Avec
un artwork et une origine hors du commun (oui, oui ils viennent
d'Andorre!!), ils ont tout fait pour nous surprendre.
En effet cette galette renferme toute une part de poésie
et de finesse dans ce monde de brut. Le tout est harmonisé
par une cohérence entre la douceur et la violence. Certes
il y aura ceux qui aiment et ceux qui n'aiment pas. Mais il faut
quand même savoir que c'est leur premier album et qu'ils ont
reussi à nous faire un magnifique bébé. Entre
un déluge de feu et de glace, un déluge de passage
plus bourrin et plus doux, le tout est bien ficelé. Il y
a une grande diversité dans les styles utilisés :
du black au gothique en passant par des styles plus jazzy voir blues...
Je ne sais pas si on peut parler de musique progressive, car je
pense que c'est à l 'appréciation de chacun, mais
en tout cas c'est un groupe au carrefour de styles différents.
Question son c'est plus que pas mal.d'une
part c'est une auto production et d'autre part ils ont eu une production
de qualité. Ils ont enregistré dans le Orion Studio,
qui se situe du côté de Dunkerque. La production a
été faite par Aleix Dorca. Il a su donner une
clarté à ce disque, c'est à dire que l'on peut
distinguer chaque note et en même temps noter la finesse des
arrangements. Et moi je tire un coup de chapeau à ces mecs
parce qu'ils ont fait du bon boulot pour une simple auto-prod.
La première chanson " My
unwithered shrine " est un bijou de douceur. C'est une intro
au piano assez hypnotisante qui n'est pas sans rappeler quelques
passages de black sympho. Ce morceau nous fait pénétrer
dans un univers assez sombre et malsain. Ce titre n'annonce pas
la suite mais seulement son univers.
Le titre suivant " The whisper of men " est plus violent
dans l'esprit. Il nous dévoile un autre visage du groupe.
On a plutôt à faire avec un titre complexe et rapide
: les parties de guitares et de claviers s'imbriquent et se complètent
très bien. On note aussi dès le début que les
guitaristes ont de la technique tout comme le clavériste
a de l'inspiration au large.On pourrait regretter une voix black
qui ne colle pas trop à la musique mais qui s'efface avec
la variétés des vocaux utilisés (black, death
et chant clair sont au programme).
" Truth inside the shades " suit comme si c'était
le chapitre deux. Un début dans la lignée du titre
précédent. Mais des chagements de rythme viennent
semer le trouble pour laisser place à des passages de guitare
séche ou de duo piano-guitare et un chant clair qui apaise
le tout et nous transporte dans un univers plus ancien. Par conséquent
c'est encore un titre envoûtant qui pourrait nous faire presque
penser à du Opeth ou Arcturus.
" Niflheim " nous embarque dans un autre voyage. C'est
un titre très heavy dans l'esprit avec des riffs accrocheurs,
un clavier bien en phase et un chant clair envoûtant (mais
un peu trop linéaire).
Atemporal Divinity ralenti le tempo en apparence avant de tout détruire
sur son passage. En effet le début est en mid tempo avec
de bons riffs de gratte complétés par des parties
de basses assez sympathiques et un clavier ambiant. Le titre s'accélère
brutalement par un break de batterie et une attaque au chant black
et death. C'est un titre assez bizarre dans sa construction, mais
qui donne tout ce qu'il a offrir de la tristesse à la haine.
Le tout ralenti pour repartir de plus belle avec un superbe solo
de gratte... Et pour finir la piste, on a le droit à 30 sec
de piano.
" The demise of oblivion " est en fait un titre intrumental
en deux parties. La première est assez technique et mélodique.
Une fois de plus guitare et clavier sont très complémentaires.
Changement en douceur de rythme et d'ambiance, le passage final
nous laisse un sentiment particulier de tristesse avec ses guitares
sèches et ses accords en arpège.
Au final on a le droit à un
album fluide, intelligent dans sa construction avec des musiciens
de qualité. Cependant il reste encore quelques efforts à
faire du coté du chant : faire évoluer le chant clair
et essayer de trouver une alternative à ce chant black qui,
je trouve, ne colle pas très bien à la musique.
Delphine Helle
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