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Philippe
Fouquet
Sophia
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Après un premier opus plutôt
"celtique" (Ouvrir
en 2002) , Philippe Fouquet nous propose un album beaucoup plus
personnel. A l'exception d'une pièce pour laquelle il utilise une
guitare-harpe allemande de 1914, tout a été enregistré avec une
OM du luthier Franck Cheval. La prise de son naturelle met bien
en valeur les grandes qualités de cet instrument. Cet artiste discret
est autodidacte et pourtant, l'écoute de ses compositions fait énormément
penser au répertoire de la guitare "classique" et plus précisément
à certains compositeurs de la fin du 19-ième siècle et du début
du 20-ième qui ont tant fait pour la guitare. ( Granados, Albeniz,
Barrios, Tarrega , Villa-Lobos , etc...) .
En plus du style, il y a d'autres liens entre cet album et le répertoire
classique. On y retrouve en effet certaines caractéristiques trop
rares dans le répertoire pour guitare "folk".
Tout d'abord, ce n'est pas l'instrument qui commande mais la musique.
Ainsi, les mélodies se promènent librement, les modulations s'enchaînent
et le guitariste doit parfois suivre des chemins difficiles. Mais
il ne laisse rien paraître.
Ensuite, ces pièces sont à l'opposé des "morceaux de bravoure guitaristiques"
prévus pour "faire de l'effet". La guitare n'est pas une moulinette
à note ... mais l'interprétation est travaillé avec goût.
Enfin, l'instrumentiste s'efface avec modestie derrière la musique
mais fait le maximum pour nous l'offrir, sans emphase ni froideur.
Bref, vous l'aurez compris, ce disque m'a beaucoup plu et je vous
invite à le découvrir. Mais n'y cherchez pas des choses époustouflantes
capables de faire pâlir les virtuoses blasés, ce n'est pas l'effet
recherché. En revanche, la délicatesse des mélodies et des couleurs
ne devrait pas vous laisser de marbre.
Hubert
BAYET. le 15/01/2006
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