Il n'y a pas que la France ou l'Angleterre qui succombent aux charmes
(et éventuellement aux frasques ) d'Amy Winehouse.
Les sirènes de la soul old chool se sont répandues
dans toute l'Europe, donnant des idées et des ailes à
une génération d'artistes bien décidés
à redonner de l'éclat, et pour certains de nouvelles
lettres de noblesse à ce genre. Car si Stax renaît
cette année de ses cendres et sort enfin de son silence,
le groove et le son qui furent sa marque de fabrique avec les Mar-keys
ou Booker T and the Mg's sont eux bien vivants et n'ont jamais cessé
de l'être. La preuve avec Sharon Jones et ses redoutables
Dap Kings ou le Quantic soul orchestra et ses invitées, d'Alice
Russell à Spanky Wilson. Originaires d'Espagne, les Sweet
vandals reprennent les clés de la maison pour sortir un premier
album jouant avec toutes les figures imposées et retrouvant
le son sec des vieux enregistrements avec pour effet de se sentir
immédiatement en terrain connu, voire conquis. Emmené
par Mayka Edjo, chanteuse à la voix éraillée
et chaleureuse, le groupe distille un revival rythm'n'blues , flirtant
avec la soul et le funk primitif, retrouvant les recettes et le
savoir-faire d'antan, se jouant avec affection et un brin d'humour
des standards : l'inaltérable " Papa's got a brand new
bag " se décline ici au féminin sans rien perdre
de son côté chaloupé , et gagne en roublardise.
Comme tous les disques de genre, on pourrait arguer que les Sweet
vandals ne réinventent pas la poudre à canon, ce qui
est certainement vrai, mais ce qu'ils en font vaut bien certains
pétards mouillés.
http://www.myspace.com/thesweetvandals
Stephane
Andrieu le 20/10/2007
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