Le folk urbain (ou néo fok, ou psych folk si on veut) fait
des petits et essaime sa progéniture aux quatre coins de
la planète. Les noms de Smog, Devendra Banhart ou Johanna
Newsom désormais connus d'un public certes restreint et bien
souvent passionné, prouvent que cette scène est bien
vivante et possède un certain charme, continuant d'apporter
régulièrement son lot de songwriters et de troubadours
aux chansons tristes et belles. Un certain charme parce que c'est
un style qui peut se permettre de prendre son temps en rendant au
songwriting sa dimension artisanale et son amour de la belle ouvrage.
On ne s'étonnera donc pas de trouver ici et là quelques
échardes, une guitare un peu plus rêche que sèche,
loin des canons de la production.
Barrière de la langue oblige, la France était restée
un peu en retrait de cette mini vague, dans un pays où il
n'est jamais bien vu de ne pas chanter dans sa langue maternelle,
même si l'on s'appelle Carla Bruni. Quelques tentatives isolées
s'étaient pourtant soldées par de beaux albums, celui
de Laetitia sheriff ou la collaboration de Yann Tiersen et Shannon
Wright. On pourra maintenant ajouter à cette liste le premier
album (après un 5 titres paru en 2006) au titre à
rallonge d'Amélie, qui prêche depuis Bordeaux, Lille
et partout ailleurs comme on prêche dans le désert,
les échos de cette scène qui se plaît dans la
semi obscurité. Si les références aux aîné(e)s
sont évidentes, de Catpower période What would the
community think (blackbirds) à Johanna Newsom dont le timbre
de voix imprègne le disque, " The real nature
" présente une collection de chansons où le silence
et la respiration jouent un rôle au moins aussi important
que tous les instruments (guitare, piano, glockenspiel
) qui
le compose. Essentiellement acoustique, où l'électricité
est parfois utilisée en longs feedbacks, aucun de ces titres
ne souffre du dépouillement de l'orchestration et du minimalisme
des compositions, laissant l'impression d'une longue comptine faussement
naïve.
www.myspace.com/ameleia
http://amelie.aucuneid.net/
Sortie 16 juillet
2007
Stephane
Andrieu le 24/06/2007
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