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PolUniversel
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20 ans, pouvez-vous
croire que pour certaines personnes vingt longues années
d'attente se soit écoulées avant de se trouver là,
dans ce POPB rempli à bloc ?
Je ne fais pas partie de ceux ou celles qui auront attendu autant,
pour qui ce retour marque une nouvelle épopée dans
leur vie, je ne suis pas fan de l'Amiral, je suis
là parce que ce retour au terme de 34 ans d'absence ne m'indiffère
pas, parce que l'émotion que suscite cet homme auprès
de la personne que j'aime le plus au monde me rend curieux, heureux
pour elle et, parce que je suis mon instinct qui jusque là,
ne m'a jamais trompé.
L'accueil tout d'abord, si une différence est à marquer,
c'est déjà celle là, nous entrons dans le POPB
pour être accueillis par un groupe de filles en perruques
blondes et ineffables lunettes blanches, elles nous expliquent qui
si nous le voulons, nous allons être photographiés
et, qu'ensuite non seulement ces photos tourneront en boucle sur
des écrans géants au dessus de la scène mais
qu'en plus, elle feront partie du site de Michel,
l'excellent www.polnaweb.com.
Respect total.
Cela va au delà de tout ce que j'ai vu à ce jour,
c'est désintéressé de la part de l'artiste,
respectueux pour ses fans et putain, que d'amour donné avec
tant de simplicité de par ce geste.
Émotion,
voilà le maître mot de ce spectacle, cette "épisode
3" comme le dira Michel.
Cette émotion qui fera que pendant près de deux heures
sa voix soit altérée, sa façon de bouger, de
jouer, rien ne sera jamais totalement comme il a du le penser, la
caler, rien.
Michel s'est entouré de musiciens magnifiques
Tony Mc Alpine et Freddie Fox aux guitares, Virgil
Donati à la batterie, Mino Cinelu aux percussions,
Brad Cole et Nick Smith aux claviers et, l'extraordinaire
Bunny Brunel à la basse.
Les choristes seront omniprésents mais, j'y reviendrais.
On aurait pu le croire devenu américain au sens showman du
terme, en gros, je bétonne, j'assure les lights, j'assure
la séquence émotion et je me casse au bout d'une heure
et demi.
Tragique erreur, nous avons affaire à un mec pas ordinaire,
bien sur il s'est entouré de musiciens Top de chez Top mais,
c'est parce que cet homme est conscient de ce qu'il est, parce que
cet amour indéfectible qui lui envoient 17 000 personnes
depuis trois soirs déjà, il nous le retourne au
centuple, même à un type comme moi qui n'en demandait
pas tant.
Michel à 62 ans, les gens qui l'aiment le perçoivent
ils ? Pas sur, mais lui, lui, il le sait. A aucun moment dans ce
show il n'aura gâché une chanson en voulant démontrer
à tout prix que rien n'avait changé. Michel
est conscient des limites de sa voix, sa putain de voix tant adulée.
Les choristes seront là pour partager avec lui, assurer le
relais que leur tend un artiste dont l'humilité force le
respect, en tout cas, le mien.
Ce show est
porté par Michel bien sur, mais aussi par une
complicité totale avec Bunny Brunel bassiste
que j'ai découvert ce soir là et, qui m'a émerveillé.
Ces deux là se sont trouvés, la voix de Michel
sublimée par les arrangements de Bunny, par
son touché lorsqu'il joue de sa contrebasse electro acoustique,
ces échanges entre deux monstres pourvus d'une sensibilité
exacerbée par l'émotion palpable du public.
Voir Michel au piano, écouter Michel chanter
derrière son piano, entendre Michel parler, Michel,
Michel, Michel...
Oui, bien sur, nous étions tous venus pour tout cela mais
personne ne se sera attendu à ce que cet homme, cet artiste
qui se protège à l'aide d'un humour parfois incisif,
d'une ironie latente et, bien sur, de ses lunettes, ce mec, se prenne
avec autant d'émotion l'amour qu'était venu lui témoigner
ce public.
Public incroyable de bout en bout, le portant au bon moment, exultant
lorsque résonnent les premiers accords de "Lettre
à France", chantant tous les refrains dès
le premier titre "Je suis un homme", dansant
sur "Ophélie", se taisant religieusement
lors des passages instrumentaux et, pour finir, quittant un POPB
plein à craquer sans heurts et, avec au fond des yeux, une
étrange lueur.
Donner tous
les titres joués, ce ne sera jamais mon truc en plus, avec
un type comme l'Amiral, cela ne sert à rien,
le respect et l'amour qu'il a pour son public le conduit a en changer
l'ordre voir, la liste de soir en soir.
On est loin de tous ces shows millimétrés, on est
loin de tout en fait et, putain que c'est bon.
Je parlais d'émotion en début d'article, cette émotion
aura atteint tout le monde y compris l'éclairagiste, je m'explique,
les derniers accords du dernier morceau se sont tus, les musiciens
ont salués et, sont partis, Michel quitte la
scène en reculant, fixant de son regard ce public qui hurle
son nom et, c'est fini.
Quelques instants passent, Michel revient, seul, non
pas pour chanter mais, pour remercier le public, lui dire que sans
lui...
La réponse du public est...indescriptible, Michel
en recule, prend le micro et demande à l'éclairagiste
d'allumer les lumières, il veut voir son public, l'éclairagiste
s'exécute, le public est en délire total, Michel
parle avec un roadie et, le piano apparait sur la droite de la scène.
Le public se tait, à l'unisson et...
Les trois derniers titres seront joués sans que Michel,
les roadies ou, qui que ce soit ne pense à éteindre
ces lumières. Incroyable.
Fini, le spectacle se termine alors que les derniers accords semblent
ne pas vouloir cesser de s'envoler. Fini.
J'ai lu ou plutôt, on m'a lu les échos dans la presse,
j'ai entendu à la radio diverses réactions, je ne
comprends pas, en tout cas, pas toujours. Est ce si difficile d'avouer
son amour pour un artiste ? Est ce si difficile de s'abstenir d'être
cynique ? Je suis perplexe. J'ai vu, ce soir là 17 000 gens
heureux, de tout âge, de tout bord, un spectacle populaire
au sens le plus pur.
Laissons les esprits chagrins pleurer.
Bravo l'artiste.
Ricardo
PS: A titre personnel, merci Amiral, tu m'offres là
l'occasion de vous dédier ce texte à toi et, la femme
de ma vie.Merci.
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