Il faut de manière
générale se méfier des grands garçons
qui portent des shorts, surtout quand ils se mettent à faire
de la musique. Après Angus Young et Mike Patton,
qu'on ne peut guère qualifier de plaisantins, il faut désormais
et plus que jamais composer avec Kid Koala, prodige canadien
porté sur la MK2, acclamé par la presse, un peu moins
kid qu'autrefois mais toujours autant koala. Ce troisième
album (quatre si on compte le live à la knitting factory)
prouve qu'on peut grandir sans se prendre au sérieux et faire
des platines une machine à calembours musicaux, un peu façon
Boris Vian et son pianocktail. Dans ce disque largement décomplexé,
on ne s'étonnera donc pas de croiser Hendrix en goguette
avec Charlie Chaplin, bras dessus bras dessous, sans gêne
ni retenue.
Kid Koala pille allégrement la discothèque familiale
sur plusieurs générations, y déniche les vinyles,
voire les cylindres qui sauront faire mouche et assemble le tout
avec un goût sans faille pour l'éclectisme et l'équilibrisme.
Dans ce grand jeu de collage où tous les coups sont permis,
la principale difficulté est de réussir à être
cohérent dans une musique qui taquine à la fois le
piano bastringue, le hip hop classique et le riff métalleux.
Le grand liant de cette sauce sera l'imagination sans borne qui
anime le kid : dessinateur, graphiste, vidéaste, tout est
prétexte à raconter des histoires ; tout, y compris,
et surtout dans le cas présent, la musique. On parlera donc
de moustiques (mosquitovs.waterbuffalo), d'un groupe de rock inconnu
(qui sait, une prochaine émanation du koala
) dont
on entend les premiers riffs (slew 1, slew2 et slew3), on mangera
à 1 heure du matin, juste avant de partir faire la fête
chez Eric, le tout le sourire aux lèvres. Et en bon fils
de famille , on saura aussi faire danser les mamans (on n'est pas
pour rien leur DJ préféré). Ce " concept
album " d'un genre nouveau où le quotidien le plus insignifiant
est prétexte à une pétarade de vinyles assemblés
avec une précision de coucou suisse démontre qu'en
matière de turntablism, on peut faire danser tout en racontant
des histoires.
Stephane
Andrieu le 20/09/2006
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