Ce disque est le premier du jeune
guitariste Fred Kakon qui tourne déjà depuis
quelques années mais qui trouve avec cette formule l’alchimie
parfaite pour exprimer son talent de guitariste et de compositeur.
Issu d’une collaboration étroite avec le pianiste Franck
Monbaylet, ils sont accompagnés par deux des meilleurs
musiciens de la scène jazz française, Dominique
Bertram qu’on retrouve pour la première fois à
la contrebasse sur un album de jazz et Thierry Chauvet, batteur
polyvalent qu’on a pu voir notamment avec l’immense Michel
Legrand.
Ce disque est une bouffée d’oxygène parmi la
pléthore d’albums de jazz qui sortent actuellement.
J’ai noté trois caractéristiques principales
qui font de cet album un incontournable pour votre lecteur CD.
Tout d’abord parlons des compositions. Autant dire qu’elles
sont immédiatement accessibles même pour un non amateur
de jazz. Et pourtant pour avoir voulu repiquer quelques plans je
me suis vite rendu compte que l’apparente facilité cachait
une réelle maîtrise du sujet et j’ai vite délaissé
mon instrument pour apprécier au casque toutes les subtilités
qui naissent sous les doigts de ces quatre musiciens. Impossible
de ne pas retenir des mélodies comme « Petits pas »,
« Tassen » ou « Clin d’œil ».
Il y a une grande diversité d’ambiance, tantôt
qui vous donne la pêche comme le diabolique morceau «
Au 28ème étage », tantôt faussement nostalgique
notamment avec cette sublimissime reprise de My Funny Valentine.
La seconde caractéristique c’est indubitablement le
son de l’album et notamment
de guitare. Brillance ! De la brillance comme quand vous éclairiez
un verre de cristal avec un projecteur. La majorité des morceaux
sont joués à la guitare classique mais ça sonne
moderne. Trois morceaux seulement sont à l’électrique
mais cela ne sonne pas comme dans une production de Lee Ritenour
ou de Georges Benson. Le son est moins compressé et envoie
presque comme un disque de rock. L’énergie qui s’en
dégage contraste avec les productions plus feutrées
qui sont l’apanage des « made in USA ».
Enfin et là je ne sais pas si je suis objectif mais il y
a la « Fred’s touch ». J’ai toujours pu reconnaître
ce jeu de guitare même lorsqu’il était accompagnateur.
Je suis incapable de dire pourquoi mais il y a toujours un moment
où sur une note, je me dis « ah tiens c’est lui
».
Bref ce disque est très prometteur. J’ai hâte
de voir ce que cela donnera sur scène. N’étant
pas encore distribué, vous pouvez l’acquérir
en contactant directement l’artiste sur son site, www.fredkakon.com