Voici
un disque longtemps attendu, par qui ? pourquoi ? sont deux questions
légitimes je vais même en ajouter une troisième,
eh alors ? oui, c'est vrai quoi maintenant qu'il est là ce
disque, eh alors, hein ?
L'ange du châtiment, c'est littéralement le
titre, le visuel ne fait pas dans le détail, lorsque je l'ai
vu, le truc métalloîde toutes ailes déployées
et le titre, je me suis dit que c'était de l'humour, anglais
of course, mais de l'humour quand même.
Quel châtiment allait on avoir ? ceux qui ont l'âge
d'avoir attendu que Rob Halford revienne chanter avec ses
potes et qui ont acheté les disques sortis entre temps, châtiés
ils l'ont été. J'ai fait partie de ceux là
et cet avis, je le revendique.
J'aimais "Ripper" Owens, un p'tit
gars qui a du reprendre le flambeau du Métal God,
soit il était au dessus de tout soit il se serait fait lapider,
Ripper était et reste pour moi un mec hors concours,
un type capable de dire "dites moi ce que vous voulez entendre
et je le chanterais" mérite du respect. Non
je dis puni parce que même après je sais plus combien
d'écoutes, Jugulator et le reste ne passe toujours
pas.
Le passage de Ripper démontre un truc qui paraît
évident, un groupe ce n'est pas quatre ou cinq individus
mais bien l'alchimie qu'il y a entre eux.
Je n'ai pas fait partie de ceux qui attendaient que Ripper se
plante ou que Rob revienne, je suis comme tant d'autres passé
à autre chose et en 15 ans, il y en a eu des choses.
Qui attendait ce disque alors ? de vieux fans nostalgiques sans
doute, ceux qui ont bloqué le compteur à Painkiller,
pourquoi ? bah entre nous, pourquoi pas, pas un mauvais disque Painkiller
mais bon, comme je vous le disais, bien des gens ont continué
à avancer.
Ce disque sort donc il y a quelques mois, et alors ? alors il y
a ceux qui comme moi l'auront acheté par curiosité,
d'autres qui l'attendaient et enfin certains qui vont découvrir
Judas avec cet album.
J'ai la chance d'avoir un fils qui n'était pas né
lorsque Rob s'est arraché, il aime le métal
comme le R&B et plein d'autres trucs, son monde métal
est vaste, Korn, Metallica, Slipknot,
Death, Dimmu Borgir,... bref, il ingurgite
tout ce que je lui fait écouter et fait son choix, son regard
m'aura aidé pour cette chronique, un regard dénué
de toute nostalgie, un regard clair, un regard d'enfant, il n'a
"que" 12 ans.
Après 15 ans de détours,
le vaisseau Priest revient au bercail, qu'est ce qu'il nous
ramène dans ses soutes ?
Judas Rising ouvre la bal, bruits,
voix qui monte, monte et déflagration sonore, le rythme est
là la voix de Rob est là et, c'est du bon du
tout bon, 4mn 13 de bonheur pour tous les metalheads de tous
bords, putain les cris de Rob...je vous avoue qu'à
l'écoute de ce titre je m'étais dit "il a
pas vieilli lui, salopard", paroles vengeresses le sujet
souvent abordé par Judas avec ses mots clefs "enfer"
"damnation" "pas de prisonniers"
etc. suivi des solos partagés avec rythmique plombée,
un régal.
Deal with the devil va me ramener à une autre considération,
là le son change, et je ne m'étais pas rendu compte
que mon autoradio est en fait une machine à remonter le temps,
me voilà au milieu de "Defenders of the Faith"
à moins que ce ne soit de "Painkiller",
je suis déçu.
Même si ces skeuds ont pas vieilli, ce sont de vieux skeuds,
putain si vous avez écouté le dernier Slipknot,
il y a une galaxie entre ces disques, le métal est passé
à un autre stade, il a évolué, muté,
il faut être fier de ses racines, je ne renie pas l'apport
de Judas mais là, après ce qu'Halford
à fait au sein Two, Halford, j'ai été
déçu.
