Cet
album a maintenant été enregistré il y a une
dizaine d’années. Mais j’ai pensé qu’il
fallait lui donner une seconde jeunesse tant les compositions de
cet album sont intemporelles.
Pour de nombreux guitaristes, jouer en duo est un moment exaltant.
Intense. On est à nu, sans aide rythmique et le dialogue
devient l’élément essentiel. Or dans beaucoup
d’albums duo! , on joue un peu à qui est le meilleur,
on cherche à épater.
Ce disque est une espèce d’ovni dans ce style. C’est
de la musique pure ! On en oublie même que c’est de la
guitare tellement ça sonne orchestral.
Et pourtant le pari était loin d’être gagné.
D’un côté le guitariste du groupe SIXUN
(Louis Winsberg), plus habitué à l’époque
aux riffs électriques et aux compositions d’influence
africaine et de l’autre, le guitariste du trio SUD (Sylvain
Luc) à la technique « extraterriale ». Tous
les éléments étaient réunis pour assister
à un disque démonstration.
Dès la première composition, qui donne le titre à
l’album, on comprend qu’on a tout faux et que ce disque
va non seulement nous reposer les oreilles mais pourra un jour être
remboursé par la sécurité sociale. Planant
! On part en voyage, on se laisse guider en replongeant dans une
enfance pas si lointaine avec cette composition qui commence par
ces bruits de cour d’école et qui finit en explosion
mélodiques.
Alors je me suis dit, « Ok, toutes les compositions ne sont
pas comme ça quand même »… et j’avance
dans le disque et je reste au niveau stratosphérique. Le
pire c’est que je regarde la pochette et que je vois de temps
en temps non p! as « Composition » mais « Improvisation
». Comment concevoir qu’un morceau comme « Iluntxa
» est une improvisation ! On va leur faire confiance mais
tout de même il y a des fois où la grâce y fait
son petit bonhomme de chemin.
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Sylvain
Luc
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Louis Winsberg
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Bien entendu on sent quelque fois l’influence
hispanisante de Louis Winsberg qui publiera après
les opus Jaleo, mais rien qui ne serve pas la musique. C’est
pour moi un des rares albums que j’ai envie d’écouter
sans vouloir repiquer un plan, un renversement d’accords ou
une ligne mélodique. J’ai pas envie de casser le mystère
qui fait que ça fonctionne.
Sylvain Luc réitéra la formule duo plus tard
avec son alter égo, Bireli Lagrène. Le disque
Duet est un bon disque mais ça sonne pas pareil. Dans
Petits Déjà, il n’y a que des compositions
et ça se sent. Il n’y a pas de contraintes, pas d’adaptation,
ce qui créé une espèce de magie.
Le son de cet album y est également pour quelque chose. Le
son n’est pas brut mais la guitare synthé de Louis Winsberg,
associée à la classique de Sylvain Luc font que ce
disque sonne spatial. Le dernier morceau est un clin d’œil
pour dire que ces deux virtuoses ne se prennent pas au sérieux
!
Difficilement trouvable dans le commerce, n’hésitez
pas à fouiner sur le net ou dans les bacs perdus des magasins
pour le dénicher. Ca en vaut vraiment la peine.
Fred
- http://www.louis.winsberg.com/
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