Instrument merveilleux certes, mais
réservé à ceux dont la patience n'a d'égal
que la solitude musicale qu'il engendre. Que d'ennuis avec ce type
d'instrument. Comme dans certaines formules physiques, on peut dire
que le somme de ces ennuis augmente proportionnellement avec le
carré du nombre de cordes.
En groupe, le douze cordiste est vite
un animal encombrant. Et ça commence avant même de
jouer. 10 minutes de prestation pour 25 minutes d'accordage. Sachant
qu'après 20 minutes, il faut accordez de nouveau. Et je ne
vous parle même pas d'un changement de cordes, vous ne me
croiriez pas !
Ensuite, si vous décidez de
jouer tous en acoustique pur, il va piquer tout l'espace sonore.
Qu'à cela ne tienne, me direz-vous, jouons en électro-acoustique.
Ah ! mais pas de problème. L'animal est docile et discipliné.
Après le démontage des 10 premières cordes
pour remettre une pile neuve, retour à la case départ:
remontage des cordes, accordage. Déjà 2 heures de
studio à 80 f de l'heure et pas un semblant de début
d'amorçage de commencement de répétition.
Réglage du son. Alors la, on
peut atteindre des sommets avec un piézzo. Trop d'aigus,
ça ressemble à une approche des pistes d'Orly sud
en jours de pointe, trop de médiums, nous entrons en plein
baroque via un son de clavecin, trop de graves et on se retrouve
avec les membranes de haut parleur autour du cou.
Ca finit toujours en compromis juste
au moment ou la petite lumière rouge du studio clignote pour
signaler la fin des 3 heures de location :
"Heu ! Jean-Pol, la semaine prochaine, prends plutôt
ta basse"
JPH - Thierry
Lamouche |