Revolution est dans le même ton, à un moment
il y a un son de guitare de merde genre saturation à transistors
poussée dans ses derniers retranchements via un ampli dont
le baffle à du avoir de meilleurs jours, pourtant Roy
Z à la prod cela assurait, vient Worth figting for,
bon c'est encore du pareil au même, cela fait deux chansons
que Rob ne hurle plus, il chante, bien très bien même,
il s'applique, c'est propre, aseptisé, où est la folie
qui l'habitait dans "Screaming for Vengeance"
? où est elle putain ? écoutez le pont à la
gratte, à ce stade je commence à avoir les boules.
Demonizer renoue avec les bruitages du premier titre, la
batterie plombée arrive, les grattes se pointent en coeur,
le disque reprend du poil de la bête, quelques réminiscences
sonores se font encore entendre, Rob va monter lorsqu'il
hurle ses "Demoniiiiizeeeeeer", aux coeurs près
ce mid tempo est écoutable sans sourire ironique ou désespéré
(rayez la mention inutile) au coin des lèvres.
Wheels of Fire fait suite et
là ma machine à remonter le temps m'emmène
encore plus loin on remonte à l'époque de "Turbo",
no comment.
Angel est une douceur portée par des arpèges
joués sur une electro acoustique, on entend des cordes, jouées
au synthé peut être mais bon, la voix est bien placée
(putain on parle de Rob là), c'est...gentil, par respect
et au nom de l'amour de que j'ai pu porter à ce groupe, je
ne vous traduirais pas les paroles.
HellRider fait suite et nous
voici revenus à "Painkiller" la suite, vous
la connaissez.
Eulogy est un titre à part, il est sombre, beau, me
donne un certain espoir, celui de penser qu'ils sont aussi capables
de composer ce genre de titre beaucoup plus fouillé, les
arrangements sont enfin à la hauteur de leur talent. Titre
atypique, dans tous les sens du terme, en fait il sert à
nous amener vers le dernier titre...
Lochness, j'ai longtemps été perplexe sur ce
titre, je ne savais pas quoi en penser, je crois que je viens de
comprendre qu'en fait il n'y a rien à penser, juste à
écouter, ce titre est étrange, pas heavy mais quand
même, métal ? j'en sais rien, peut être oui,
il y a des références au son de Black Sabbath
période Ozzy c'en est étonnant. Je crois qu'ils
se sont fait plaisir, du coup on en prend aussi.
Ce titre est long et vient conclure l'album.
Comme je l'ai acheté dès sa sortie, j'ai eu la version
incluant un DVD, il y en a eu
une quantité "limitée", il contient deux
reportages sur les gratteux, c'est...no comment, il y en a un sur
Rob qui explique la valeur ajoutée de sa voix au travers
de sa tessiture, on comprend ce qui transpire pendant tout l'album,
il s'est appliqué.
Si vous voulez que le voyage dan le temps continue, matez les vidéos
qui y sont jointes, Breaking the Law, Metal Gods, A touch
of Evil, Hell bent for Leather, The Hellion / Electric Eye, Diamonds
& Rust et enfin Living after Midnight.
Voilà, c'est fini. Quel constat puis-je faire de ce disque
? je suis partagé, il y a d'un côté le fait
qu'il me ramène à une époque où le métal
sonnait différemment, mais en même temps nous sommes
en...2005.
A titre perso j'aurais aimé qu'ils m'explosent la tronche,
qu'ils nous montrent que le Prêtre est toujours aussi
grand, bon je vais arrêter là, ce disque au fond n'est
pas mauvais, juste prévisible, connement prévisible,
je me dis que sur scène ils vont sans doute déchirer
mais au fond, j'ai pas envie d'acheter un ticket pour le vérifier.
Je suis allé voir mes potes de KOB
en concert il y a peu, eux aiment Judas au point de reprendre
Metal Gods sur scène, je leur
ai posé la question à eux, "alors les mecs
, le dernier Judas", on a le même âge eux et
moi, celui où à côté d'ados on est déjà
des vieux cons, j'ai vu le regard qu'ils m'ont jeté, les
mots prononcés n'ont pas d'importance.
Si vous êtes restés sur Turbo, Defenders...
et C°, achetez ce disque, sinon, faites ce que vous voudrez,
moi je vais le ranger à côté de ceux que j'ai
déjà, soit...tous.
Ricardo
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