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Croque Notes -
Texte de Jean-Pol D'hulst - Illustration Thierry Lamouche |
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Mon Ampli... |
Une fois d'accord sur le prix, le gars s'est gentiment proposé
de charger l'ampli d'occasion dans ma voiture. Sympa ! Ni une, ni
deux, je suis immédiatement parti l'installer dans notre
salle de répétition pour me précipiter sur
les réglages. Sans notice, bien entendu. Il faudra qu'on
m'explique un jour, pourquoi les possesseurs d'ampli neufs égarent-ils
toujours la notice ?
"Je vais chercher et je te l'enverrai" me dit-il ? Vu
le bordel ambiant de la chambre d'étudiant de mon vendeur,
je ne me suis guère fait d'illusion. La suite me donnera
raison.
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Alors cet ampli, c'est un banal Peavey Bandit 112, un combo compact
et solide. Je passe deux heures à régler le canal clair
(car c'est mon préféré) et la reverb, c'est correct.
Bien entendu, ça vaut pas un Vox ou un Fender mais ce n'est
pas vraiment le même prix . Je passe au canal saturé.
Ouah ! Ca crache. Tout transistor, ca ne sature pas vraiment naturel,
mais après 3 grosses minutes de réglage, c'est bon.
Disons que ca m'ira ! Pour le peu de fois ou je vais me servir de
ce canal. (je devrais peut-être le louer à Julien ?!?).
Et je ne touche plus à rien d'autre qu'au volume, car avec
ce type d'ampli sensible, une correction de 1 millième de millimètre
sur un des boutons, et le son change du tout au tout.
Avec les semaines qui passent, et les répétitions plus
ou moins bonnes, mais toujours agrémentées de bière,
je me mets à rêvasser. Pourquoi Bandit 112 ? Ca ne veut
rien dire ? Bandit passe encore, c'est un truc marketing me dis-je
? Mais 112. Il ne fait même pas 112 watts.
Et bien, j'ai eu la réponse ce week-end. Il a fallu emporter
le matériel pour un petit concert entre potes. Et la ! pas
de quartier. Chacun porte ses outils. Naif ! je prend la poignée
de mon petit ampli et la ! Malgré toute mon énergie,
j'arrive à peine à soulever l'engin. Je le traîne
jusque la voiture en sueur. Mais bien sur, 112 c'est le poids. 112
Kilos, c'est sur. Moralité, le lendemain, j'avais une douleur
terrible du coté droit, du petit doigt à la clavicule.
Comme ça a duré 15 jours, cette douleur, j'ai cogité.
Et un samedi matin, l'idée ! Je fonce chez la grande surface
de bricolage acheter des roulettes solides. Je perce mon fond d'ampli
et j'y visse les roulettes. J'essaie devant mes enfants émerveillés.
Ca roule comme un skate
sur le parquet.
Et puis, au premier déménagement, comme le bois de ces
amplis est en panneaux de particules agglomérées, c'est
très friable. Rien ne tient dans ce type de support. J'ai donc
perdu une première roulette sur le pas de porte, puis une deuxième
sur le trottoir et la troisième dans le coffre.
Finalement j'ai tout démonté. Maintenant je le transporte
dans mes deux bras comme un gros bébé.
Mais ce qui m'énerve le plus c'est :
"Papa ! T'as plus les roulettes à ton ampli" dès
que je le ramène à la maison...
JPH - Thierry
Lamouche |
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