Premier
album des basques espagnols de Standard, qui prouve que l'Espagne
fait désormais bien partie de l'Europe et rivalise avec les
plus prestigieuses des scènes anglaises actuelles, de Glasgow
à Manchester. Comme il y a une quinzaine d'année avec
l'explosion de la scène belge, qui s'affichait sans complexe
avec une pop débridée et narguait son voisin d'outre-Manche,
l'Espagne s'expose à une place où l'on ne l'attendait
pas. Avec ce disque, Standard met un pied dans le rock et l'autre
sur le dance floor, se taillant un costume sur mesure dans le tissu
mancunien, mi-Joy Division, mi-Happy Mondays et tire son épingle
du jeu restrictif des clones de Franz Ferdinand. Le son de l'album
reste certes aligné sur les critères actuels avec
ce jeu de batterie nerveux au charley bien marqué, ses guitares
tendues et sa basse rêche, mais évite les clichés
et les miroirs aux alouettes en élargissant ses influences
et sa palette sonore, alternant le calme et la tempête, les
plages apaisées (" I love you ") et le déluge
sonique. Si les qualificatifs de post punk ou de post funk ont été
évoqués à leur sujet, c'est dans ce qu'ils
ont de " post " qu'il sont pertinents, dans cette aspiration
à se fondre dans l'urgence du moment, un il dans le
rétro et l'autre loin devant. On ne peut pas rester insensible
à un titre comme " on the floor ", choisi en 2006
comme étendard sonore du célèbre festival international
de Benicassim, baromètre européen de l'actualité
musicale. Sur la foi d'une simple démo, Standard a pu partager
cette prestigieuse affiche, s'imposant naturellement là et
ailleurs avec cette capacité à composer avec toutes
ses influences, ses fantômes et ses morceaux en boules de
nerfs où l'on croisera Ian Curtis et les Stooges sur un dance
floor.
Site internet
: www.myspace.com/wearestandard
Stephane
Andrieu le 19/03/2007
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