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La guerre contre Bush est ouverte, la conscience américaine se réveille !

Seulement 8 mois après la sortie de Prairie Wind, c'est en checkant le site incontournable www.4waysite.com que mis à part la nouvelle tournée de CSNY qui commencera en juin prochain seulement aux USA - snif !!! - j'apprends que Neil Young vient tout juste de sortir un nouvel album intitulé "Living with war". Je saute alors de mon clavier pour savoir où il est disponible et filer l'acheter (juste en import au jour où j'écris) et me voilà de retour dans le métro en dévorant les paroles...

Comme au temps de la révolte d'Ohio..
Pochette épurée pour un disque qui ne l'est pas moins. En effet, neuf jours ont suffit pour l'enregistrer. Neil Young s'énerve et s'en prend directement à l'abruti du siècle : G. W. Bush !! Ce n'est pas une ou deux chansons, c'est l'album dans son intégralité qui critique sans détour l'actuel président des USA et sa politique !
Du délicat et acoustique Prairie Wind, le Loner passe à sa Gibson Les-Paul au son toujours aussi saturé et nous offre un album électrique et révolté qui confirme et nous rassure sur la conscience d'une partie du peuple américain.

Le Michael Moore de la chanson
Un nouveau coup d'éclat dans la carrière de l'artiste à l'image de la chanson "Ohio" enregistrée pour CSNY dans l'urgence suite à la fusillade à Kent State University en 1970. David Crosby précisait à l'écrivain Jimmy McDonough que Young "avait pris sa guitare et composé la chanson sous mes yeux. Je suis certain qu'il ne s'est pas écoulé 24 heures avant que nous aboutissions en studio pour l'immortaliser."
C'est lors de la conférence musicale South by Southwest à Austin, le 16 mars que Roland Swenson, directeur général de SXSW, se rappelant de l'impact qu'avait eu la chanson "Ohio", soulignait la similitude du climat politique actuel avec celui d'il y a une trentaine d'années et avait conclu avec une demande: "M. Young... nous avons besoin d'une nouvelle chanson."

L'avancement du projet de l'album fut mis à jour en temps réel sur le site de Young et les séances d'enregistrement de "Living With War" ont débuté le 29 mars en Californie du Nord. Quatre chansons ont été enregistrées le jour même où elles ont été écrites. Neil Young a joué l'ensemble des chansons de l'album à "Reprise Records" le 18 avril. Depuis, toutes les chansons de l'album peuvent être écoutées en entier sur son blog. Preuve que cet album est un acte autant politique qu'artistique.

Avec pour sujets principaux la guerre en Irak et la politique de G. W Bush, Neil Young nous offre un album révolté mais toujours aussi mélodique. Musicalement, j'ai noté trois choses surprenantes : la première c'est que le groupe Crazy horse n'est pas de la partie pour un tel album. La deuxième, la présence d'une trompette souvent approximative et la troisième presque toutes les chansons ont pour choeur une chorale de 100 personnes plus ou moins présente suivant les chansons. Comme si le grand canadien voulait faire comprendre qu'il n'était pas le seul à prendre conscience du pouvoir maléfique de Bush et faire participer le peuple américain dans sa révolte. Cet arrangement qui surprend au début donne, en effet une dimension de communauté ou d'une grande famille révoltée et met de côté l'allure habituelle très solitaire des interprétations des chansons du Loner. Dès les premières notes de guitare de la première chanson "After the garden", nous avons l'impression de nous retrouver dans "Ragged Glory" - 1990. La trompette sur "Living with war" même si elle est peu présente est de trop mais la chorale apporte une vraie dimension tout comme dans "the restless consumer", véritable "protest-song", où Neil Young, soutenu par les choeurs, se lance dans un discours enragé un peu à la manière de "Greendale". La hargne des riffs de "Shock and Awe" soutient un texte qui condamne les dégâts perpétrés en Irak. Avec "Families", c'est une mélodie plus enjouée que nous offre sa guitare pour une chanson où Young se met à la place d'un soldat américain de retour d'Irak.

