Deux
ans après l'excellent "Badaboum", Loïc Lantoine
et son compagnon François Pierron se sont installés
parmi les figures les plus captivantes et atypiques de la chanson.
Sa résidence à l'Européen à Paris du
21 novembre au 2 décembre dernier a été plus
que remarquable. On n'en attendait pas moins de ce poète
amoureux des mots et de la rugueur des saccades...
Sur scène,
Loïc Lantoine explose. C'est là qu'il prend toute
son énergie notamment dans sa manière de déclamer
ses textes en interaction avec le public. Rien à redire sur
cette prestation organique et survolté.
Le documentaire de Laëtitia Carton " D'un chagrin
j'ai fait un repos " en guise d'ouverture donne le ton de cette
soirée du 1er décembre à l'Européen.
Sur cette nouvelle tournée, le duo s'est agrandi avec trois
musiciens et compagnons aussi : Denis Charolles aux percussions,
Cédric Chatelain aux cuivres et Alexandre Letao
à l'accordéon. Que les fidèles du duo se rassurent,
la chaleur reste très intacte. C'est une continuité
de leur univers intime... Ce spectacle a un côté intemporel.
D'ailleurs, on ne s'y trompe pas puisque le public en est le meilleur
reflet. Des gens de tout âge confondus viennent ce soir-là
remplir l'Européen. Ils en ressortent avec ce même
éblouissement. Engagée, Loïc Lantoine n'hésite
pas à dédié " Mais non ! " à
Laurence Parisot, Présidente du Medef. Puis l'engagement
laisse place à des textes plus personnels comme l'amitié
avec " Pierrot ". De son côté, François
Pierron son acolyte, offre des rebonds chaleureux de contrebasse.
Cet instrument a un son merveilleux. Les admirateurs resteront bouches
bées devant une si belle acoustique. Et François ne
lésigne pas sur l'intelligence de jeu, en insufflant ces
rondeurs aux morceaux. Sans jamais tomber dans l'excès ou
la facilité, cette effusion acoustique transporte le public
en passant par une large palette d'émotions. De la rage à
la rêverie du "Cosmonaute" en passant par le texte
revendicatif nordiste "les Cigares", Loïc Lantoine
échappe à toutes comparaisons.
Suprenant final. Alors qu'il dévoile son tee shirt à
l'effigie de Johnny, il grogne et gronde un "Faut pas dire
de mal de Johnny". C'est vrai qu'il fait drôlement bien
le fan du chanteur ! Rares sont ceux qui peuvent l'égaler...
Un des meilleurs moments du spectacle. Ce n'est donc pas un hasard
si Nosfell, autre OVNI du paysage musical l'a rejoint sur ce titre
un des soirs à l'Européen.
Emmanuelle
Libert le 24/12/2006
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