Sur son premier
album éponyme, Adrienne Pauly fait vivre des histoires
trashement décalées. Plutôt désabusée
et drôle la fille, mais pas déprimante. Son univers
n'a eu aucun mal à fédérer le Bataclan le 30
avril. Une chose est sûre. On n'a pas fini d'entendre parler
d'elle...pour le meilleur !
Un grondement
de guitare en guise d'intro, Adrienne Pauly et les siens font leur
entrée sur la scène du Bataclan. Si Adrienne Pauly
s'est mise sur le tard à la musique, elle a su s'entourer
de musiciens plus qu'expérimentés tels que Alice
Botté (guitare), Adanowsky
(basse), Mickael Garçon (claviers) et Olivier Ferrarin
(batterie). Adrienne a de l'énergie et de l'audace à
revendre. Elle n'a aucun mal à prendre le show en main. Entre
rêveries et désillusions, Adrienne nous entraîne
de soirées arrosées et enfumées en boîte
de nuit « Vas y viens...» , au désespoir d'une
caissière d'un supermarché « La fille au Prisunic
», à la crise d'une grande paranoïque qui fait
son cinéma « Méchant cafard », jusqu'à
cet homme qui noit son chagrin d'amour dans la bière «
Blonde, brune » . Comme quoi on en apprend tous les jours
sur les vertues curatives de l'alcool... On a aussi le droit de
rester perplexe !
Sans jamais tomber dans la caricature de la femme moderne, elle
se met à regretter le coup d'un soir et à se polariser
sur un mec. Avec des rythmes lancinants et obsédants, des
parties de guitares lechées, le cocktail est des plus toniques.
C'est comme si cette jeune et jolie Parisienne, qui a longtemps
hésité entre la comédie et la musique avait
toujours existé dans la chanson. A ce timbre-là, l'un
des plus originaux qu'on ait entendu depuis fort longtemps, Adrienne
Pauly dessine des univers, se glisse dans la peau de ses personnages
proche de ses expériences avec un humour acide. C'est sûrement
son côté operette qui la rend irresistible autant que
sa manière de revisiter les standards « Tous les garçons
et les filles » ou encore « Teddy bear » d'Elvis.
Ce concert au Bataclan s'achève dans une ambiance de cabaret
déglinglé. Nicolas Ullmann, maître des
soirées branchées avec son fameux Cabarock
et les danseuses du Cabaret des filles de joie ont eu la lourde
tâche de théâtraliser la chanson inédite
« Bombe sexuelle ». Pour ceux qui n'aurait pas compris
! Quel final délirant !
Photos : http://www.camera-lucida.info/concerts/adrienne-pauly-au-bataclan/
Emmanuelle
Libert le 15 05 2007
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