Coup
de foudre à nouveau pour un double CD envoyé par Sophie
de chez Dixiefrog.
Beverly Jo Scott, c'est le nom de cette invraissemblable
bout de femme à la voix si particulière, son "Cut
& Run Live" est à tomber par terre.
En 1999 Beverly avait fait un duo avec Arno, ils nous
jetaient en pature une reprise, "Jean Baltazaar"
avec son riff "Bowien" (écoutez Jean
Genet), cela passait sur OUÏ FM toutes 2Mn45 environ,
en boucle quoi, l'opposition entre le style nonchalant d'Arno
et la voix de Beverly ce titre devenait "catchy"
comme disent ceux qui causent l'angliche.
Personnellement, je ne l'avais plus entendue puis, lorsque j'ai
reçu ce double CD, j'en ai parlé à Laurence,
notre fée à nous les mecs de ce site, pendant cinq
bonnes minutes (après elle a repris son souffle) elle m'a
dit tout le bien qu'elle en pensait parce qu' elle a été
choriste pour plein d'artistes, des amitiés entre elle et
certains de ces artistes (Paul Personne, Higelin,...)
vont faire naître des reprises sur ces disques, mais j'y reviendrais.
Il émane un tel bonheur de ces deux disques, Beverly
y reprend donc des morceaux qu'elle chante seule Mona Lisa Klaxon
d'Higelin, Le Sud du grand Nino Ferrer (partit
trop tôt, bien trop tôt), elle chante en duo avec Paul
Personne (je te voue un immense respect mec, j'espère
que nos routes se croiseront un jour) et tellement de choses encore
pendant les 2 heures et quelques que vont durer ces disques. Il
est temps d'y aller alors, let's go.
Dans le dossier reçu avec ces
deux galettes, il y avait un troisème CD contenant des previews
du DVD à sortir courant Mai 2005, Beverly explique
que "Cut & Run" est une expression du coin
ou elle est née , l'Alabama l'expression complète
est "Cut the rope and Run with the wind" littéralement
"coupe la corde et part avec le vent" c'est une expression
utilisée par les marins de son coin. L'endroit où
elle vit est cerné par un des plus grands fleuves des US,
il se découpe en plusieurs marécages à certains
endroits, c'est une expression de liberté.
Liberté, voilà bien un mot qui pour moi défini
à la perfection ce Live, tout y est, rien ne manque
et surtout pas le talent, de ses musiciens, de sa choriste (elle
est en plus d'être belle, absolument parfaite, qu'elle voix...).
O'Desire
ouvre le bal, guitare acoustique, voix légèrement
rocailleuse et déjà sa choriste donne le ton (sans
mauvais jeu de mots) de ces deux disques, c'est un mid tempo, ses
musiciens jouent avec une retenue et un respect du morceau tuant,
ce morceau me renvoie à Myriam Kastner chantant avec
Edgar son immense frangin à son entier service, le
dévouement des musiciens de Beverly comme celui d'Edgar
pour sa frangine est total. Grand, très grand morceau.
Arrive Light That Torch rock
n' rollien en diable, là on passe à autre chose, la
Beverly féline sort ses griffes, ceux qui l'on entendu
avec Arno vont comprendre de quoi je cause, les autres, pour
résumer, ça le fait grave, les guitares, lead electrique
pour Paul Von Bruystegem et la basse de Bruno de Neuter
soutiennent les voix de Beverly et Gaelle Mievis (sa
choriste), second carton.
Le premier moment d'émotion vient pour moi, non pas sur la
chanson suivante, Le Sud, mais, de l'introduction qui l'a
précéde. C'est...putain, je sèche, il y a tellement
d'amour, le public reprend le "toujours en été"
son gratteux est un géant et écoutez Gaelle
balancer les "Yeahhhh", no comment.
Tenesse Tears chanson écrite
dans le pick up de sa fille alors qu'elle déménageait,
coup de blues pour Beverly expliquant qu'outre la pluie,
la seule chose qui lui ait tenu compagnie pendant ce voyage c'est
cette chanson qu'elle a écrite, arpèges noyés
de delay sur fond de slide pour l'intro, son clair et la batterie
tenue par Marcus "Buzz" Weymaere rendent ce mid
tempo si agréable...
Sophie, j'attends que tu me dises que le DVD est là,
je veux voir le visage de Beverly sur ce titre, oui, je veux
la voir.
Chain Link Fence avec son intro
toute douce, donne une idée de la furie qui peut habiter
ce petit bout de femme, tout se résume à ses "Hmmmaaahhhh",
sa voix qui monte suivi de ses cris, là encore, rien de calculé,
de l'émotion, juste de l'émotion, whaow.
Rip
the Sack renoue avec le côté plus Rock n' Roll,
Bruno porte le morceau avec sa basse, écoutez le jouer,
ce mec est grand, la façon qu'il a d'occuper l'espace, respect.
Coquelicots, est le premier morceau chanté en français,
ce morceau est de la mélancolie à l'état pur,
c'est un truc à briser n'importe quel coeur de pierre, quand
à l'interprétation...
