Le
précédent méfait de Yann, le bien nommé CrossRocks
aura été un album de transition, je concluais d'ailleurs la chronique
en me demandant ce qu'il allait faire après.
Sa réponse est d'une clarté absolue, il a ouvert les portes en grand
et, après trois disques majoritairement instrumentaux, celui ci
est en très grande partie chanté.
Avec ce Gimme the Sound, Yann passe à la vitesse supérieure.
Il a embarqué avec lui, un chanteur, compositeur mais aussi ami
depuis longtemps, j'ai nommé Chris Caron.
Chris est parti aux US il y a de cela 15 ans, croisé sur
la route de la vie il y a peu ces deux là décident d'enregistrer
un disque ensemble il va falloir vous accrocher parce que non seulement
tout ce que l'on aime de Yann est là mais en plus, tout ce
qu'il nous avait caché est du coup, mis en lumière.
Bien sur le Yann Armellino virtuose de la six cordes
est bien là seulement, pour cet album il aussi revêtu le costume
du compositeur, arrangeur guitariste acoustique doté d'un sens de
la mélodie imparable.
Si Chris est le détonateur, avec ses influences, la couleur
de ses textes il aura poussé Yann à nous sortir le grand
jeu. Ce disque est une réussite en un mot comme en plein mais, il
est aussi le reflet de la joie qu'on ressentit ces deux potes à
jouer ensemble. Chris nous entraîne dans des influences
Big Rock, sa voix est calibrée pour des compositions au sein desquelles
Aerosmith pointe son nez, l'intro Gimme the
Sound et le titre High above the unkown places
en sont de bon exemples.
Le jeu de Yann sur ces deux titres est étonnant, habituellement
soliste, il devient sur ce disque un riffeur hors normes, il est
aussi plus, plus ouvert, il joue tout en retenue se mettant au service
des titres.
La surprise ne s'arrête pas là car avec Time is running out,
une autre facette de son jeu est mise en lumière, le jeu acoustique
et là encore, au-delà du riff de la mort qui tue, un chorus mélodique
aussi simple que beau traverse ce morceau.
Le premier instrumental de l'album pointe son nez, il s'agit de
After the Tour et dès les premières notes on retrouve
le jeu caractérisant Yann, intro Bluesy, phrases en tapping,
mélodie jouée en aller / retour. Un invité pointe le bout de nez
en toute fin de morceau, le pote sur qui on peut compter, Patrick
Rondat apporte sa touche magique sur les huit dernières mesures
et, c'est parfait.
Chris revient sur un titre mid tempo, I remember yesterday
et là encore, il pousse Yann à se transformer, titre ultra
mélodique, petit gimmick superbe, chorus très Beatles dans
l'âme. Voilà le type de compo illustrant à merveille la complicité
de ces deux là, rien d'autre ne peut pousser un mec à changer autant
en plus avec ce titre et un autre qui viendra plus tard, ils pourraient
ne pas être à l'abri d'un succès comme dirait un mec que j'aime.
Le côté Big Rock avec une pointe d'influence Hanoi Rocks
revient avec It's a nightmare every morning, tout
y est, le rythme, le tempo et surtout, le talent. Et là, ze
titre de l'album, allez je ne vas même pas dire " de mon point
de vue " parce que ce titre, ce I wish I could be home
est une tuerie.
Je l'aime tellement que je l'ai demandé à Yann comme leçon
du mois, elle sera bientôt en ligne et aussi en diffusion sur le
site. En plus, j'ai demandé la permission à Yann de
le mettre en écoute sur le site ce titre, et Yann
étant le type immense qu'il est a accepté alors cliquez
sur le lien suivant et vous comprendrez.
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Ecoutez I wish I could be home
Gildas Arzel vient jouer avec Yann sur Armorik
n' Roll, instrumental totalement fun et bien foutu. Vive
les Bretons.
L'intro en acoustique et la caisse claire donnent le ton du Let's
fly Higher d'obédience Aerosmith du moins
juste ce qu'il faut. La voix de Chris est juste top de la
mort, ce mec est tombé dedans quand il était petit et visiblement,
il y baigne encore.
S.O.S renoue avec l'up tempo, titre Rock N'Roll autant
le jeu de Yann est millimétré autant Chris se taille
la part du Lion. Simple et efficace, très bon titre.
Litte Sister nous permet d'apprécier encore et encore
le talent de mélodiste de Yann, écoutez cette intro acoustique
et, le riff avec Chris menant la danse. Titre en mid tempo,
les choeurs sont superbes mais ce qui me tue, c'est la retenue du
jeu de Yann complètement au service du titre.
Oversea, qui devait initialement être le titre de
cet album débarque, titre plus dans la norme Armellinienne,
c'est mélodique, bien foutu (beaux arpèges en acoustiques), bien
balancé (toujours ces phrasés en tapping totalement lumineux),
bon titre.
Une version totalement ré arrangée du second titre High above
the unknow places va être le dernier titre chanté. J'ai
demandé à Yann le pourquoi de cette interprétation, la réponse est
simple, ils ont eu envie de le réécrire de façon plus acoustique,
moins orchestrée et surtout sans gratte electrique. La relecture
est plutôt sympa.
Isle of Jura vient conclure ce très bel album, instrumental
ultra mélodique, il vous vrille le crâne dès la première écoute.
Ce titre résume tout ce que j'ai pu dire avant, l'acoustique est
là en soutien rythmique, les soli de Yann sont superbes et
on pourrait presque entendre Chris chanter, en fermant les
yeux.
Fini.
Je suis heureux que Yann ait trouvé le chanteur qu'il lui
fallait pour réaliser ce disque. Peux de guitaristes instrumentistes
parviennent à franchir le pas vers une musique composée et, chantée.
La plupart se cantonnent au rang d'accompagnateurs. Yann et
Chris nous offrent ici un vrai disque avec de bonnes mélodies,
de vraies chansons, des potes.
Pourvu qu'ils puissent les défendront sur le planches.
PS: Ce disque bénéficie d'une distribution sans failles
assurée par Nocturne,alors vous le trouverez partout, en
boutique FNAC and C°, en téléchargement etc.