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Franck Ribière
est un guitariste français qui en 2004 sortait un disque (Human
Nature's Fight) sous le nom de Double Heart Project,
cette même année il participait au tribute album de Shawn
Lane.
Bloody Karma nous arrive donc en 2006, cette galette est
d'emblée à classer dans la catégorie " c'est du tout bon ".
Je précise que cet album est disponible sur un site de distribution
créé par Franck et qu'il distribue d'autres
artistes, le site se nomme GuitarEuroshop,
cliquez sur le nom et vous y accéderez.
Je vais d'emblée évacuer les conneries que l'ont lit habituellement
dans les canards qui savent de quoi y causent à savoir, l'impact
de ses influences sur les titres composés, influences qui tendent
selon ces canards, à transformer tout ce qui se créé
ces derniers en hommage plus ou moins voulu. Je serais curieux de
savoir ce que des mecs pouvant écrire ce type d'ânerie
créent à leur tour.
On peut sans tricher considérer qu'il y a bien longtemps que l'on
invente rien et, que l'on recréé et renouvelle simplement ce qui
a été un jour entendu, so what ? comme disait l'autre.
Franck, comme tous les guitaristes de ces 30 dernières
années à été influencé par Joe Satriani, Steve Vai,
Shawn Lane, Tony Mc Alpine, Franck Gambale,
Paul Gilbert et autres nains de jardin de même acabit .
Il est naturel qu'à certains moments, ces influences transparaissent,
autant dans ce cas les citer car elles ne restent au fond que des
influences. Ceci étant posé, entrons dans le vif du sujet. Le sujet
en question est vaste, commençons par ce qui fait que dès les premiers
instants, on va faire le choix de continuer ou, d'arrêter l'écoute
d'un disque, le son.
La production assurée par Franck et son pote Vincent
Fabre est, irréprochable, le soin apporté à l'enregistrement
des instruments fait que la batterie n'est pas le parent pauvre
de la gratte quand aux claviers, ils tiennent leur rang. Franck
assure toutes les guitares, la basse (sauf sur Deep Dream)
et quelques claviers mais j'y reviendrais parce que sur certain
titres, des invités pointent le bout de leur talent.
A new World ouvre la bal, de façon mélodique sur un
tempo moyen, la fluidité du jeu est ce qui frappe le plus, ce titre
est pourtant de mon point de vue, le moins " virtuose ".
ADN Discovery est un titre plus rentre dedans plus
technique aussi tout en restant mélodique à souhait, les claviers
tenus par Mistheria
(claviériste italien particulièrement doué,
il a commis quelques méfaits, cliquez sur son prénom
pour aller sur son site) emmènent ce titre vers de sommets tranquilles.
La technique de legato et le tapping joués par Franck
font parfois penser à du Vai, la comparaison s'arrête
là car sur ce titre il y a tout ce que Steve n'a pas fait
depuis un bail.
This little thing in everyone's heart commence par
une intro très Satrianienne, objectivement ce morceau explore
les contrées défrichées par le Satch en même temps, moi qui
fait partie des gens qui ont acheté son dernier méfait (Super
Kolossal) j'aimerais que le Satch retrouve l'inspiration
dont fait preuve Franck sur ce titre. Respect mec,
tu m'as fait rêver.
Bloody Karma déboule, ce titre est une merveille,
basse ronflante, rythmique béton, batterie parfaite et gimmick mélodique
à souhait écoutez ce phrasé avant l'envol vers des notes haut perchées
jouées en tapping. L'attaque au médiator de ce mec est redoutable
de précision et d'efficacité. Bestial.
Lost in the Jungle avec son intro bruitages de jungle,
les tambours de guerre et la guitare tranchent ensuite complètement
avec le petit chorus typé hindou. Le morceau est joué avec beaucoup
de phrases en legato, cela est contrebalancé par la rythmique "
crr crr ", l'influence Vaienne se fait sentir par
moments mais plus au travers des gammes hindoues qu'autre chose.
Les claviers de fois de plus tenus par Mistheria illuminent
ce titre de façon aussi brève qu'efficace, putain ce mec est grand.
A better Life fait suite, j'ai écouté ce titre je
ne sais plus combien de fois, il est très proche de ce que nous
a fait Patrick Rondat sur son dernier disque (An Epemeral
World), ce titre est ultra mélodique, beau à en tomber.
La fluidité du jeu de Franck fait encore une fois
mouche, talentueux le gars, pas de doute.
Funky Satellite entre en scène avec des bruitages
laissant la place à une rythmique syncopée à laquelle colle une
ligne mélodique jouée à la guitare, ce titre est une invitation
au voyage, fermez les eux et laissez vous emmener, titre franchement
harmonieux là encore. Mistheria et ses claviers amènent
pour la dernière fois dans ce disque, le petit plus à ce titre,
je reste bluffé par le retenue donc ce mec fait preuve alors que
son talent est immense. Respect.
Boogytoshock titre au tempo plus enlevé que les précédents
est le Satch Boogie (Joe Satriani album
Surfing with the Alien)de Franck, il
partage les guitares avec Vincent Fabre qui tient l'enclume
sur tous les titres de l'album, bon bah, il se défend aussi à la
gratte ce cacou, comme en plus il nous fait un solo de batterie
pendant que Franck balance une ligne de basse ultra cool,
histoire de nous achever Vincent nous sort quelques
solos bien Blues, Franck répondant par des descentes de manche
du genre " OK là tu m'a vexé ". Putain les mecs, c'en est
presque tuant.
Sphinx Attack nous ramène aux mélodies omniprésentes
tout au long de ce disque, Franck balance un drôle
de son sur ce titre par moments, la guitare sonne vraiment 80's
avec une Disto étouffée sortie sur un ampli pas trop top. Le mélange
des sons est intéressant mais nous avons là de mon point de vue,
le titre le plus faible de l'album.
Euphoria arrive sur une batterie fracassante et des
arpèges se transformant en rythmique bétonnée, mid tempo de rigueur
couplé à des harmonies le tout sur fond de ligne mélodique. Le titre
se laisse aborder sans problème. Ce mec est un monstre.
Deep Dream et son clavier jouant des voicing en intro
annonce la couleur, Vincent réduit le tempo à " poum
tchac, poum poum tchac tchac " bref, l'heure du slow de la mort
qui tue est arrivée. Je ne sais pas ce qui est le pire dans ces
cas, se dire que tout ce que Franck arrive à maîtriser
en jouant en mid tempo se trouve ici sublimé (encore et toujours
cette fluidité qui fait merveille) ou que, même si je divisais le
tempo par deux, je n'arriverais à m'approcher de ce qu'il fait.
Allez écoutez ce titre jusqu'au bout avec son final qui s'envole,
s'envole.
J'ai aimé cette galette, elle n'est pas réservée à des auditeurs
ayant besoin de passer par quarante douze ( à moins que ce ne soit
cinquante trente quatre) années de solfège afin de capter la quintessence
absolue de ce qui est joué, non. Ce disque est joué et produit par
des mecs talentueux, très composé bien sûr et terriblement bien
interprété le tout en restant largement accessible. Bravo.
Ricardo
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