Généralement, à la fin de la chronique d'un tel disque, le rédacteur écrit " Pour les amateurs du genre ". Cela signifie que les non amateurs de heavy rock ne devraient pas être intéressés par ce CD. Mais qui sait ?

On connaît Manu Livertout pour ses cours au MAI de Nancy, sa méthode PAGANINI (Ed. MUSIC MAFIA, distribuée par ID MUSIC), ou encore pour sa qualité de démonstrateur Ibanez. Guitariste français, il arpente depuis plusieurs années déjà les scènes de l'hexagone.

Drôle de titre qu' " Autoparody " pour ce disque. Titre second degré certainement, ce qui est une bonne idée et plutôt rigolo. Les musiciens du Manu Livertout Band sont ceux qui l'accompagnent à Nancy. Dirk Verbeuren est là-bas très connu pour son jeu de double pédales. Le disque en est bien fourni.
Tous les musiciens sur ce disque sont d'ailleurs impeccables dans leur pratique de l'instrument. Ca tourne en 9/8, avec enchaînement des rythmes, ruptures, reprises etc.
La panoplie du métal si l'on peut dire, est complète. Une démonstration pour les élèves du MAI.
On évitera une quelconque comparaison avec tout disque incorporé dans ce courant dit " neu metal ". Les portes drapeaux de ce courant assez fabriqué font plus des chansons alors que Manu Livertout, hormis une poignée de titres " chantés " (hurlés ?) a composé surtout des instrumentaux.
Les 13 morceaux sont assez courts. Quelques cris se font entendre sur des paroles étonnantes, en tout cas le disque a l'air d'avoir été enregistré dans la bonne humeur.

Le son de Livertout sort de son Ibanez et de ses sept cordes , et ça s'entend ! ! Parfois " satrianien " (" Caskman "), sur " le cauchemar de Nicolo " on croirait aussi entendre Ingwye J. Malmsteen (bien que sur Strato), le suédois apprécierait un tel morceau. Ce sera notre morceau " coup de cœur ".

La pochette n'est pas sans rappeler celle du très bon " The new Prometheus" des Oddmongers (1997). Couleurs oranges pastels pour une musique qui ne fait pas vraiment dans la dentelle…
En tout cas, on aime tous les seconds degrés ( Helloween et " Is that country or what "… ) de ce disque. On attend pourquoi pas une parodie de guitare avec du manouche….

Julien Chosalland

Voir, pour info et acquisition de ce disque :

http://emmanuel.livertout.free.fr/liens.htm
http://www.furtive-records.com

Interview Manu Livertout

Et … pour parler ce disque et ses guitares, nous avons discuté avec Manu…

LaGuitare.com : " Autoparody " est ton nouveau disque. Tu avais un objectif particulier en le préparant ?
Manu : Ce CD est mon premier CD réellement produit, je voulais donc y mettre toutes les facettes de mon jeu. C'est pour cela que les styles varient du métal à la fusion, et que la moitié du cd est instrumental. J'écoute des musiques très éclectiques, ce qui doit se retrouver dans mes compos.

LaGuitare.com : Toutes tes compositions sont-elles heavy ou prends-tu une guitare acoustique de temps en temps ?
Manu : Je n'utilise pratiquement pas de guitare acoustique dans mes morceaux, par contre j'en joue énormément et je m'en sers pour composer car je trouve que les idées trouvées sont complètement différentes. J'ai aussi, parallèlement au Manu Livertout Band, le groupe Ironic qui n'est qu'acoustique.

LaGuitare.com : Tu es un adepte de la guitare 7 cordes ? Peux tu nous parler de cet instrument ?
Manu: Je m'en sers pratiquement exclusivement pour les rythmiques car je trouve qu'en solo, le son se mélange au reste et ça devient inaudible. Par contre, le SI grave permet de créer des riffs terriblement lourds, d'appuyer la basse sur certaines parties et de bien se détacher des guitares rythmiques ou lead. De plus, je pense que cet instrument peut servir dans tous les styles malgré le fait qu'il ne soit pratiquement utilisé qu'en métal.

Merci Manu !

Propos recueillis par e-mail en octobre 2002.

Julien Chosalland