Volontiers qualifié
de " poète de l'absurde " par la critique, le touche-à-tout
Nancéen à la voix lancinante est bien plus qu'un simple
compositeur : dessinateur, photographe, romancier, voire producteur.
Alors que la tournée de " 109 " bat son plein,
CharlElie nous livre ses pensées sur sa nouvelle Damico,
son site web, ses musiciens
Gregory
Massa : C'est une guitare
d'un style un peu particulier que tu t'es fait réaliser
CharlElie : En
effet, c'est une guitare qui associe les résonances acoustiques
et la puissance d'une solid' body.
Quelle a été ta motivation à jouer d'un
tel instrument ?
D'abord, j'ai cinq prototypes que Greg Damico a accepté
de construire pour moi. Chacune des guitares de ce luthier génial
est un modèle unique, j'ai beaucoup d'admiration pour son
métier.
Celle à laquelle tu fais référence est un "Duoslide"
inspiré des Bagpackers guitars, c'est à dire que ce
n'est pas une chiquita qui est un modèle réduit, non,
cette guitare a un manche normal mais une petite caisse, c'est tout.
Résultat, j'peux facilement l'emmener n'importe où.
(NDLR : à Paris comme à Nancy, CharlElie est également
motard - voir
les étapes de fabrication de la Duoslide - ).
Tout comme le son de "109", ton site est présenté
d'une manière très épurée et à
la fois très moderne.
Bien vu. Je crois que c'est la patine, l'usure qui fait le charme.
Ce n'est pas l'objet neuf, mais au contraire l'usage qu'on fait
d'un objet récemment fabriqué. Donc utiliser l'écran
à cristaux liquides pour montrer quelque chose qui a vécu,
comme un carnet de voyage qu'on a trimbalé, je trouvais cela
amusant.
As-tu souhaité qu'il y ait une interactivité entre
les 2 ?
Le site se régénère régulièrement.
De nouvelles rubriques apparaissent d'autres disparaissent.
"109" s'inspire largement de l'actualité ("La
Violence", référence à Zidanne entre autre),
faut-il y voir chez toi une source d'inspiration importante y compris
pour tes autres activités artistiques?
J'écris souvent dans l'instant à partir de ce que
je vois. Par exemple je suis souvent inspiré sur mon scooter,
je tourne l'idée comme un mantra et quand j'arrive je chope
le premier bout de papier, le premier crayon, et je note.
Comment s'est effectué le choix des musiciens avec qui
tu tournes ?
Alice tourne avec moi depuis le début, il était
déjà sur sa guitare gaucher avec moi pour la première
tournée 81, il a fait plein d'autres trucs entre temps, mais
il est toujours aussi inventif.
Puis il y a Myriam Betty (NDLR : la choriste)
que j'ai connue il y a dix ans, elle avait fait partie de l'équipe
des Solo Boys and Girls.
Arnaud Dieterlen
(NDLR : le batteur) est arrivé en Corse quand je faisais
un concert pour le festival du vent, cela fait environ sept ans.
A l'harmonica Vincent Bucher, j'ai eu ses coordonnées
par Matthew Scroller, un musicien avec qui j'ai joué à
Chicago et qui m'a dit "si tu cherches un vrai harmoniciste,
le meilleur est en France, il est encore plus fort que moi, j'te
jure, il s'appelle Vincent Bucher".
Puis les deux derniers arrivés : d'abord Serj Salibur,
qui jouait avec Stephan Eicher et que m'a conseillé un jour
le premier bassiste qui a commencé la tournée Henner
Malecha, un allemand qui devait partir là-bas, et que Serj
a remplacé, du coup, on s'est tellement bien entendus, qu'il
a gardé la place.
Et enfin Nash qui bricole, trafique ses samples, les
boucles loops de sons qu'il distord dans ses machines et qui crée
cette ambiance à la fois réaliste et disloquée
qui me plaît ( ... )
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