Dans "let's impeach the president", il n'y va pas de main morte : "Let’s impeach the president for lyin’, misleading our country into war, abusing all the power that we gave him" - "Destituons le président, pour avoir menti, conduit notre pays à la guerre, abusé de tous les pouvoirs que nous lui avons donné". L'utilisation de sample des discours de Bush sur l'état de l'Union entrecoupé de "Flip" et "Flop", lui a valu une attaque en justice par le gouvernement américain qui lui réclame 10 millions de dollars (rumeur qui reste à confirmer).
Pour un album aussi engagé, faire référence à Bob Dylan dans "Flags of Freedom" était une évidence (il le cite aussi d'ailleurs à la fin de l'album comme "inspiration").
L'engagement politique de cet album n'enlève cependant pas l'intérêt musical des compositions mais il est dommage de n'entendre que peu de solos de ce modeste mais légendaire guitariste sur cet opus. Les seuls longs solos sont signés par Tommy Bray à la trompette, Arghhhh !!!!! Dommage, vraiment dommage !

En plus des paroles, les belles mélodies et une voix toujours aussi fragile apportent alors les ingrédients suffisant pour un grand album. La seule chanson calme est la magnifique "Roger and out", hommage à un soldat, elle vous donne des frissons. La tonalité est en F# mais en mettant un capo à la quatrième case, on se retrouve avec les accords de D, A et G, suite d'accords utilisée pour "Helpless". Il suffit alors de freudonner les choeurs de CSN de "Déjà vu" et vous vous retrouvez avec le mélange des deux mélodies. Saisissant !!

Avec "America the beautiful" c'est une fin d'album en joli pied de nez au président américain comme pour indiquer que la religion qu'il met à ses côtés depuis le début de ses exactions en Irak peut aussi être utilisée contre lui.

Un grand, grand album Mr Young que l'on peut mettre dans le palmarés de ses meilleurs opus et même si la révolte de celui ci y est pour beaucoup, cela rassure de savoir, de voir et d'entendre que des consciences s'élèvent contre des hommes qui risquent encore et toujours de faire de notre planète un vrai brasier !
Un album comme celui ci peut aussi relancer le débat sur les artistes engagés et l'impact qu'ils peuvent avoir sur le peuple. Toujours est-il que cet artiste de 60 ans inscrit une fois encore ses initiales dans l'anthologie du Rock.

Jacques Carbonneaux - Le 09 mai 2006

Line-up :
- Batterie : Chad Cromwell
- Basse : Rick Rosas
- Trompette : Tommy Bray

- Toutes les paroles de l'album, toutes les traductions et tous les accorsds
- Ecouter l'album dans son intégralité
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CADEAU
- Une vidéo de Neil Young et Stephen Stills à Woodstock ! C'est du jamais vu !! Neil Young a toujours refusé de paraître dans le film officiel !! Merci à Jean-Pol pour l'info...
 

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Autre news : NEIL YOUNG - Heart of Gold - Le film bientôt en France
Jonathan Demme a contacté le chanteur au moment où celui-ci venait d'écrire son album Prairie wind, peu après avoir été victime d'un grave accident cérébral. Il décide de filmer les concerts donnés par Neil Young les 18 et 19 août 2005. Au cours de ces prestations, celui-ci offre au public la primeur des chansons de Prairie wind, qui allait paraître quelques semaines plus tard. Il y interprète également des morceaux extraits de Harvest (1972) et Harvest moon (1972), deux albums qui forment avec Prairie wind une trilogie acoustique. Pour ces shows résolument orientés country, le chanteur a d'ailleurs choisi de se produire à Nashville, dans le légendaire Ryman Auditorium, qui abrita longtemps le Grand Ole Opry, émission de radio culte pour tous les amateurs de ce type de musique. Habillé par Manuel, le couturier de Johnny Cash, et jouant avec une guitare qui avait appartenu à Hank Williams, Young était notamment accompagné de la chanteuse Emmylou Harris, autre grand nom de la country.

Propos tirés du site Allociné

 
CSNY en tournée aux USA