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Bienvenue
au Club...
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Je suis à nouveau dans un cas
de figure que je n'aime pas à savoir, un artiste hors norme
(AL), si grand en dedans si tranquille au dehors que, je
suis tombé sous le charme.
La crainte de me planter et encore là.
Son disque, il me l'a donné après le dernier concert
de notre festival Guitar Folies, je me souviens, j'étais
passé de l'autre côté du comptoir ou sévissait
un fût de bière qu'on avait décidé de
vider.
Je servais donc des canons à
des mecs dont je tairais le nom, leur réputation étant
déjà suffisamment malfoutue 'une part, d'autre part
j'ai promis à Jaco et Olive que
je tairais leurs noms... AL était là, à
picoler tranquillement avec nous, il tchatchait avec Jaco
qui les yeux grands ouverts, lui faisait part de son amour pour
ses chansons, ses arrangements et le AL, un poil gêné,
lui disait que ses paroles, "c'est pas si dur et, les accords
tu sais, sont simples".
La curiosité de savoir qui était ce mec qui suscitait
ce regard chez Jaco m'a fait m'approcher de lui et
entamer une discussion. Je ne savais pas qu'AL est le gratteux
de Jamaït, cela peut sembler d'autant plus con que,
Yves et sa bande ont joué sur notre festival, oui
mais voilà, profitant honteusement de ma faiblesse et ma
chétivité, on m'avait consigné à la
caisse.
Le concert d'Yves et sa bande, je l'ai entendu, pas
vu, j'ai vendu des billets même après leur cinquième
titre mais, Laurent Delort (AL) lui, je ne
l'ai pas vu.
Je me suis donc présenté,
lui disant que parfois lorsqu'il n'y avait pas de caisse à
tenir, j'écrivais quelques chroniques dans un site de cacous
et là, ce mec m'a dit,"je sais qui tu es Ricardo".
Vous dire que je suis senti encore plus con que d'habitude est bien
loin du truc et puis, tant qu'a être dans cet état
d'esprit autant y aller franco, j'ai donc dit à AL
que je ne connaissais pas sa musique, allant même jusqu'à
lui demander si, il avait publié un truc.
Il s'est marré et m'a donné ce disque.
La nuit est passée et le lendemain, nous rentrions en voiture
sur Paris, 10 heures de route, son disque est donc naturellement
venu nous égayer et là...
Depuis, j'ai repris contact avec lui, je voulais des photos de lui,
sa pochette d'album et, j'ai reçu des fichiers inexploitables
mais, Laurence m'a dit qu'il venait à La
Grosse Mignonne, le bar Restau de Nico et
sa femme dans lequel Laurence et lui ont mis sur pied
des concerts apéro.
Je ferais la chronique de cette soirée plus tard, j'ai pris
des photos, ce sont celles qui vont habiller cet article et surtout,
je dit à AL que cette chronique de disque étant
enfin prête dans ma tronche, je l'écrirais très
bientôt.
AL ces mots sont pour toi.
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Le visuel de la pochette est déjà
un rég(AL), chapeau de clown, couleurs chamarrées
le tout peint, on sent l'univers du s(AL)timbanque.
AL aime les mots, il en joue sans en user ou, abuser, la
comparaison avec un Bobby Lapointe si elle se fait de façon
respectueuse peut être soulignée dans le cas contraire...
Lapointe disais-je oui et, non.
Il a son univers(AL), son monde à lui, son
regard faussement triste, réellement mélancolique,
il nous entraîne dans un histoire d'amour Folle de moi
dans laquelle elle est folle de lui mais, elle ne le sait pas...
AL écrit tous ses textes puis, les vit. Il faut le
voir susurrer ces mots, précieux, tendres mais aussi caustiques.
Ce disque est écrin, celui de son talent, démesuré.
AL est tendre avec Les Animaux moins avec les
hommes. AL aime les histoires, celles de mecs de tous les
jours de gens comme tout le monde, il aime les troquets, ceux qui
sentent encore l'odeur d'une humanité non aseptisée
ou "markétée" AL voudrait
être une Brève de comptoir déconne
pas AL une brève c'est...éphémère.
