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Cela fait un moment que je n'ai rien
écrit, pas une chronique CD, un itw, rien. Le dernier truc
aura été Blankass, par ailleurs ces mecs seront
en concert le 02 Février prochain à la Cigale.
J'ai plein de trucs qui tournent dans ma tête, j'y pensais
et puis un ami m'a appelé à 7H20 du mat l'autre jour,
il m'a dit "faut que je te voie ce matin, j'ai un ou deux
trucs pour toi".
Un de ces trucs est cette galette, le coup de foudre à été
immédiat.
Je te dédie cette chronique mon Bébert, à
toi qui portes le prénom d'un des trois King
du blues. Merci à toi et à l'amour indéfectible
que tu portes au Blues
.
Bon, j'avoue qu'à la base, le Buddy je ne l'aurais
pas écouté parce que, son disque d'avant contenait
tout ce que je n'aime pas, une prod à l'amerloque d'une propreté
frisant la stérilité absolue, un son de strat, la
sienne, totalement insipide, restait sa voix sur des compos bien
en dessous de sa valeur. Partait pas gagnant sur ce coup le pote
Guy.
Le Buddy que j'avais vu sur scène il y a quelques
années m'avait scotché, ce mec base ses concerts sur
ses expériences, à son âge, il a tout vu, il
a tout connu alors, il en parle. Le concert était basé
sur "j'ai joué avec Jimi, il jouait comme ça"
et là, il nous balançait un chorus hallucinant de
réalisme, il a refait ça avec un paquet de mecs du
coup, j'avais adoré, comme tant d'autres, je suis sorti de
là en me demandant ce qui dans tout ça venait de lui.
Sur ce disque, il y a de ça, il a invité plein de
potes, Keith Richards, Tracy Chapman, Carlos Santana
et plein d'autres encore.
Cette galette est celle d'un mec qui a arrêté de se
la jouer depuis un bail, il a décidé de se faire plaisir,
de nous faire plaisir alors, il a pris les chansons qu'il aime,
les a ré arrangées avec ses potes et nous les a servies
sur un plateau d'argent, here we go.
Now you're Gone ouvre le bal et putain, de quelle
manière, le tempo, le son le chorus, oubliez tout ça
et écoutez la voix de ce vieux renard, la façon dont
il crie, pleure ce départ et nous balance ses notes. Sublime.
Ninety nine and a Half est une des nombreuses reprises
et la première sur laquelle l'influence du pote Santana
se fait sentir. Le jeu est monstrueux, il vient illustrer ce que
je décrivais plus haut, cette facilité déconcertante
à reproduire un son. Buddy ne vise pas à être
Carlos à la place de Santana,
il est tellement au dessus de tout ça. Ecoutez, juste, écoutez.
What kind of woman is This est une compo à
lui, écoutez les paroles, Blues pour jus et dites moi si
vous savez ce qu'ils ont fait sur ce putain "d'apple tree",
yeah baby.
Alors là, on confine au sublime de chez total nirvana, je
cause du titre suivant, Somebody' s sleeping in my Bed
pour moi, c'est une des plus belles chansons de Blues jamais écrites.
Tout est là, l'histoire, celle du mec qui a déconné
avec sa nana et se doute que quelqu'un le remplace, sa nana qui
l'appelle pour le lui dire et là, les regrets. Ecoutez le
balancer ses pleurs, de longs "ouuuuuhhh". J'espère
qu'au crépuscule de ma vie j'aurais ne serait ce que la moitié
de son talent, ça fera de moi un mec heureux.
Puisque l'on y est au Nirvana, bah oualouh moi je descends pas,
non vous rigolez ou quoi ? vous ne savez pas ce qui arrive ? putain
le I put a spell on you de Screamin' Jay Hawkins,
ce fou furieux dont Gainsbourg était raide dingue,
ils doivent en foutre un bordel ces deux là au paradis. N'empêche
cette version jouée avec Santana est totalement
ré arrangée, orgue, tempo ralenti, leurs guitares
se croisant encore et encore. Divin.
On a Saturday Night nous ramène sur terre.
Pas un mauvais titre, rien n'est mauvais sur ce disque mais après
les deux titres précédents...
Ain't no Sunshine débarque avec...Tracy Chapman.
Si la référence de ce titre reste pour moi Al Jarreau,
j'avoue que Buddy et Tracy ça le fait aussi.
Good stuff.
I've got Dreams to remember est aussi bestiale que
le Somebody's...cité plus haut. Si vous n'aviez pigé
la valeur du premier, n'insistez pas, dans le cas contraire...
Et là, tout de suite après, vient la reprise du grand
frisé à la voix aussi moelleuse qu'un troupeau de
chèvres affamées, j'ai nommé m'sieur Dylan
yeap, et quelle titre il a choisi ce vieux coyote de Buddy
? Lay Lady Lay of course, quel autre? Là, j'ai
pas les mots pour décrire.
Cheaper to keep Her / Blues in the Night prend la
relève, ça swingue, ça Blues, ça met
à genoux tout le monde. Définitif.
Cut your Loose continue sur la lancée swing
/ Blues et putain, il joue merveilleusement bien le pote Buddy,
en plus de chanter comme une bête.
Eh, vous entendez ? il y a un mec avec une dégaine à
faire passer Jaco pour un Dandy qui pointe, coupe de douilles
genre "j'ai paumé mon râteau j'avais douze
ans", putain Keith, le roi des pirates, M.Keith
Richards himself pointe le bout de sa Telecaster sur The
price you gotta Pay. Il y a t'il autre chose à dire
?
Do your thing vient conclure, cela aurait pu être
le titre de ce disque, c'est pas le cas mais bon, il l'a fait son
truc, et avec un talent incroyable.
C'est fini, j'avoue que là, maintenant, je flippe, je m'explique.
Il y a un bail Roy Orbison sortait un disque sur lequel ses
potes avaient composé des titres merveilleux, écoutez
"The comedians" écrit par Elvis
Costello, peu après Roy nous quittait.
Quelque années après John Lee Hooker nous sort
un monstrueux John Lee and Friends sur le même principe
et...John Lee part alors...
Alors si il a une forme de justice, Buddy va faire
mentir cette putain de règle qui dit "jamais deux..."
Ricardo
PS: Rod, cet album je pense que tu
l'as déjà hein mec ?
PS (bis): A'Tita vieux loup, sort de ta tanière, fonce à
la ville avec du carbure et trouve cette galette.
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