A
la première écoute, on jurerait un album de hip hop
anglais de cette nouvelle génération d'artistes lancée
à la conquête de la gloire et pleine d'idées
fourmillantes (on pense bien sûr ici à des gens comme
Dizzee Rascal). Le son est rêche , gavé d'une électronique
comme on a pu la croiser chez Warp, en saccades et beats
brisés, soutenant de manière impeccable un flow sûr
de lui aux paroles explicites, pleines d'histoires de fesses coquines
(l'album s'ouvre sur Backyard Betty , " hommage "
aux tressautements de postérieurs) . Pourtant Spank Rock
nous vient des States, de Baltimore précisément,
et montre les connexions que peut avoir le hip hop anglais sur ses
cousins d'Amérique . On l'aura deviné, il ne faudra
pas rechercher dans cet album des réminiscences de Dr
Dre mais un ensemble qui tient en équilibre instable
sur un échafaudage de rythmes déstructurés,
épurés à l'os , qui fait renouer le genre avec
le danger des débuts autrement que par le verbe. Si Spank
Rock met comme son nom l'indique une bonne fessée au rock,
il en profite également pour filer un coup de pied aux fesses
du hip hop qui en avait bien besoin, et pourrait bien s'affirmer
comme un outsider plus que probable. Réjouissant.
Stephane
Andrieu le 15/06/2006
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