."
-
Franck Monnet -
Franck Monnet avait bien rassuré son public d'habitués
: ce sera un concert assis ! En effet, le Réservoir
reste plutôt un mauvais souvenir pour quelques uns de ceux
présents l'an dernier à la première carte blanche
de l'artiste. Mais passons... ce soir, point de ventilation coupée,
et point d'évanouissement ! Le Réservoir a retrouvé
une configuration de café-concert pour accueillir Franck
Monnet en solo.
Pour
assurer sa première partie, il a fait appel à un groupe
franco-américain, Domingo. A première vue,
le concept paraît sympa : deux guitares, une voix féminine,
une masculine, une ballade folk... Mais le duo, qui semble tout
droit sorti des seventies, ne paraît pas très à
l'aise et finit
par lasser quelque peu avec son répertoire monocorde. Et
lorsqu'un morceau plus rock est annoncé, on cherche en vain
le son rock !
En bref, Domingo n'a pas offert un set désagréable,
mais a laissé un goût de déjà-vu et un
certain scepticisme dans le public.
Un Franck Monnet en grand forme entre en scène, guitare à
la main, et entame son set acoustique avec une nouvelle version
de La langue des chats, chanson à mon goût pas
vraiment adaptée à un solo guitare-voix, mais choix
ambitieux pour débuter. Pour le chanteur, ce type de concerts
est l'occasion de revisiter et de ranger [son] répertoire,
ainsi il lui est apparu que celui-ci est divisé en thèmes,
dont celui de la solitude dans les grandes villes, qu'illustre parfaitement
le titre écrit pour le groupe Tryo, Comme les journées
sont longues. Toujours dans les grandes villes, Franck espionne
sa voisine dans Sa chambre est allumée, avant d'enchaîner
avec le plus religieux Ma demeure, interprété
sans micro. Dans un registre encore urbain mais plus champêtre,
l'artiste nous offre avec moult facéties Les bancs.
Puis vient sa
tétralogie, quelques chansons sur des conversations de couples,
mais qui parlent aussi de vocabulaire, comme Trop de lichen.
Deuxième volet, un texte qu'il chante trop rarement, Le
livre ouvert. Pour continuer dans les histoires de couples et
les mots, il enchaîne avec Ton journal intime et une
très belle version de l'unanimement aimée J'adore
t'écrire, un "tube" de Franck Monnet !
Les familiers de ses concerts savent qu'il affectionne les duos,
et là, en l'occurrence, c'est en solo qu'il interprète
une chanson écrite pour un duo avec Lhasa, Fiancés.
La suivante est tellement comme elle est qu'il n'a pas pu
la chanter lui-même, il s'agit de l'audacieuse Sur le pont
d'Avignon, qu'il avait cédée à Claire
Diterzi. Friand d'anecdotes, Franck dédie Mes pompes
neuves à Jacques Dutronc, pour une histoire de fiancée
abandonnée à l'église ! M. Monnet écrit
beaucoup pour les autres, et la première a avoir bénéficié
de ses textes bien ficelés fut Vanessa Paradis, et
c'est avec fierté qu'il reprend Pourtant.
L'invité
du soir s'appelle Bertrand
Belin et accompagne son hôte au violon - dont il se
sert aussi de contrebasse - sur une chanson d'Angelo Brancuardi,
écrite par Etienne Roda-Gil, Naissance d'un lac. Puis
Franck nous offre son convive le temps d'un extrait de son album
La perdue, Les Oiseaux. Ensuite, l'hymne des artistes
qui en chient, Les embellies de mai, en espérant
qu'elles seront bien là pour Franck le mois prochain - mais
bon, si c'est juillet, c'est pas grave ! On continue avec deux extraits
d'Au grand jour, La routine, suivie de L'esclandre,
pour laquelle quelques avertis encouragent en vain le guitariste
François Lasserre à rejoindre les planches
pour effectuer sa fameuse chorégraphie ! Le set se poursuit
avec Gros coeur, une douce berceuse interprétée
sans micro, tout au bord de la scène, et idéale pour
accompagner les rêves du petit garçon assoupi au premier
rang du public ...
Franck Monnet demande ensuite à ses deux complices, Franck
M'boueke et François Lasserre, de le rejoindre pour les
choeurs de T'aimer.
Pour
son rappel, l'artiste rechigne à chanter les "tubes"
que lui réclament quelques spectateurs, et interprète
une chanson de la fin du XVIIIe siècle, Après un
rêve, de Romain Bussine et Gabriel Fauré,
extraite de l'album D'un siècle à l'autre - Mélodies
françaises. Le concert s'achève avec Tu parles,
que l'on n'entend jamais en live.
Pour ce concert solo, Franck Monnet, facétieux et plein
de verve, a préféré une play-list constituée
majoritairement d'anciens titres, moins rocks et donc sûrement
plus appropriés à l'acoustique que ceux de Malidor.
Ce fut également un grand plaisir d'entendre, tout près,
les non moins espiègles François et Franck jouer les
groupies aux côtés des vrai(e)s fans !
Le site officiel
de Franck Monnet...
...et
Franck Monnet sur MySpace.
Domingo
sur MySpace.
Marie-Victoire
- Photos : Nicolas Meilhac - le 20/04/07
Franck
Monnet en concert : |
- 9 mai :
Le Big Band Café, Hérouville
- 10 mai : Casino Barrière-Bordeaux, Bordeaux
- 12 mai : Festival "Paroles et Musique", Saint-Etienne
- 18 mai : Les Bains Douches- Lignières, Lignières en Berry
- 19 mai : Les Bains Douches- Lignières, Lignières en Berry
- 21 mai : Théâtre du Trianon, Paris
- 8 juin : Centre culturel P. Baillart, Massy
- 30 juin : théâtre
Mazenot-Marseille, Marseille
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