Repéré en 2002
sur la BOF du film "Dédales" (qui fournissait ceci
dit en passant une excellente compilation de la scène métal
française actuelle avec entre autres Gojira, Tripod ou Eths),
Shaka Ponk a pris le temps de se faire une réputation
et un nom grâce à des prestations scéniques
maîtrisées qui leur ont valu de jouer avec (excusez
du peu) Such a surge ou Boss Hog, rock'n'roll band
mené de main de maîtresse par Christina Martinez,
Madame Jon Spencer. En 2004, le groupe choisit de se retirer
à Berlin, ville qui a fait sauter les barrières des
genres en même temps que le Mur, et laisse tourner les morceaux
pendant deux ans. Dire que cet album était attendu relève
donc de l'euphémisme.
Entre temps, Shaka ponk s'est soudé (4 membres en chair et
en os et un singe virtuel, en guise de maître es machines)
et forgé une identité visuelle (en témoigne
leur site www.shakaponk.com)
et musicale. Dès le premier morceau (l'impeccable El là
Mala LAMA Laïco), le groupe fait corps, impression qui ne se
dément pas tout au long de l'album :un son compact et rempli,
une guitare oscillant entre riffs métal et rythmiques funky,
voix passées au vocoder, le tout soutenu par des effets technoïdes
(beats, spirales et autres boucles), amenant des nuances pleines
d'Orient (" sonic " qui mèle raga indien et riff
assassin). C'est un peu comme si Sinclair avait croisé
Pleymo à un concert de Rage against the machine
Shaka ponk va à l'essentiel, sans fioriture inutile
en gardant en tête que plus le son est gros, plus il faut
de groove pour faire bouger la machine
. Et ça marche,
grâce à des ficelles vieilles comme l'électricité
mais qui fonctionnent toujours : phrasé hip hop, paroles
scandées pleines de non sens (cf la note de la pochette),
rythmiques en syncope et refrains accrocheurs.
Si Loco con da frenchy talkin' laisse parfois une impression
de déjà entendu, Shaka ponk montre également
dans des morceaux plus calmes (spit-low ou My boom is bumpin') de
belles dispositions pour brouiller les pistes et s'aventurer sur
des terrains de jeu encore en friche.
Stephane
Andrieu le 25/06/2006
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