Pour ceux qui suivent
un peu l’actualité jazz, vous savez sans doute que Brian
Blade n’est pas un guitariste mais un batteur. Et pas n’importe
quel batteur puisqu’il a accompagné les plus grands
comme Joshua Redman, Kenny Garrett ou Pat Metheny
pour ne citer que ceux là.
Alors me direz-vous que vient faire
une chronique de batteur sur laguitare.com ?? Et bien vous auriez
tort d’ignorer cet album car la guitare est très à
l’honneur sur celui-ci mais j’y reviendrai plus tard.
Ce qui m’a poussé à
écrire cette chronique c’est que ce doit être
un des seuls disques que je connaisse qui soit vivant ! Absolument
vous avez bien lu, je l’ai même mis dans un coin à
part de mes rayons pour être sur qu’il ne s’échappe
pas la nuit pendant que je sommeille.
Je veux bien sur dire que ce disque
est une perle, il a une âme. Les 9 titres qui le composent
pourraient aisément faire partie d’un tout. Je ne sais
pas comment Blade a fait pour rendre une telle homogénéité
avec des compositions extrêmement mélodiques mais qui
ont pourtant chacune leur propre identité.
Car si nous connaissons Blade en tant
que batteur, je me suis aperçu avec ce disque que c’était
un compositeur hors pair. Même sur le titre où il est
à la guitare, il dégage une émotion que beaucoup
de soi-disant guitar-heros seront incapable de faire passer.
Pourtant le pari était loin
d’être gagné étant donné le monde
qu’il y a sur cet album : un guitariste electrique , un guitar
steel, un pianiste, des cuivres, des percussions en plus de l’assise
rythmique basse-batterie classique. Et tout sonne avec une légèreté
qui justifie encore le fait qu’il faut attacher ce disque avec
une sangle pour éviter qu’il aille chatouiller les pattes
du cormoran qui passerait près de votre fenêtre.
Evidemment il me faut parler du guitariste,
Kurt Rosenwinkel que j’ai découvert grâce
à ce disque. Un toucher aérien, un son spatial et
surtout des solis sans aucune démonstration mais qui s’intègre
parfaitement dans l’esprit. Ceci est d’ailleurs valable
pour toutes les interventions improvisées tant est si bien
qu’on pourrait croire que cela fait partie de la composition
originale. A noter la voix délicieuse de Joni Mitchell
sur un titre.
Vous l’avez compris ce disque
est un disque rare, qui pourra autant plaire aux puristes qu’aux
éclectiques. Je connais même des fans de Radiohead
qui ne se sépareraient de ce CD pour rien au monde. Et bien
sur pour ceux qui aiment la touche un peu Methenienne, là
alors il n’y a plus à hésiter c’est un peu
comme si le bon rock rencontrait le jazz.
Comme toujours les bons disques sont
parfois difficile à trouver dans les bacs alors n‘hésitez
pas à aller sur le net, vous le trouverez pour un prix modique
sans difficulté.
Fred
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