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Tout l'univers des Guitares Vintages
- Auteur et photographe : Antoine Pascal
- Editions Ouest-France
Voici un ouvrage qui fera craquer tous les passionnés comme moi des guitares, des vieilles, de celles qui ont une histoire, de celles aussi qui ne sont pas spécialement de très bons outils pour le musicien mais qui ont le charme d'une époque, d'un design, d'un son, d'un artiste connu...
Voici donc l'univers des Guitares Vintages par Antoine
Pascal.
"Je suis de ceux qui aiment adapter leur jeu à l'instrument plutôt que l'inverse".
Cette phrase nous situe bien le personnage et l'approche qu'il peut avoir de l'instrument. Tous les musiciens n'adoptent pas cette démarche et pour ma part, celle d'Antoine Pascal me rassure quant au regard qu'il apporte sur toutes les guitares qu'il a pu photographier et que l'on retrouve dans ce bel ouvrage de 144 pages.
Mon premier plaisir, en feuilletant le papier glacé de ce livre broché de 19,5 cm sur 19,5 cm, a été de découvrir la qualité des photos des guitares.
Regardez les exemples ci-dessous. Pas d'effets de prise de vue, ni de lumière ou de contraste. La photo est ici brute et n'a qu'un seul objectif : restituer l'aspect visuel de l'original le plus fidèlement possible.
Un grand bravo et un grand merci !
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Ce n'est pas moins de 62 marques qui sont présentées à travers des modèles devenus emblématiques, de la guitare baroque du 17ème siècle aux guitares à modélisation numérique actuelle.
Chaque guitare est illustrée d'une photo, d'un descriptif technique et d'un petit historique.
La guitare électrique règne en majorité dans ce livre mais l'objectif n'est pas de réaliser la base de données ultime de toutes les guitares vintages mais de lister parmi toutes celles-ci, celles qui ont croisé la route de l'auteur. On y retrouve bien évidemment les incontournables Strat, SG, Les Paul, D-28, White Falcon, ES-175, Triolian, Mosrite, et j'en passe mais également des marques moins connues comme , Crucianelli, Baldwin, Meazzi, Levin, Wandré, Supro, Kramer, Goy, etc...
Parmi
les guitares françaises, nous avons le plaisir d'y trouver une Royal de Jacobacci de 1962, une magnifique jazz de 1958 des Frères Gérôme, une Lâg M1 Collection de 1983, une Leduc Invader de 1983 et une special Chorus 1950's du luthier italien Di Mauro qui vécu à Paris.
J'ai souhaité illustrer cette présentation par une courte interview d'Antoine Pascal que l'on pourrait écouter ou lire pendant des heures.
LaGuitare.com : D'où te vient cette passion pour la guitare vintage ?
Antoine Pascal : De manière générale, j'aime les objets anciens qui ont de l'histoire, du vécu. Cette passion me vient de mes parents qui étaient antiquaires durant les années 1980-1990. J'ai d'ailleurs débuté sur la guitare classique de ma mère, celle avec laquelle elle reprenait Françoise Hardy dans les années Teppaz et Salut les Copains ! Ensuite, écumant les brocantes avec mon père, j'ai commencé à acheter tout ce qui possédait six cordes, sans rien n'y connaître, mais dont le budget ne dépassait pas 100-200 francs. Plus tard, j'ai su qu'il s'agissait d'instruments d'origine allemande ou italienne (Framus et Eko notamment), des copies Japonaises (Hondo) mais aussi des instruments bien de chez nous comme quelques acoustiques signées Di Mauro. C'est en 2003 que je me suis acheté ma première vintage « Made in USA », une Fender Mustang Olympic White de 1966. C'est sur cette merveilleuse guitare que j'ai composé les chansons de mon groupe That's All Right Mama (https://myspace.com/thatsallrightmama/music/songs).
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LaGuitare.com : À partir de combien d'années une guitare devient-elle Vintage ?
Antoine Pascal : Vaste question qui divise parfois les puristes ! Le terme anglophone « vintage » trouve sa racine dans le mot « vendange ». Cependant, certains collectionneurs associent, à tord ou à raison, le mot « vintage » avec le nombre « vingt » et en déduisent qu'un instrument qui à plus de vingtaine d'années devient alors de fait « vintage ». Ce raccourci marche bien dans certains cas et moins facilement dans d'autres (si l'instrument est encore produit de nos jours par exemple). C'est très naturellement que j'ai mis dans le livre des instruments des années 1980 qui ne sont pourtant pas spécialement anciens. Certains d'entre eux très typés datant des Eighties (comme la Casio DG 20 par exemple, qui date de 1987) méritent à bien des égards d'être considérés comme vintage. Mais d'autres critères, comme le nombre d'instruments produits à l'époque, le fait que la marque ait disparu ou non ou encore que le modèle ait été endorsé par de grands noms, sont autant de données qui peuvent peser dans la balance.
LaGuitare.com : Quelles sont pour toi les guitares les plus originales dans toutes celles que tu as croisées ?
Antoine Pascal : J'aime les instruments d'origine italienne du début des années 1960. Je trouve génial le fait que les fabricants d'accordéons d'alors aient fabriqué des guitares avec le matériel dont ils disposaient, sans investir dans de nouveaux équipements et sans copier outre mesure les productions américaines. Aujourd'hui, ces instruments ont une saveur tout à fait particulière. Je suis aussi un grand fan des guitares simples, sans fioriture. Les modèles d'entrée de gamme des années 1960 par exemple. Depuis plusieurs années d'ailleurs, j'oriente ma collection vers les guitares à un seul micro. J'aime l'idée de brancher une guitare et de jouer avec ses possibilités et sa couleur musicale. Je suis de ceux qui aiment adapter leur jeu à l'instrument plutôt que l'inverse. D'ailleurs, c'est à mon sens l'idée même des guitares vintages qui ne sont pas des instruments polyvalents.
LaGuitare.com : Tes coups de coeur ?
Antoine Pascal : Le must pour moi, c'est de trouver un instrument en relatif mauvais état et incomplet. J'aime alors le démonter, le nettoyer et le bichonner durant des heures. J'ai aussi la patience de rechercher durant des mois, voire des années, les pièces d'origines manquantes pour le compléter. Par exemple, j'ai mis plusieurs années à retrouver une plaque en formica pour mon Ampeg Dan Armstrong de 1969 ! En ce qui concerne mes modèles de prédilection, je suis un grand fan de l'Epiphone Coronet, des Fender Mustang et Musicmaster, de l'Eko 500, des modèles Welson ou de la SG Junior (le modèle sans vibrato). Je rêve aussi d'une National Val Pro 82, d'une Jacobacci Ohio ou encore d'une Martin 017 de 1947, l'année de naissance de mes parents !
Interview d'Antoine Pascal réalisée le 29 octobre 2013 par Jacques Carbonneaux - Editions Ouest-France |
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