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Il
est de certains albums comme des pluies d'orage durant ces étés
lourds. On guette tous les jours en perdant espoir puis soudain
alors qu'on n'y croyait plus vraiment, la fraîcheur arrive
enfin. Il en va de même pour ce nouvel album étincelant
de Ron Sexsmith : Retriever. Notre Canadien
préféré, et injustement méconnu, sort
son 7ème opus et vient balayer d'un seul coup toute la lourdeur
actuelle de la production musicale.
Pour ceux qui ne connaissent pas Ron Sexsmith, disons qu'il
fait dans le registre pop haut, très haut de gamme. Quelque
part entre Beatles, Xtc, High Llamas, Elvis Costello et Burt
Bacharach. Là, où certains s'usent et radotent
après 2 albums, lui se bonifie comme un grand cru. Chansons
courtes, concises à l'écriture, textes et mélodies,
bien plus complexes qu'il n'y paraît à l'écoute.
Difficile de faire un choix (inutile d'ailleurs) dans ces 10 morceaux
tant l'ensemble est cohérent, sans jamais être lassant.
La qualité des
compositions, le sens de l'arrangement, de la délicatesse
du mélange des instruments électriques, acoustiques,
cordes comprises, sont proprement ahurissants. Un travail d'orfèvre.
Et puis il y a surtout cette voix touchante, parfois si proche d'Elvis
Costello (grand fan de Ron soit dit en passant) qui pourrait vous
tirer des larmes de bonheur en chantant le programme de l'UMP !
Des ballades complexes, parentes directes d'XTC, "Not
About To Lose", aux merveilles de mélodies naïves
(le diamant de construction pop qu'est "Dandelion Wine"
: une chanson sur le vin de pissenlit, faut le faire.), au final
("I kow it well") réellement digne de Burt Bacharach,
Ron Sexsmith signe là l'un des plus beaux albums du genre
pop paru depuis bien longtemps. De ceux qui vous viennent immédiatement
à l'esprit lors du choix des quelques cd à prendre
en vacances.
Pour les amoureux du genre pop, ce disque n'est même
pas recommandé, il est réellement obligatoire. Pour
les autres, c'est une des plus formidables entrée en matière
dans ce genre musical souvent classé comme mineur, voire
gnangnan et qui est certainement l'art d'équilibriste le
plus difficile qui soit.
"Retriever"
Ron Sexsmith
(V2 Records)
1- Hard Bargain
2- Imaginary Friends
3- Not About To Lose
4- Tomorrow In Her Eyes
5- From Now On
6- For The Driver
7- Wishing Wells
8- Whatever It Takes
9- Dandelion Wine
10- Happiness
11- How On Earth
12- I Know It Well
Le site : http://www.ronsexsmith.com/
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JPH
Mai 2004
La prochaine chronique de JPH à suivre dans
une semaine :
"23 rue Boyer" de Michael De Jong du label
CoraZong
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