Il
y a dans le jazz cet esprit de grande famille qui consiste à
rassembler et brasser large entre gens qui se ressemblent. C'est
souvent cet amalgame perpétuel, cette scène en constante
ébullition qui perd le novice et ravit les amateurs qui peuvent
suivre leur musicien préféré d'une session
à l'autre et rebondir au gré des projets endossés.
La scène française électro jazz n'échappe
pas à cette particularité et livre avec Teknic Old
Skool (composé notamment de membres de Wise et de Sayag jazz
machine) un nouveau chapitre de ses aventures. Avec un son qui cherche
à concilier les exigences du style et la chaleur de l'acoustique,
l'album s'organise autour d'un jeu basse-batterie efficace en forme
de colonne vertébrale aux accents drum'n'bass, qui tient
l'ensemble dans une apparente facilité. Au-delà de
cette construction somme toute classique, c'est dans les scratchs,
claviers et les nombreux featurings de ses invités que Teknic
Old Skool va puiser ses couleurs et son âme. La voix chaude
et profonde de la chanteuse Irène Morel qui baigne d'Afrique
ses interventions (" Dova " , magnifique), le flow de
Bruce Sherfield qui rappelle que le hip hop tire ses racines du
jazz, et ouvre un des nouveaux chapitres de sa longue et riche histoire.
Cette diversité bienvenue permet à Teknic Old Skool
d'être moins porté sur l'électro jazz que ses
formations parentes, d'offrir un éventail de sonorités
plus larges et de s'aventurer dans des directions moins balisées
et moins convenues. Une respiration qui confère à
ces projets parallèles tout l'intérêt qu'on
peut leur porter.
Stephane
Andrieu le 18/02/2007
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