Charades vous téleporte directement dans un bar aux
states, il est tard, vous êtes allé boire une Bud
après le boulot, un groupe joue au fond du bar, écoutez.
Basse et batterie introduisent le discours
à propos de femmes qui en vieillissant deviendront des "mémés"
comme elle, c'est une chanson qu'elle à écrite pour...sa
petite fille, elle lui demande de "se réveiller, venir
jouer avec elle" elle parle de son petit bout de choux avec
à peu près autant d'objectivité que Jaco
évoquant Neil Young, c'est vous dire...Le titre du
morceau est Little Girls.
Lying Still chanson d'amour
portée par Beverly et Gaelle, que dire ? c'est
beau, triste, émouvant, il est clair qu'il n'y a pas que
les mecs pour hurler au clair de lune, enfin hurler pour ces deux
là, n'est pas le mot ou alors j'ai pas encore trouvé
le coyote qui hurle comme ça.
Pocket Change et son cri en intro accélère
de nouveau le tempo, cela redevient plus léger, elle sait
faire varier l'ambiance, pas de doute Beverly sait tenir
un public.
Make it Rough va après une introduction en français
faisant marrer le public, venir clôturer ce premier disque,
au fond, de la même façon qu'il a commencé,
guitare acoustique, soutien peu après de Paul, total
coolitude, jusqu'au moment où bien qu'elle charrie un peu
le public, celui-ci plus que conquis va chanter en yaourt avec elle.
Vous savez quoi ? il y a un second disque, on y va.
Great White Ghost va
de nouveau instaurer une ambiance relax, voir intimiste, d'autant
que résonne à la suite le Norwegian Wood (Beatles)
chanté avec une nonchalance et une maîtrise tranquille.
Cool, vraiment cool.
Tolling va prolonger le côté cool bien que le
rythme reprend du poil de la bête, normal parce que ce qui
va suivre, en terme de bête cela assure, ladies and gents,
voici venir Paul Personne ami de la dame, ils vont balancer
un Sublime Guérison d'enfer. La joie de ces deux artistes
est palpable tout au long du morceau, il y a de l'amour et du respect
entre ces deux là et puis, Paulo bien que tout en
retenue, arrache comme c'est pas permis.
Dans le genre je me lâche dans le plaisir le plus total toute
Wah-wha dehors, et parce que je cite "Jacques, je t'aime
toujours, toujours, toujours" Mona Lisa Klaxon déboule,
que dire là encore . hein ? enfin si , un truc, tant qu'à
parler d'Higelin autant le paraphraser alors comme dit le
grand Jacques "Champagne".
Comme on sent la fin venir, My Soul's on fire avec son intro
Stevie Ray Vaughanienne réhausse le ton, c'est pêchu,
rock n' roll aussi, écoutez le break style ZZ Top
vous emmenant faire un tour dans ...une grange bien sûr...
Twisted ne va pas faire redescendre la mayonnaise, la dernière
ligne droite j'vous dit, les paroles (papa dit, t'es tordue/
la musique est trop forte/ eh papa, je m'en fous/ A genoux dit le
prêtre à la mauvaise fille, je vais te convertir/qui
est tordue ?) Paroles pas sages pour une chanson à donf
de bout en bout.
Là OK, Obispo l'a reprise, bon entre nous pouvait
il ne pas la reprendre ? de quoi donc hein ? bah, La Poupée
qui fait Non de Michel Polnareff et là, croyez
moi la reprise est bonne, je le sais parce que si il il y a une
fan totale du blondinet binoclard, elle partage ma vie et son avis
est, formel, c'est du tout bon.
Comment enchainer après "La poupée..."
? elle a trouvé Beverly, intro de la mort qui tue
à la basse qui fait "Doum, doum, doum, doum" suivi
d'un chorus bestial de sensibilté de son Paul à
elle, chanson en français, blues qui plus est, yeah man,
le titre ? Whisky Blues bien sûr.
Deux bonus tracks pour conclure, One Shot Shy enregistré
à Bruxelles en 1995 et 10 000 Dragons en Scandinavie
en 1994, sur le premier, la slide est de rigueur mid tempo of course
roulements de caisse claire, break à la grosse caisse, slide
'till the end, les voix sont au dessus de tout.
La dernière chanson écrite "lors d'une nuit
sans sommeil" parle de démons internes "d'érosion
mentale" et fait référence à ses
10 000 Dragons à affronter au cours d'une vie.
Voilà, c'est fini, j'en suis triste et heureux à la
fois, ces deux disques sont chargés d'émotions de
toute sorte, je ne sais pas bien comment conclure tout ça,
cette petite bonne femme qu'on a envie d'avoir pour amie ou au moins
dont on espère ne serait ce qu'un instant capter le regard
est une grande artiste.
J'ai lu les crédits comme je le fait d'habitude, il y est
écrit qu'elle remercie tous ses musiciens et ses techniciens
qui lui ont botté le cul depuis toutes ces années,
elle les remercie de tout son coeur.
Pour vous je sais pas, mais pour moi, tout est dit. So long
Beverly.
Ricardo
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