Le temps malmène
nous emmène de nouveau dans le monde mélancolique
et dans sa vision humoristique décalée, comment un
mec si français dans l'âme si proche de ses mots peut
paraître si anglais dans l'approche ? c'est un paradoxe (AL)
cet humour froid, ce regard faussement désabusé et
vraiment jouissif. Chapeau bas.
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AL n'est pas taciturne, pas
triste, pas renfermé non, en fait c'est même l'inverse,
son il pétille de malice et il a même fondé
un club, Le club des amis d'AL, sur
cette photo il partage ses mots, sa chanson ses émotions
avec Myriam Kastner et notre Laurence ça
vous étonne ? pas moi ni ceux qui ont pu l'approcher.
Cette chanson est une petite merveille, ses rimes sont d'une richesse
absolue, aucune des phrases que je pourrais en extraire ne vous
donneront une idée précise du talent qui habite ce
gus.
Vous n'y êtes pas est une chanson d'amour mais,
là encore son regard décalé, sa timidité
qui d'une certaine façon l'incite à penser que l'on
ne peux pas l'aimer pour ce qu'il est "moi je ressens comme
une drôle de gêne, quand on m'aime" chante
ce sagouin. Pas de danger qu'on te croie, AL.
Dans Couleurs d'Automne, AL nous ouvre son cur,
en grand, la disparition de John Lennon est une plaie qui
ne se refermera vraisemblablement jamais pour lui. Le désarroi
qu'il chante devant la froide politesse ou, convenance affichée
par les gens, son regard se trouble. Quel mal il y a t'il a avouer
son amour ou, une peine ?
Aucune AL, aucune et ce, même sans le talent avec lequel
tu exprimes tes sentiments.
O Sainte Marie est, de mon point de vue la chanson nostalgique
absolue, nostalgie d'un temps passé, de sensations éprouvées
de bonheur fluctuant. Superbe.
Vous devez maintenant bien cerner ce gus non ? alors vous dire que
J'aime rire commence par "ça y est, je suis
chômeur" ne vous surprendra pas hein ?
Ne vous y trompez pas, au cas où vous ne l'auriez pas compris,
ce mec est hors concours alors ici, pas de misérabilisme
éxacerbé ou, de tristesse liée un sentiment
d'échec quelconque, non, pas chez AL.
Ce disque est un voyage hors du temps, en tout cas du notre temps
quelle que soit la façon dont on le décrive, AL
nous invite dans son univers, les gens y sont comme tout le monde
peut être plus heureux, peut être aimant plus le demi
sans mousse, la parole lâchée parce que on avait envie
de le dire et ou l'avis sur tout est le bienvenu.
Il y a un club autour d'AL,un club de serial noceurs
Christian Pillemy à la basse, Didier Lassus
au piano à bretelles, Laurent Coudurie à
la batterie, Christophe Millot aux sax clarinette,
Jean-Claude Favier au même instrument et aux
churs, Bernard Favier aux trompettes, Gilles
Brossier et Hervé Cosentino aux claviers,
vous pensez que cela fait du monde ?
C'est que c'est une phénomène,
AL alors en plus de ceux cités il y a ceux qui seront
passé par là au cours de l'enregistrement, Dalila
Azouz, Claire Joseph, Laurence Lagier,
Jean-Luc Chambéry et Eric Adrienne
aux churs, Julie Libman au violoncelle et enfin
Jean-Yves Le Fellic et Christophe Chenet
pour l'ambiance troquet.
Al est un guitariste acoustique et électrique fabuleux
tous les autres contribuent à faire de cet album la chose
rare et pleine de bonheur qu'elle est. Ce disque est distribué
dans tous les gros magasins et bonnes crémeries, il y a deux
bonus tracks dans cette galette. A vous de vous en faire une opinion.
Voilà, c'est fini et, au fond je suis content parce que la
conclusion de ce que serait cette chronique, je l'ai dans la tête
depuis la première écoute dans la voiture au retour
de Guitar Folies.
Elle tient en quelques mots : Il est pas dans la norme, AL.
Ricardo
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