7ème
album pour Meshell Ndegeocello, l'âge de raison. Certainement
pas celui de l'accalmie pour elle, qui poursuit sa belle aventure
et entretient ses thèmes de prédilection : le doute,
la foi, la rage, la vie. Rien que le titre en dit long sur la détermination
qui l'habite. Pour ceux qui sont familiers de la densité
de sa discographie, ce disque sera l'écho et la continuité
de ses efforts précédents, pour ceux qui viendraient
à la découvrir maintenant, le mot " inclassable
" prendra probablement tout son sens. Pas ou peu d'interdits,
des limites sans cesse repoussées, des participations qui
témoignent de son besoin d'ouverture. On pourrait dresser
une liste de ses invités qui se sont pressés sur ses
précédents albums, de Roy Hargrove à Cassandra
Wilson ou Joe Henry, et qui tous révèlent cette volonté
de s'affranchir de la pesanteur et des frontières. Le présent
album n'échappe pas à cette règle, et propose
quelques belles rencontres de Pat Metheny à la diva malienne
Oumou Sangaré (sur le lumineux Shirk), dans un exercice délicat
qui consiste à être présent sans étouffer
ces morceaux basés sur des lignes de basse puissantes (the
sloganeer, sur un riff qui rappelle " A forest " de Cure),
doublées par Charles Haynes, excellent batteur. Une complicité
évidente qui conduit le tandem à explorer le jazz,
le rock, et les combinaisons improbables qui rendent désuètes
toutes les tentatives de classification.
Stephane
Andrieu le 15/10/2007
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