Depuis
trop longtemps le rock'n'roll a perdu l'image d'une musique faite
pour faire bouger les jambes, ne se consacrant plus qu'à
la tête pour les plus chanceux ou aux yeux pour les plus élégants.
C'est pourtant tirer un peu vite un trait sur ces belles années
qui donnèrent à une génération entière
les prétextes à faire voler les corps et les jupons
plus que de raison sur les désormais classiques " Blue
suede shoes " et autres " Johnny B. Goode ". Depuis,
la rupture entre le rock et le dance floor est largement consommée,
les uns donnant aux autres le mépris qu'ils pensent devoir
mériter. Les dernières tendances montrent cependant
des signes d'ouverture d'un côté comme de l'autre,
des frénétiques Franz Ferdinand aux électro
punks de LCD Soundsystem, qui prouvent que les murs peuvent tomber
pour peu qu'on les pousse. The Qemists cherchent à concilier
ces familles éclatées, non par opportunisme ou facilité,
mais parce que ces musiciens n'ont su (ou voulu) choisir leur camp,
entre le power trio des débuts (facture classique : basse,
batterie,guitare) et les fourmillements de la scène drum'n'bass.
À force de vouloir faire du rock le jour et apprivoiser le
dance floor la nuit, la conclusion de mêler les deux s'est
imposée d'elle-même. En deux titres fort en bruit la
démonstration qu'on peut nourrir son sampler de gros riffs
est plus qu'évidente, et ce résultat probant risque
fort de faire connaître les joies du dance floor à
tout un public qui le boudait jusque là. Moins violent que
l'électro indus qui pariait sur la même formule, The
Qemists prennent un réel plaisir à distiller un catalogue
de riffs heavy qui rappelle sans aucun doute que le rock est bien
une musique sauvage, paillarde et
binaire. Sortie le 18
juin 2007
http://www.myspace.com/qemists
Stephane
Andrieu le 07/06/2007
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