|
Cet
album, je l'ai attendu et pas qu'un peu: trois ans ans, trois longues
années entre le moment où je rencontrais un luthier
à tomber par terre M. Benoît de Bretagne qui est un ami très cher de l'artiste concerné par
cette chronique: Gowy.
J'ai voulu en savoir plus sur la génèse de cet album,
plus sur ce mec aussi. Son interview est d'une limpidité
totale.
Regardez bien cette pochette, ce personnage que nous supposons être
un alchimiste entouré d'objets étranges et, de livres
qui ne le semblent pas moins.
Cette pochette, ce dessin représente très fidèlement
le contenu de ce disque, un monde à part, il rassemble toutes
les influences que contient Gowy, le résultat
est beau de par son contenu mais aussi, de par l'esprit qui l'habite.
Gowy est un artiste au sens plein et entier du terme,
un autodidacte, un amoureux de sa musique, deux influences totalement
fusionnées planent sur ce disque, Steve Vai et son
mentor de toujours Frank Zappa.
Si vous avez des à priori, c'est le moment d'aller faire
autre chose, à tous les autres, installez vous la visite
vaut largement le temps que vous y consacrerez.
Ce disque est son premier, ce sont indéniablement ceux que
je préfère, l'artiste a attendu avant de pouvoir le
faire, il a amassé ses compositions, les a amoureusement
peaufinées avant d'enfin, pouvoir les coucher sur bande.
Ce premier disque s'avère souvent être le condensé
de quelques années de la vie d'un artiste, un instant rare.
14 morceaux sont contenus dans cet album, certains chantés,
d'autres instrumentaux, des interludes musicaux se mélangent
entre les titres le tout est un voyage dans le monde de Gowy.
Un monde de douceur comme le premier titre 2002, un monde
sur lequel son regard est touchant, pas tendre mais surtout pas
cynique, les paroles du second titre Le fils du Vaudou sont
éloquentes. La guitare vrille notre crâne jusqu'au
bout du titre. Beau, très beau.
Gowy à un cœur qui bat, ce mec ne joue
pas dans la catégorie des cons testataires ou autres, l'émotion
pointe sur Attentat ou il demande dans un couplet "Qui
sont ces lâches/ Qui sont ces assassina / Qui tuent à
la tâche/ A l'appétit sanguin/Pour quelle religion/Par
quelle possession/Pour quels idéaux/Pour quel drapeau".
Là encore, ces mots sans la musique qui les accompagne n'auraient
pas le même impact, un "détail", les victimes
de cette chanson sont des enfants.
Coma est un titre ou se mélangent des influences techno
et bruitistes alors qu'une mélodie sublime jouée à
la guitare porte le morceau de bout en bout. Ce titre est le premier
nous faisant découvrir un de ces interludes émaillant
ce disque.
Mélanie est une comptine sur laquelle l'ombre de Steve
Vai plane, difficile ne pas y voir un hommage. Ce disque en
comporte deux, le second viens tout de suite après il s'agit
de...
Tikitiki Koé, là pas de doute, Gowy a
enregistré son Ya Yo Gak à lui, tout
comme pour Steve Vai, je trouve ce titre phénoménal
car voyez vous, si chacun d'entre nous à sa définition
de la beauté pour ma part, je considère que partir
d'une onomatopée d'enfant pour bâtir un morceau autour,
un morceau qui se love autour de cette onomatopée comme une
douce couverture sur cet enfant endormi...me semble être une
bonne définition de cette beauté. A vous de juger.
Le jeu de Gowy est monstrueux sur ce titre, monstrueux.
GreenLovers est le morceau qui a la plus forte résonance
ou influence (au choix) Zappaïenne, cuivres, guitare
sublime, basse groovy, virtuosité inhumaine le tout au service
d'une mélodie immédiate. Respect total.
Pussy Cat est...un interlude, je l'adore, Gowy s'amuse entre notes frappées et jouées au vibrato,
pédale wah-wha, petite ritournelle au clavier, on pourrait
croire que cela va s'arrêter et pourtant, le texte est beau,
simple, touchant, il permet des envolées guitaristiques couplées
à un chant sublime. Cette chanson est dédiée
à...un petit chat.
Old Blues prend la relève, intro basse doum-doum et
arpèges clairs puis, chorus cool voir lumineux, ce titre
est un Blues étiré par des notes hautes, très
hautes, malmené par la virtuosité toute en douceur
imposée par Gowy, le tempo ne s'accélère
pas tout au long de ces 5 minutes 42, la langueur est de mise. Ce
titre est très beau, mettez un casque et fermez les yeux,
vous y êtes ? Laissez vous porter par cette mélodie.
Sublime
Variation sur Mélanie est donc comme son titre l'indique,
une variation du 5ème titre, là le délire va
un poil plus loin avec cette trompette ce piano et ce triangle s'échangeant
quelques notes avant les bruitages de fin. 1 minute 08 de délire.
Song for Y ou fait suite, petite ritournelle contenant des
voicings et des arrangements simples, la mélodie prime là
encore sur tout le reste, titre très court nous amenant vers
un des plus beaux morceaux de l'album, le dénomé...
Secrets, difficile de ne pas y voir une analogie avec le
grand Steve, celui de Fire Garden, guitare acoustique
jouant une série d'accords posés sur ce qui constitue
l'âme même de ce disque: la mélodie. Une envolée
de notes à la guitare électrique joue ce que nous
pourrions qualifier de pont puis, de nouveau l'acoustique et ses
accords légers reprend le titre jusqu'au final. Je suis amoureux
de ce titre.
IPS 33 est un autre interlude, plus barré, plus bruitiste
que les précédents et, tout aussi court.
The alien conclut ce disque, bruitages étranges au
clavier mélopée au synthé, guitare envoûtante,
ce titre est la fin logique de cet album, celui condensant la somme
des influences, bruitistes, mélodiques, harmoniques, la totale.
Belle fin.
Cet album est, de mon point de vue, magnifique, ce mec est rare,
ce n'est pas un branleur de manche de plus, rien en lui ne respire
le guitar héros. Ce disque est le résultat de toute
la passion et l'amour que porte Gowy à ceux
qui l'ont influencé. C'est un disque d'émotions, ni
plus, ni moins.
Gowy for Ever.Lire l'interview
Acheter cet album / site de Gowy: www.gowy.fr
Site de Benoît de Bretagne:http://www.benoit-de-bretagne.com
Site de Steve Vai français: www.stevevai.fr
Site de Steve Vai américain: www.vai.com
Site de Frank Zappa: www.zappa.com
Le titre Ya Yo Gak est tiré de l'album de Steve
Vai Alien Love Secrets
Ricardo - le 10 novembre 2007 - Le site web |