| |
|
|
|
|
Tony Joe White
: Snakey
Dès le premier titre,
on sait à quoi s'en tenir : on va naviguer dans le
blues. 'Feeling Snakey' fait immédiatement penser
aux reprises blues des Doors, notamment " 'Crawling
King Snake' de Johnny Lee Hooker. La voix male
au possible de Tony est proche de Morrison et un son de guitare
identique à celle de Kreeger dans 'Changelling'.
|
|
Avec ce petit
plus 'bayou' le fameux 'swamp sound' qui va ne faire
que s'amplifier et nous éloigner de Morrison pour nous
emmener vers les horizons préférés de Mr
Tony Joe White.
'Bayou Bleus', guitares et tempo à la Chris
Rea (mais le copieur n'est pas celui qu'on croit), un 'Dark
Horsecoming' jumeau des meilleurs crûs JJ Cale.
L'analogie avec ce dernier est assez frappante, tant coté
mode de vie retiré et 'coince la bulle' que manière
d'enregistrer l'éternel même album. Mais, on s'en
lasse pas.
Cet album est une réussite parce que Tony Joe n'a
plus rien à prouver et ne veut surtout rien prouver,
rien changer ou si peu; synthé, beat box discrets, slap
de basse de 'The Organic Shuffle', maigres concessions
à l'époque actuelle, qui ne dénaturent
en rien authenticité du bonhomme et de sa musique.
C'est un disque sincère d'un artiste qui souhaite
juste enregistrer peinard ce qu'il a envie, quand il en a envie,
avec qui il en a envie. Il s'en dégage une chaleur bien
agréable.
|
|
The Long winters
: when i pretend to fall
Malgré une forme
douteuse (une pochette psychédélique et franchement
laide), le fond musical de ce groupe US (Seattle) The Long
Winters est de très bonne facture. Sans être
absolument original, oscillant entre de très bonnes
et multiples influences, ce groupe nous offre un album attachant,
varié et terriblement accrocheur.
|
|
Ca commence
par un riff entêtant de piano électrique typé
Fender Rhode (influence Ben Fold) sur une mélodie
d'une simplicité imparable, et ça dévie
de suite avec un rock très orienté REM
(même vocalement) mais bourré de cuivres à
tendance soul. Pas un hasard, donc, si on peut noter la présence
de Peter Buck. En deux morceaux, pas de doutes possible,
John Roderick est passé maître dans l'art
de mélanger, malaxer, broyer les genres, les instruments
et ressortir de tout ça des chansons excellentes et personnelles
sans nous faire le coup du 'à la manière de'.
Shapes, ses riffs de guitares et ses vocaux, lorgne
coté Byrds/Rem/Teenage Fan Club, Cinnamon
et sa mandoline ne vous quitteront plus de la journée.
L'album, court certes, ne faiblit pas une minute (New
Girl, Prom Night at Hater High ..). Pas indispensable, pas
révolutionnaire bien sur, mais terriblement séduisant
et agréable. Un achat non regretté pour les curieux.
|
|
South san
Gabriel : Welcome, convalescence.
Le titre du cd
donne la mesure du ton de l'album. Pas joyeux, mais pas forcément
dépressif.
South San Gabriel, c'est l'ossature de Centro-Matic,
(groupe remarquable lorgnant du coté des Flaming
Lips), avec notamment le chanteur et prolifique compositeur
Will Johnson. Will Johnson est ici aussi aux manettes
en composant tous les titres.
|
|
Et ce qui est
fabuleux, c'est qu'entre Centro-Matic et South San Gabriel,
il y a autant de points communs qu'entre L'UMP et la culture.
Les deux groupes sont aux antipodes l'un de l'autre. Seule la
voix éraillée de Will fait le lien entre ces deux
entités. South San Gabriel nous gratifient de chansons
lentes, aériennes, atmosphériques (piano électrique,
vibraphone, pedal steel, batterie fatiguée, bruitages
électroniques).
Pas forcément facile à avaler à la
première écoute, cet album devient vite indispensable.
Il est parfois proche des premiers Lambchop, Smog, voire
de certaines plages étirées de Red House Painters.
Tout cela sous grande influence de Neil Young. Genre
malgré tout assez inclassable, loin des tempos rock,
c'est un album aux longs morceaux fascinants dont on se détache
très difficilement. Indispensable. |
Jph
Juillet 2003
Imprimer
cette page
|
|
|
|
|